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CULTURE LE LIVRE : L'inquiétante histoire des vaccins

Ce livre nous concerne tous ! Profitant de la crise du Covid-19, la médecine foule au pied le plus grand de nos principes républicains : la liberté !



 




Marc Menant, né le 11 février 1949 à Hardricourt, est un journaliste, écrivain, chroniqueur français. Depuis 2017, il intervient sur la chaîne d'information en continu CNews, notamment dans les émissions Face à l'info et La Belle Histoire de France.

 

RÉSUMÉ

Ce livre nous concerne tous ! Profitant de la crise du Covid-19, la médecine foule au pied le plus grand de nos principes républicains : la liberté ! Marc Menant démonte dans ce livre coup de poing les travers de cette médecine en reprenant son histoire et en dénonçant ses impostures ! Quel bouleversement nous vivons ! Antivax ou pro Vax, ce livre nous concerne tous. La médecine a profité de la crise du Covid-19 pour s'arroger le principe le plus noble, le plus fragile et le plus emblématique, celui de notre " liberté ". Au nom de la science, elle lui a substitué celui de la " santé publique." Tous se sont rendus coupables d'un délit d'illusion de bonne santé. Délit évitable par la vaccination qui – garantissent certains infectiologues – force le système immunitaire à la production de l'indispensable, stock d'anticorps. Vous allez découvrir pourquoi seule l'histoire des vaccins depuis Pasteur peut nous aider sur ce débat au cœur de nos vies. Une éclairante et nécessaire histoire d'éminents chercheurs et de leurs impostures dûment établies, dont la première, celle du légendaire, du mythique Pasteur ! Car tout commence avec lui.


 

Sommaire

  1. Couverture

  2. Du même auteur

  3. Titre

  4. Malade sans le savoir

  5. 1. Tout commence avec Louis Pasteur

  6. 2. La plus grande imposture

  7. 3. Une première fable : la variole

  8. 4. Le délire des épidémies

  9. 5. La belle illusion des vaccins

  10. 6. Vivre, travailler sur ordonnance

  11. 7. Le triomphe de la propagande médicale

  12. 8. Les pleins pouvoirs

  13. 9. Ces poisons qui nous gouvernent

  14. 10. Les forces de l’esprit

  15. Vivre, c’est être en bonne santé

  16. Supplément intime

  17. Remerciements

  18. Actualités des Éditions Plon

 

Malade sans le savoir



Quel bouleversement ! En 2021, la médecine allopathique a profité de la crise du Covid-19 pour s’arroger la prééminence sur les grands principes de la République et, d’abord, sur le plus noble, le plus ambitieux, le plus fragile, le plus emblématique, celui de la « liberté », ce trésor ciselé aux droits de l’homme et du citoyen ! Chimère philosophique pour la médecine, le mirifique principe en règne précaire depuis deux siècles et demi. Au nom de la science, elle lui a substitué la « santé publique ». Elle avait depuis son avènement déchu obscurantiste, complotiste, membre de secte, tout réfractaire à son hégémonie.


La médecine, contrairement à toutes les autres sciences, refuse le principe de la remise en cause qui finit toujours par affaiblir, voire abolir les théories les mieux établies. Indubitable, pour elle, son précepte des microbes et des maladies ennemies à combattre grâce aux vaccins et molécules de synthèse. Vérité absolue, le précepte, il est digne de la parole révélée des religions monothéistes. Rayonne, science des sciences, la médecine ! Certaine que sans ses avancées l’humanité croupirait miteuse, décharnée, ravagée par les myriades de virus, bactéries et autres vermines microscopiques en maraude génocidaire, à croire que seuls les ânes bâtés s’esclaffent aux tirades du Knock de Jules


Romains :

« La santé n’est qu’un mythe, un état précaire qui ne laisse rien présager de bon… », « On ne soigne pas assez… », « Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent… »

Exactement ce que les sommités de la Faculté se sont évertuées à marteler dès le début de l’épidémie du Covid, étiquetant les bien-portants « asymptomatiques », qui, infiltrés par un agent infectieux, ne développent pas le moindre symptôme généré par la maladie alors qu’ils en sont bien la proie. Là, le drame, car ils deviennent ainsi les principaux responsables de sa diffusion… principaux… puisqu’ils représentent plus des trois quarts des contaminés. Bien sûr, on pourrait objecter que l’absence de maux rend très faible la probabilité de déclencher les quintes de toux vecteurs de la propagation, mais les grands pontes se sont obstinés à proclamer ces « malades clandestins » dangereux pour autrui, ce qui, à la réflexion, apparente leur présence en un lieu à un homicide, au mieux involontaire s’ils ignorent leur cas, et volontaire s’ils le connaissent. Quelle que soit la version, ils se rendent coupables d’un indéniable délit d’« illusion de bonne santé », délit heureusement évitable par la vaccination qui – garantissent les infectiologues – force le système immunitaire à la production de l’indispensable stock d’anticorps, production que n’avait pas déclenchée naturellement l’intrusion du virus pourtant en quintessence de virulence !!! Travers endémique de la médecine, ses hâtives et définitives conclusions, avec pour seule démonstration la fallacieuse évidence de l’observation.


Seule l’histoire de la médecine peut nous éclairer sur ce travers, une histoire enrichie de publications d’éminents chercheurs parues dans les revues scientifiques les plus prestigieuses, et par la dénonciation de toutes les impostures dûment établies, dont la première, celle du légendaire, du mythique Pasteur ! Car tout commence là.


1.

Tout commence avec Louis Pasteur

À la simple évocation de son nom, l’imagination s’emballe et dore le petit Louis, bambin précoce, entourage ébahi par ses prodiges scolaires révélateurs d’un génie ! Pas du tout ça, la réalité, ses débuts à la communale de Dole dans le Jura laissaient craindre le pire. Paria du bulletin scolaire, le petit Louis, pourtant, pas sale fainéant, encore moins pitre, non, attentif, appliqué, discipliné, conscient que l’école est sa seule chance pour échapper à une existence sans éclat, comme celle de son père. Quel homme, papa ! Inouï, le courage qu’il engouffre à sa tâche d’artisan. Tanneur, son métier, esclave à son compte. Ah, il l’admire, ce père en éternelle fierté du devoir, un authentique héros, comme l’attestent sur la cheminée de la salle à manger, plus précieuses que des reliques, les épaulettes dorées de sergent de l’armée de Napoléon. Fanatique au service de l’Aigle, le père, prêt à finir aux vers pour que l’étendard toise l’ennemi comme à Austerlitz. Aiguillon pour Louis, les glorieuses parures, à chaque repas elles lui rappellent qu’à l’esprit de conquérant, rien n’est impossible. « Dieu récompense les obstinés, mon garçon », pilonne le sergent-chef à la retraite à son rejeton. Graine d’ambition, le baratin, le gamin s’en jure un destin digne du Petit Caporal, est tellement déterminé qu’il passe son temps en compagnonnage avec les livres. Se gaver à la connaissance, c’est le ferment de la réussite. Leurre, la perspective, à la consultation de ses bulletins. Bien qu’il soit un forçat de l’étude, exemplaire à la discipline, zélé à la prière, maîtres et professeurs ne cesseront de gémir sur ses résultats. Sans importance, leurs annotations à l’encre rouge, rien n’érode la phénoménale ambition de Louis grâce à l’indéfectible soutien de son père, comme en témoigne une plaque commémorative que Pasteur devenu savant fit poser sur l’un des murs de la maison familiale : « C’est à toi, mon père, que je dois la ténacité dans le travail quotidien. Non seulement tu avais les qualités persévérantes qui font les vies utiles, mais tu avais aussi l’admiration des grands hommes et des grandes choses. »



L’artisan tanneur ne s’est pas contenté de gonfler son fiston à l’enthousiasme, il engagea tout un pécule pour l’inscrire à 16 ans dans une école privée, avec, en mire, l’entrée aux grandes écoles. Foirade, l’investissement. Louis, incapable de supporter l’éloignement, rappliqua au gîte paternel après le premier trimestre. Pour la première et seule fois de sa vie, le voilà résigné. Aux oubliettes le destin fabuleux ! Louis Pasteur passe ses journées à tâtonner un hypothétique talent artistique, crayons méticuleux au dessin, pinceaux tatillons à la peinture, le père faussement conciliant favorise la redorure d’amour-propre aux compliments tout en restaurant insidieusement l’ambition en capilotade. Louis finit par ranger l’attirail de vie de bohème, rouvre les livres et obtient le bac littéraire. Oh, pas de quoi parader, de justesse, la réussite, et puis, le sésame pour l’avenir mirifique, c’est le bac scientifique. Louis s’y présente l’année suivante, sûr de lui, comme il l’écrit à ses sœurs peu avant l’épreuve : « Le baccalauréat, plus j’avance et plus je le trouve moins difficile ! » Badaboum, au tapis l’arrogante confiance, raté, le bac, toutefois, il l’épingle d’un rien, un an plus tard, avec la mention « médiocre » en chimie ! La chimie, science toute récente, le révélera pourtant cerveau d’exception dès ses premières années de recherche dans le laboratoire d’Antoine Jérôme Balard. Fondamentale, sa première découverte. Elle montre que les molécules composant du vivant possèdent une structure asymétrique. Pas même huit ans pour réaliser cette démonstration, huit ans entièrement focalisé sur ses travaux, cloîtré dans le laboratoire, étranger aux mondanités des salons accélérateurs de promotion. Dérisoire, l’ascension au piston pour le jeune savant ! Louis connaît la méthode pour décrocher la gloire universelle : « La volonté, le travail et le succès se partagent toute l’existence humaine », confesse-t-il dans un courrier à ses sœurs. « La volonté ouvre les portes aux carrières brillantes et heureuses, le travail les franchit et une fois arrivé au terme du voyage, le succès vient couronner l’œuvre. » Il aurait pu ajouter « oser, avoir l’audace d’inventorier de nouvelles voies ». En ce milieu du XIXe siècle, nous sommes en plein big bang de la connaissance, en pleine grande foire de la « matière grise », sous les auspices de l’intuition, tubes et éprouvettes en incandescences d’expérimentations, ici et là, se révèlent les lois fondamentales qui gouvernent l’univers. Pas à tergiverser, à cette fête de l’esprit Pasteur est bien l’un des plus féconds…


Remarquable chercheur, Pasteur, mais homme exécrable, suffisant, austère, autoritaire, cassant avec les subalternes, si étriqué au conformisme que si les sciences n’avaient pas été dans ce bouillonnement prospère mais sous la stérile tutelle de thèses dominantes, il aurait appartenu sans nul doute aux cerbères des théories établies, de la même manière que borné aux valeurs morales, il s’est montré d’une virulence fanatique à leur défense et à celle de la religion. Ainsi nommé administrateur et directeur de l’École normale le 22 octobre 1857, il terrorise son monde en despote. Deux anecdotes suffiront à camper les pitoyables travers de son caractère, comme celle qui le voit en acharnement de fureur sur un étudiant en revendication de conversion au protestantisme : « Il est inadmissible que j’accepte qu’un élève catholique cesse tout d’un coup de prendre part aux exercices catholiques sur son affirmation pure et simple qu’il a cessé d’être catholique. S’il est réellement protestant, qu’il en témoigne par l’attestation d’un ministre du culte. S’il est conduit à affirmer qu’il n’est d’aucune religion reconnue par l’État, il doit être exclu de l’école. »


L’obéissance dans les tripes, le fils de l’ancien sergent, « au garde-à-vous » devant lui, soumission absolue, Pasteur érige caserne l’École normale. Un midi les élèves dédaignent l’infect ragoût de mouton qui leur est servi, ils préfèrent le jeûne aux risques d’intoxication. Intolérable mutinerie pour Pasteur, la grève des fourchettes, il mate l’élite de la nation en gestation, fait resservir le rata le lendemain et, en punition supplémentaire, interdit la cigarette dans l’établissement, avec la promesse de renvoi immédiat à tout contrevenant. Il précise par écrit aux professeurs les raisons de son intransigeance : « Il ne s’agit pas de savoir si la peine sera disproportionnée à la faute. C’est mon avis qui alors sera suivi. Mais la faute ne sera pas d’avoir fumé mais d’avoir manqué à l’injonction. »


Soixante-treize des quatre-vingts étudiants de l’École se dressent et dans un tintamarre de goguettes décrètent le retrait buissonnier jusqu’à la levée des sanctions. Déterminé, Pasteur. Il faudra l’intervention du ministre de l’Instruction et des Cultes pour le fléchir à la raison. Bien docile aux diktats politiques, Pasteur, depuis que Napoléon III a rétabli l’Empire, lui, si longtemps à l’écart de la vie mondaine, est devenu un familier des soirées de l’empereur ; cela lui vaudra une chaire de professeur à la Sorbonne et le retour à la recherche fondamentale : « J’ai assuré l’Empereur que toute mon ambition était de pouvoir arriver à la connaissance des maladies putrides et contagieuses », écrit-il dans ses carnets. « L’Empereur a approuvé la direction de mes études et a ajouté qu’il croyait bien que les animacules pouvaient jouer un rôle dans le développement de ces maladies. » Totale, sa cour, ne se cantonne pas aux habituelles prosternations, il gamberge aux ordres, matière grise aliénée aux grandes causes sanitaires nationales. Défis insensés, les fréquents changements de domaines l’obligent chaque fois à repartir de zéro. Pour explorer le nouveau sujet et amorcer au plus vite les expérimentations, il s’inspire des travaux antérieurs ou en cours, procédé courant en science, qui se traduit le plus souvent par un hommage au prédécesseur à qui l’on emprunte les éléments de connaissance déterminants à la réussite de ses propres recherches. Pas pour Pasteur, la noble coutume. De même, il n’associa jamais à ses résultats les noms de ses plus proches collaborateurs sans qui parfois, comme on le verra, il aurait sans doute connu l’échec.


Pas usurpateur pour autant, Pasteur mérite sans conteste le bichonnage de l’Empereur aux honneurs. Chevalier de l’ordre, commandant de l’Ordre impérial, fauteuil à la Sorbonne et à l’Académie des sciences. Louables, sa vivacité d’esprit, son intuition, son audace, son obstination, sans oublier l’extrapolation des connaissances acquises d’une voie de recherche à l’autre. Au final, c’est bien lui le père des percées révolutionnaires des sciences qui débordent largement le règne de Napoléon III.


Louis Pasteur multiplie les découvertes :

— la dissymétrie moléculaire ;

— l’établissement que la fermentation est un processus initié par des organismes vivants ;

— l’isolation de la maladie qui décime les élevages de vers à soie et impose les règles d’hygiène ;

— les travaux sur la bière et le vin qui conduisent à tuer les microbes par chauffage : la pasteurisation, inspirée de la mise en conserve inventée par Nicolas Appert ;

— la découverte de l’asepsie. Là encore, il reprend les travaux du Hongrois Philippe Ignace Semmelweis1 qui, en 1847, avait publié une théorie sur l’hygiène après son internat au service d’obstétrique de l’hôpital général de Vienne, service à la réputation exemplaire qui combinait l’exercice de la clinique pure à la recherche et à l’expérimentation. Les médecins oscillaient entre la morgue et la salle des accouchements, passaient sans transition de la découpe d’entrailles d’une défunte à l’assistance d’une parturiente aux soubresauts de la divine libération. Semmelweis, lui, scrupuleux à la propreté, s’accordait une bifurcation par le lavabo pour un lavage des mains avant de rejoindre la mugissante, ventre aux déchirures sous les furieuses cabrures de la poussée. Souvent funèbre, le final : 13 % des heureux événements capotent au drame !


Alors que les chers confrères bras ballants branlent aux consternations, Semmelweis ose un beau jour les accuser d’homicide involontaire, oui, d’homicide, homicide par négligence d’hygiène ! Selon lui, les cadavres en amorce de putréfaction sécrètent une substance morbide à l’origine de la contamination. En conclusion : les mains propres ! Quelle farce ! Boyaux et gorges en gargouilles d’hilarité, les chers confrères. « Ah, le sot ! »… Les mains propres, ça leur évoque la purification du curé avant la communion. Dangereuse, la baliverne, qui redescend la médecine aux superstitions de la religion ! Un illuminé, Semmelweis, qu’il se taise ! Mais il insiste, revendique la quasi-absence de décès pour celles qu’il accompagne dans le travail de mise au monde. Mégalomane en plus ! Poisons, les sarcasmes et les quolibets laminent Semmelweis. Il finit par démissionner, regagne la Hongrie, où il décroche la responsabilité du service d’obstétrique de l’hôpital Saint-Roch à Pest. Pépinière de la joie, le service sous sa tutelle. Très, très rares, les mères à ne pas repartir rayonnantes, bébé dans les bras. Sans bénéfice pour la réputation de Semmelweis, la preuve par la réalité. Sous l’envoûtement du progrès, le XIXe siècle exige des démonstrations fondées sur des éléments indubitables ! Irrecevable, l’hypothèse d’une substance inconnue secrétée par les cadavres, à jamais affligeante sornette, la recommandation des « mains propres ».


Tragédie, le rejet de la communauté scientifique : dans les maternités, la substance inconnue poursuivit son criminel micmac. En folie d’impuissance, Semmelweis succomba interné après avoir écrit, en 1861, un livre : Die Aetiologie, der Begriff und die Prophylaxis des Kindbettfiebers, qui resta totalement ignoré, mais Pasteur, toujours à l’affût de nouvelles idées, le découvrit et y braconna les éléments qui lui permettront d’élaborer sa théorie de l’asepsie dont il avait eu l’intuition. L’intuition, base de la recherche, elle encore qui gouverna en 1865 son long travail entrepris à la demande du gouvernement : trouver la cause du mal qui décimait dans le sud de la France les élevages de vers à soie.



« Il me vient cette idée que le corps étranger quand il amène le pus, ce qui n’est pas constant, doit apporter un germe, lequel germe serait cause de la formation de pus. Cette idée est bizarre, mais néanmoins je veux l’éprouver. »

AU DÉBUT DE L’HISTOIRE, UNE BACTÉRIE

Six ans à la trifouille des larves et des grouillantes colonies, six ans couronnés par la démonstration qu’il y a bien un germe à l’origine de la maladie, en l’occurrence une bactérie qui infecte l’intestin des vers. En cause, la pratique de la plupart des magnaneries qui, au lieu de les nourrir sur des mûriers, leur distribuent des feuilles mouillées et broyées, ce qui, lors de leur stockage par absence de ventilation, permet la prolifération des pathogènes. Les vers étant répartis sur des claies superposées, leurs déjections porteuses de bactéries dégringolent d’étage en étage, ce qui achève la contamination. Une fois encore de simples mesures de réorganisation endiguèrent le fléau, mais Pasteur, après ce sauvetage de l’industrie de la soie, ne retint de ses observations que la bactérie contaminante, ce qui renforçait ses convictions sur les germes pathogènes. C’est ainsi, lentement, très lentement, avec une opiniâtre patience, qu’au fil du temps et des expériences, il étaye ses hypothèses sur l’origine des maladies infectieuses. En 1876, après l’observation de plaies, il écrit dans son cahier de laboratoire :

« Il me vient cette idée que le corps étranger quand il amène le pus, ce qui n’est pas constant, doit apporter un germe, lequel germe serait cause de la formation de pus. Cette idée est bizarre, mais néanmoins je veux l’éprouver. »

Ça grinche à son écoute, n’est pas bien vu Pasteur par le gratin de la Faculté, d’autant que ses relations ont fini par lui décrocher (d’une seule voix) son entrée à l’Académie de médecine. Intrus, Pasteur, chimiste de formation ! Hérésies, ses positions, ne trouve que quelques marginaux pour l’encenser, dont le chirurgien Charles Sédillot qui baptise « microbes » les hypothétiques micro-organismes que Pasteur appelle à combattre par l’hygiène et l’asepsie dans une communication à l’Académie des sciences en avril 1878, intitulée « La théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie ». Pour débusquer les lilliputiens, Pasteur engage un médecin, Émile Roux, qui, à l’aide d’un liquide biologique, prélève des échantillons de pus dans les plaies des malades et les ensemence dans des bouillons de culture.


En 1879, victoire, Pasteur et Roux isolent et identifient la fameuse substance « inconnue » de Semmelweis, le germe déclencheur de la fièvre puerpérale, et le nomment « streptocoque ». De la même manière, ils extirpent d’un abcès un germe pathogène, le cultivent, le décrivent et le nomment « staphylocoque ». Déterminante, la découverte après vingt ans d’élucubrations est la preuve indubitable que chaque maladie infectieuse a pour cause un microbe ! Pasteur en déduit que par contamination les maladies peuvent faire le tour du monde :

« Soit un être microscopique, écrit-il, habitant telle ou telle contrée de l’Afrique où il existerait sur des animaux, sur des plantes, des hommes même, et qui serait capable de communiquer une maladie à la race blanche. Une circonstance fortuite l’amène en Europe et il pourra devenir l’occasion d’une épidémie. »


Ah, il le tient bien, Pasteur, le filon qui, au final, devrait l’auréoler à la gloire ! Lui, le chimiste, arrime enfin la médecine à l’essor du progrès ; mieux, il ouvre sans le nommer un nouveau champ de connaissance, la « microbiologie ». Pour autant, Pasteur, lucide, reconnaît les lacunes de son avancée dans un courrier à Joseph Lister, médecin anglais marginalisé dans son pays pour avoir, dès 1865, prôné l’antisepsie en chirurgie et appliqué la méthode sur un enfant de 11 ans dont il avait nettoyé la plaie au phénol.


« Je serais très heureux de pouvoir vous dire tout ce que je sais sur l’atténuation des virus très infectieux ; mais vraiment je ne le puis pas, non par le vain désir de cacher un secret et de conserver une observation qui me met en avant des autres, mais par prudence scientifique et parce que je ne suis pas satisfait de mes connaissances. Elles sont trop incomplètes, elles sont trop mêlées de circonstances que je ne puis comprendre. »

Filou, Pasteur ne veut pas prendre le risque de lâcher un indice qui, par chance, éclairerait la recherche de Lister. Pourtant, pas si incomplètes, ses connaissances, il accepta la mission du ministère de l’Agriculture de combattre en urgence une épidémie de charbon qui ravageait le bétail dans des élevages en Eure-et-Loir. Il est vrai qu’il bénéficiait aussi des travaux du docteur Casimir-Joseph Davaine qui, dès 1857, avait identifié dans le sang d’animaux morts du charbon un micro-organisme en forme de bâtonnet, l’avait injecté à un lapin qui trépassa. Hélas, la reproduction de l’expérience donna des résultats si aléatoires que Davaine, déconcerté, abandonna ses recherches. Pasteur reprit les protocoles de ce pionnier et les enrichit de sa propre approche sur les germes. Son gendre, René Vallery-Radot, décrit la méthode mise en place :


« Une petite goutte de sang d’un animal mort du charbon, une goutte microscopique, fut déposée, ensemencée, après les précautions habituelles de pureté, dans un ballon stérilisé qui contenait de l’urine neutre ou légèrement alcaline. Le liquide de culture pouvait être également du bouillon ordinaire, du bouillon de ménage, ou encore de l’eau de levure de bière, l’un et l’autre neutralisés par la potasse. Au bout de peu d’heures quelque chose de floconneux nageait dans ce liquide… Une goutte de ce liquide prélevée dans le premier flacon servit à ensemencer un second flacon dont une goutte servit de même à ensemencer un troisième flacon et ainsi de suite jusqu’à un quarantième. La semence de ces cultures successives provenait d’une goutte de la culture précédente. Introduisait-on une gouttelette d’un de ces flacons sous la peau d’un lapin ou d’un cobaye, c’était la maladie charbonneuse, c’était la mort que l’on inoculait. Mêmes symptômes, mêmes caractères que si l’on avait inoculé la goutte de sang primitive. »

Clair, le mécanisme ! Un bacille déposé dans de l’urine prolifère naturellement et une goutte de ce ragoûtant bouillon inoculé à un animal suffit pour lui transmettre la maladie. Reste que parfois l’autopsie des cobayes ne recelait aucune trace du bacille. Pour élucider le mystère, Pasteur se rend à Chartres, où les bêtes sont particulièrement frappées par le fléau, et sélectionne une brebis morte seize heures plus tôt, un cheval passé à trépas depuis vingt-quatre heures et une vache emportée deux jours auparavant. À l’œilleton du microscope, il découvre dans le sang de la brebis une invasion de bacilles charbonneux ; dans celui du cheval, le flux est beaucoup moins intense, et il ne trouve aucune trace dans le prélèvement de la vache. Alors, il injecte une goutte de ce sang de la vache à un cobaye qui meurt quelques heures plus tard d’une infection intestinale. À l’autopsie apparaît bien un grouillement de micro-organismes mais Pasteur considère ces germes comme étant ceux à l’origine de la putréfaction, germes dont la spécificité est de proliférer en anaérobie, c’est-à-dire en milieu privé d’oxygène, d’où leur absence dans le sang de la vache défunte. Il nomme ces micro-organismes « vibrions septiques » et extrapole le mécanisme de l’infection : « Ce germe doit exister un peu partout et, donc dans les matières intestinales. Lorsqu’un cadavre est abandonné à lui-même et qu’il renferme encore ses intestins, ceux-ci deviennent promptement le siège d’une putréfaction. C’est alors que le vibrion septique doit se répandre dans les parties profondes. » Perlimpinpin, le savant raisonnement, pour de nombreux paysans, qui, dans des haussements d’épaules, bougonnent qu’au côtoiement des bêtes atteintes par le charbon les poules échappent à la contamination. Pasteur réplique à l’intuition que les poules bénéficient d’une immunité naturelle grâce à leur température corporelle qui dépasse les 42 degrés Celsius, ce qui tue le bacille, assertion qu’il démontrera plus tard en réplique aux critiques virulentes d’un membre de la Faculté, Gabriel Colin. (Remarquons, ici, le rôle primordial de la fièvre dans la lutte contre les infections.)


La cause de la maladie étant établie, le ministère presse Pasteur de mener des recherches in situ pour élucider la propagation de la maladie. À l’été 1878, revoilà Pasteur à Chartres. Dès son arrivée il ordonne la moisson d’une prairie de luzerne et fait arroser la récolte d’un bouillon de culture de bacilles charbonneux, persuadé de générer ainsi l’anéantissement du troupeau. Or, une fois gavés aux agapes empoisonneuses, les moutons gambadent tout fringants et réclament à grands bêlements un rabe de dégustation toxique. Pasteur reprend ses observations et s’aperçoit que dans la jachère où pâture le bétail, prolifèrent entre les touffes d’herbe, chardons et épis de céréales dont la mâchouille crée des lésions dans la gueule des herbivores. Il recommence son expérience initiale en plaçant dans la luzerne imbibée du bacille du charbon, les végétaux écorcheurs. Cette fois une partie du cheptel trépasse. Lumineuse, la compréhension des causes du phénomène à la lecture du rapport qu’il adresse au ministère :


« Le charbon se communique spontanément aux animaux par des aliments recouverts de bactéries, mais seulement quand ces animaux ont des blessures ou qu’ils se blessent en mangeant, blessures qui seraient d’ailleurs tout à fait insignifiantes sous le rapport de leur santé générale si quelques circonstances accidentelles ne les rendaient dangereuses. La maladie apparaît difficilement alors même que les germes du mal abondent. »


« Il faut empêcher les bêtes de paître dans les pâturages où les cadavres ont été enterrés. Les champs de récolte ne doivent pas être des cimetières. Terres de pâturage et de fourrage ne doivent pas être celles où les cadavres sont enfouis ! »

Déterminante mais pas suffisante, la sagace analyse ; reste à comprendre le fait que l’épidémie frappe les herbages comme une malédiction, les uns sont encombrés de cadavres tandis que ceux qui les jouxtent voient leurs troupeaux en flambante santé. Pasteur retourne battre la campagne et repère des zones de végétation plus sombres dans les surfaces d’hécatombes. Intrigué, il interroge les cultivateurs qui lui révèlent que ce sont les endroits où ils enfouissent les dépouilles des bêtes victimes de l’épidémie. Instantanée, l’élucidation du phénomène : les lombrics, les coupables, dans leur travail de « laboureurs », ingèrent les spores des bactéries de putréfaction et les remontent en surface. Magistrale, l’explication. Pasteur la développe devant l’Académie en 1880 :


« Un animal charbonneux est enfoui ; le parasite, cause de la maladie et dont le sang est rempli, se cultive dans la terre qui entoure le cadavre ; il s’y réduit à l’état de germes. Ceux-ci seraient inoffensifs s’ils restaient à l’intérieur de la terre, mais les vers de terre les ramènent des profondeurs à la surface. Alors, les pluies et les travaux de la culture les répandent sur les plantes ou les eaux les entraînent dans les ruisseaux quand les circonstances s’y prêtent. Ensuite, ces germes du mal pénètrent dans le corps des animaux et y développent le parasite infectieux. »


Implacable, le diagnostic implique des mesures de bon sens dont Pasteur ordonne l’application immédiate :


« Il faut empêcher les bêtes de paître dans les pâturages où les cadavres ont été enterrés. Les champs de récolte ne doivent pas être des cimetières. Terres de pâturage et de fourrage ne doivent pas être celles où les cadavres sont enfouis ! »

Foudroyante efficacité des mesures ! Éradiquée en quelques jours, l’épidémie. Voilà qui aurait sans doute changé l’histoire de la médecine si Pasteur n’avait été persuadé que les vaccins, dont le premier, contre la variole, avait été inventé à la fin du XVIIIe siècle par Edward Jenner, les vaccins, donc, accrocheraient la médecine au progrès, à l’égal de la chimie ou de la physique. Pour autant, contrairement aux matérialistes qui, avec l’émergence du progrès, enterraient Dieu, lui, le calotin frénétique, voyait dans la nouvelle ère la confirmation que le Seigneur avait bien conçu l’homme à son image et que, dorénavant, Il le dotait d’une partie de Sa toute-puissance sur la terrifiante nature qui trop souvent sabrait alors les familles – Pasteur et son épouse avaient ainsi subi l’atroce déchirure de la perte de trois de leurs cinq enfants : Camille, à 2 ans, d’une tumeur au foie, Jeanne et Cécile, à 7 et 12 ans, d’une fièvre typhoïde. Prouver que ces drames si fréquents n’étaient point punitions divines, comme le croyait une grande partie de la population, mais l’œuvre de microbes, encouragea Pasteur à ne pas se contenter de solder ses recherches sur les maladies infectieuses par une banale mesure de sous-préfet : l’isolement des contaminés ! La création d’un vaccin s’impose alors comme une authentique mission et il réussit le prodige en seulement quelques mois d’expérimentations, de sorte qu’il adresse dès mars 1881 une première note à l’Académie :


« Chacun de nos microbes charbonneux atténués constitue pour le microbe virulent un vaccin, c’est-à-dire un virus propre à donner une maladie plus bénigne. Quoi de plus facile dès lors que de trouver dans ces virus successifs des virus propres à donner la fièvre charbonneuse aux moutons, aux vaches, aux chevaux sans les faire périr et pouvant les préserver ultérieurement de la maladie mortelle ? »

Si sûr de lui, Pasteur, qu’il en accepte au printemps 1881 le défi d’un vétérinaire, Hippolyte Rossignol, qui lui propose de démontrer publiquement l’efficacité du vaccin. À grand spectacle à Pouilly-le-Fort dans la Brie, l’opération se déroule devant un public de scientifiques et d’éleveurs sur plusieurs semaines. Ayant sélectionné cinquante moutons, Pasteur en vaccine vingt-cinq avec trois injections, chacune à une semaine d’intervalle, puis il inocule la maladie à toutes les bêtes. Stupéfiant, le résultat ! Les vingt-cinq vaccinés survivent, alors que les vingt-cinq autres clamsent sans même un survivant, ce qui constitue le seul cas répertorié de l’histoire d’une population fauchée à 100 % par une épidémie, et entache d’une suspicion légitime le déroulement de ce grand cirque vaccinal ! Pas manifestation de mauvaise foi, mon doute. Le biologiste russe Elie Metchnikoff ainsi que des Italiens à Turin tentent de répéter l’expérience selon le strict protocole de Pasteur… On déplore des morts chez les animaux vaccinés et des survivants chez les non-vaccinés, si bien que les Italiens osent publier un opuscule : Du dogmatisme de M. Pasteur !


Qu’importe, le ministère de l’Agriculture promulgue la première campagne vaccinale nationale. En un an, des milliers de bestiaux sont piqués, la mortalité du bétail dégringole de 9 % à 1 % ! Pasteur veille au mérite qui lui revient par un communiqué aux journaux. Il omet de préciser que les paysans ont aussi tous appliqué ses consignes de prévention : terres de pâturage et de fouage n’étaient plus les cimetières des fermes. Le subterfuge n’échappe pas aux opposants, dont le docteur Michel Peter, éminent membre de l’Académie, qui qualifie d’« acte homicide », la méthode !


Broutille, l’invective, pour Pasteur. Dans le tourbillon de l’euphorie, il décide de passer à l’ultime stade de l’application de sa théorie : l’espèce humaine. Il est d’autant plus déterminé que, victime d’une attaque cérébrale en 1867, il vit sous la hantise d’une rechute fatale.


Si l’état sanitaire de la population avait été sa seule préoccupation, Pasteur se serait attaqué à la tuberculose ou au choléra. Les ravages hantent les esprits, le choléra surtout, dont l’assassine virulence a refait trembler Paris en 1865. Dans l’urgence, Napoléon III a formé une commission, avec, aux côtés de Pasteur, le physiologiste Claude Bernard et le chimiste Henri Sainte-Claire Deville, mais les trois savants, repliés à l’hôpital Lariboisière, abandonnent vite leurs travaux faute de malades. Le sinistre fléau après une charge fugace s’est arrêté net, comme par miracle. Reprendre les travaux antérieurs avortés par les circonstances aurait été logique, mais le choléra comme la tuberculose, malgré leurs sinistres bilans, sont battus à l’image de l’horreur par la rage dont les symptômes sont visions d’épouvante : yeux exorbités, bouche en éruption de bave. Pour Pasteur, terrasser ce fléau serait à la fois la démonstration de la suprématie de la science sur la nature et la consécration de ses propres théories. Reste que seule une morsure de bête enragée sur dix présente un risque mortel, dans les autres cas, elle se traduit par une forte fièvre qui tue le virus. Émile Roux, longtemps seul médecin de l’équipe de Pasteur, juge utile de préciser cette vérité dans son livre L’Œuvre médicale de Pasteur :


« Cette maladie est de celles qui font le moins de victimes parmi les hommes. Si Pasteur l’a choisie comme sujet d’étude, c’est d’abord parce que le virus rabique a toujours été regardé comme le plus subtil et le plus mystérieux des virus, et aussi parce que la rage est pour tout le monde la maladie effrayante et redoutable […]. Il pensait que résoudre la question de la rage serait un bienfait pour l’humanité et un éclatant triomphe pour ses doctrines. »

De son côté le docteur Michel Peter, farouche adversaire de Pasteur, fulmine : « Je n’ai vu que deux cas de rage en trente années de pratique hospitalière et civile ; quant à mes collègues des hôpitaux de la ville comme de la campagne, ils comptent par unité les cas de rage humaine qu’ils ont observés. »

J’ai eu beau fouiner dans les archives, je n’ai trouvé aucun contempteur de Pasteur pour formuler une critique échappant aux statistiques. Pourtant, à la réflexion, il est légitime de s’interroger sur le concept de « vaccin curatif ». En effet, la logique de l’inoculation d’un virus dans un organisme est de le préparer à l’attaque d’un agresseur par la formation anticipée de forces défensives. Or, dans le cas de la rage, l’injection intervient après la morsure de l’animal, morsure qui spontanément, naturellement déclenche une réplique proportionnelle à la virulence de l’intrus, et si la victime est en bonne santé, les forces déployées sont bien supérieures à celles que le vaccin serait censé générer bien après l’agression. Enfin, dans l’hypothèse où l’organisme affaibli est incapable de produire une réponse suffisante, par quelle magie le virus atténué pallierait cette déficience originelle ?

Entrons ici dans l’histoire du vaccin !


1. Louis-Ferdinand Céline né Destouches soutiendra sa thèse de médecine en 1924 sur cet ouvreur de voie, La Vie et l’œuvre de Philippe Ignace Semmelweis.


2.

La plus grande imposture

Comme toujours indifférent aux critiques, Pasteur a décrété que les microbes étaient bel et bien ennemis de l’homme. Il s’est juré de les terrasser par le vaccin, rien ne peut le détourner de son invraisemblable défi… invraisemblable car il ignore tout du système immunitaire, comme il ignore presque tout de la rage… Presque, car, selon son habitude, il a fouiné dans les rapports adressés à l’Académie de médecine et y a dégoté un compte rendu en dormance par indifférence générale. D’un vétérinaire, Pierre-Victor Galtier, les pages délaissées exposaient l’inoculation réussie de la rage à des lapins, concluant que le système nerveux échappe à l’infection, ce qui est faux, comme le découvre Pasteur grâce à un admirateur, le docteur Henri Duboué qui lui a adressé spontanément les résultats de ses propres recherches sur le fléau. L’accumulation de données lui permit, en 1880, de lancer ses travaux contre la maladie en s’inspirant des protocoles établis lors de ses recherches sur le bacille du charbon. Rappelons que le vaccin obtenu avait été préventif et que celui contre la rage était curatif. Comme le virus n’est pas encore identifié, il ne peut l’ensemencer dans un bouillon de culture. Aussi, il copie Galtier et transforme en éprouvettes des lapins, leur injectant un extrait de moelle d’un congénère préalablement infecté par celle d’un chien enragé puis après vingt-quatre heures d’incubation, il répète le processus, prélevant sur chacun de la substance aussitôt inoculée à un nouveau cobaye, ainsi de suite en cascade de bête en bête pendant une semaine avec pour objectif la création d’un « virus fixe » atténué, indispensable à l’élaboration du vaccin. Il lui faut des mois pour aboutir au résultat. Hélas, contrairement à ce qu’il escompte, le virus est devenu beaucoup trop virulent, ce qui le rend inutilisable. Pour le pacifier, il change « de tube à essais », remplace les grignoteurs de carottes par plusieurs espèces successives, jusqu’à la réussite par la contamination de singe à singe, ce qui, en 1881, relance les essais sur les chiens. Il bute alors sur la résistance de leur immunité innée, la plupart ne développent pas la maladie. Par une audace barbare, Roux le sort de l’impasse. Le médecin trépane des animaux receveurs et leur dépose directement le magma infectieux dans la dure-mère, la plus externe des méninges. Puis, chacun replié dans son coin tâtonne le processus qui garantira la parfaite reproductibilité de la méthode. ...

 

Du même auteur

Romans

Les Mercenaires de la mer, France Empire, 1982

L’Argent cannibale, France Empire, 1983

Le Cœur à vivre, Ramsay, 1985

Un homme honorable, La Table Ronde, 1987

Haine d’amour, Denoël, 1989

L’Enfer de Dieu, Denoël, 1995

Mes divines débauches, Éditions du Rocher, 2007

L’homme qui croyait en sa chance, Ramsay, 2019

Récit historique

Le Petit Roman d’Haïti, Éditions du Rocher, 2010


Essais

J’ai vécu le surnaturel, Éditions n° 1, 2003

La médecine nous tue, Éditions du Rocher, 2008

Médecine, régimes, la terrifiante imposture, Éditions du Rocher, 2011

La Laïcité dévoilée, Ramsay, 2019


 

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