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Photo du rédacteurJ.POLIDORI

1384 JOURS PRISONNIERE ET AU BOUT, LA DÉLIVRANCE ENFIN!

Dernière mise à jour : 10 oct. 2020

1384 JOURS PRISONNIERE ET AU BOUT, LA DÉLIVRANCE ENFIN!

Les traits tirés, le visage tendu, les yeux rivets sur le président de la république lors de sa venue sur le tarmac de l'aéroport militaire de Villacoublay. C'est la fin d'un cauchemar long de 1384 jours pour Sophie Pétronin et sa famille et ses proches.


crédit photo : Joseph Polidori - Villacoublay - base militaire - Yvelines

Sophie Pétronin née à Bordeaux le 7 juillet 19451, est une travailleuse humanitaire de nationalités française et suisse. Elle est la fondatrice de l'ONG « Association d'Aide à Gao », qui œuvre dans le domaine de l'aide à l'enfance dans le nord du Mali.

Le 24 décembre 2016, elle est enlevée à Gao par un groupe de djihadistes associé à Al-Qaïda. Après près de quatre ans de captivité, elle est libérée le 8 octobre 2020. C'était alors la dernière otage française dans le monde.


L'ATTENTE EST LONGUE


Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères et Emmanuel Macron, président de la république attendent avec impatience l'arrivée de Sophie Pétronin.







Sophie Pétronin est originaire de Bordeaux. Laborantine de formation, elle entreprend une formation médicale et se spécialise dans les questions de malnutrition et en médecine tropicale.

Elle découvre Gao en 1996 avant de s’y installer définitivement en 2015. Elle dirige depuis 2004 dans cette ville une organisation non gouvernementale venant en aide aux enfants souffrant de malnutrition.


ATTERISSAGE DU FALCON 900

A 12h40 ce vendredi, le Falcon 900 transportant la dernière otage française dans le monde s'est posé sur le tarmac de la base aérienne militaire de Villacoublay, au sud de Paris





Sophie Pétronin aux portes de la vie

s'apprêtant à descendre de l'avion (Falcon 900)




Première tentative d'enlèvement en 2012

En 2012, des rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) profitent du coup d’État contre le président Amadou Toumani Touré pour s'attaquer à des villes stratégiques du Mali, dont Gao - où réside encore Sophie Pétronin. Réfugiée au consulat d'Algérie, elle parvient à s’enfuir par une porte de derrière alors que les diplomates algériens sont eux-mêmes capturés par les djihadistes. Elle parvient ensuite à s'exfiltrer du pays par le désert grâce à l'aide d'une famille locale qui lui procure déguisement et logistique. Elle racontera cette expérience en détail dans la presse française. Cet épisode ne la décourage nullement, même s'il a eu valeur d'avertissement : « Le risque d’attentat et d’enlèvement visant les Occidentaux est toujours très élevé dans tout le Mali. Nous devons redoubler de prudence », écrit-elle dans un rapport à AAG (Association d'Aide à Gao). C'est donc en pleine connaissance de cause qu'elle retourne au Mali dès l'année suivante pour poursuivre la mission dont elle se sent profondément investie.


A sa descente, elle est accueillie en Héroïne par le président de la république Emmanuel Macron.






Mais son plus beau des cadeaux,

est de pouvoir serrer dans ses bras

sa famille. Une telle émotion lors de ses premiers

pas sur le sol français a ému l'ensemble des personnes

présentes ce jour-là.



Son enlèvement en 2016

Le 24 décembre 2016, Sophie Pétronin est enlevée à Gao. Une enquête est ouverte par le parquet de Paris et confiée à la Direction générale de la Sécurité intérieure.

Ce n'est qu'en juillet 2017 que des premières nouvelles apparaissent lorsqu'une association djihadiste du Sahel diffuse une vidéo où elle apparaît avec cinq autres personnes enlevées entre 2011 et 2017 au Mali mais également au Burkina Faso. Sa détention est revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, association liée à Al-Qaïda. Les autres personnes détenues en otage sont toutes de nationalité étrangère : Arthur Kenneth Elliott (Australie), Stephen McGown (Afrique du Sud), Iulian Ghergut (Roumanie), la missionnaire Béatrice Stockly (Suisse) et la religieuse Gloria Cecilia Narváez Argoti (Colombie).


Le président de la république Emmanuel Macron

se tient à l'écart faisant preuve d'humilité afin de laisser la famille savourer les retrouvailles après quatre années de détention au Mali.




Jean-Yves le Driant, ministre des affaires étrangères et Emmanuel Macron, président de la république escortent Sophie Pétronin vers le reste de sa famille.


D'un pas lent et sûr, ils se dirigent en direction

de sa famille. Le président de la république, accompagne de sa main gauche, comme pour rassurer Sophie Pétronin qu'elle est bien sur le sol France.







Après la diffusion d'une seconde vidéo en mars 2018, dans laquelle elle ne s'exprime pas, Sophie Pétronin apparaît dans un nouvel enregistrement vidéo diffusé début juin 2018 où elle s'adresse directement à son fils, mais également au gouvernement et au président français.


Une nouvelle vidéo est adressée à la famille en novembre 2018. Sophie Pétronin n’apparaît pas directement sur cette vidéo mais est visible en photo. Son fils se dit alors très préoccupé par son état de santé.


En novembre 2018, Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de Sophie Pétronin, fait le déplacement au Mali pour tenter de précipiter la libération de sa mère. Il appelle Emmanuel Macron à « clarifier sa position ». M. Chadaud-Pétronin se montre très inquiet : « M. Macron a le droit de sacrifier l'otage, en sa qualité de chef des armées, mais le sacrifice est la résultante d'un refus de négociation. Donc il a aussi un devoir de transparence, et je crois que dans la situation d'urgence, où on a tous peur qu'elle soit en train de mourir, s'il y a refus de négociation, je pense qu'il est temps maintenant de l'acter. » Il réitère sa volonté de rester le plus longtemps possible sur place, jusqu'à obtenir une évolution dans la situation de sa mère.

Emmanuel Macron, profite de ces quelques instants

pour échanger quelques mots.







Dans ces regards, toute la détermination d'une mission bien accomplie

pour le gouvernement.





Le 14 décembre 2018, Emmanuel Macron répond aux accusations de M. Chadaud-Pétronin : « l’État continue d'agir sans relâche pour retrouver notre compatriote. Une telle démarche pour réussir exige le professionnalisme et la discrétion. » Le fils de Sophie Pétronin est soutenu dans son combat par Ingrid Betancourt, retenue pendant six ans en otage en Colombie entre 2002 et 2008. Elle était à ses côtés à Paris lors du point presse qu'il a donné le 14 décembre 2018 lorsqu'elle a rappelé le rôle indispensable joué par l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy lorsqu'elle était gardée en captivité par les FARC : « J'ai su plus tard qu'il appelait tous les jours [en Colombie] pour faire pression. » Sébastien Chadaud-Pétronin estime que M. Macron lui a manifesté « le même mépris que celui qu'il a affiché face aux Gilets jaunes ». Il a regretté que le ministère des Affaires étrangères n'ait pas donné suite à la proposition des ravisseurs de libérer sa mère en novembre 2018. Au cours de ce même point presse il a révélé que selon des informations qu'il avait eues, sa mère allait « un peu mieux », tout en reconnaissant ne pas être certain de la fiabilité de ces révélations.


Le 26 décembre 2018, Sébastien Chadaud-Pétronin indique à RTL au sujet de sa mère que les ravisseurs « ne veulent pas la garder » en raison de son état de santé qui se détériore et qu'Emmanuel Macron est « le seul à avoir le pouvoir de vie et de mort sur ma mère17 ». Le Ministère des Affaires étrangères souhaite davantage de « discrétion et de professionnalisme » pour mener à bien cette négociation. Jean-Pierre Pétronin, époux de l'otage, a concédé que son fils « n'était pas compétent » pour mener seul les négociations. « Pour aller plus loin, peut-être qu'il faut s'en remettre au gouvernement mais il faut vraiment que ça se fasse très, très rapidement », ajoute-t-il.


Le 14 mai 2019, lors de l'hommage national rendu aux deux soldats tués pour la libération de deux otages français au combat de Gorom-Gorom, le président de la République déclare « Je pense à Sophie Pétronin aux mains de ses ravisseurs. Nous ne l'oublions pas » et assure que « jamais notre nation n'abandonne ses enfants ». Sébastien Chadaud-Pétronin l'en « remercie sincèrement » et appelle à nouveau à agir pour la libération de sa mère. Le 1er avril 2020, la famille annonce que le gouvernement lui a transmis une preuve de vie récente de l'otage.


Libération le 8 octobre 2020 après 1384 jours détenue prisonnière au Mali

ITW par les journaliste de TF1 du 09 octobre 2020 - Photo Joseph Polidori

L'émotion est forte, les gestes parlent d'eux-mêmes!







Après avoir été détenue pendant près de 4 ans (1384 jours), Sophie Pétronin est libérée le 8 octobre 2020. Plus d’une centaine de djihadistes condamnés ou présumés ont été libérés au Mali au cours du week-end précédent dans le cadre de négociations pour la libération de Soumaïla Cissé, personnalité politique de l'opposition malienne, et de Sophie Pétronin. (source wikipedia)

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