Par Joseph Polidori
- 19 janv. 2022

David Sassoli quitte les sphères de l'Europe en grand témoin de la paix !

HOMMAGE : David Sassoli, président du Parlement européen depuis 2019, s’est éteint dans la nuit de lundi 10 au mardi 11 janvier 2022 en Italie, à l’âge de 65 ans.

Le Parlement européen fait ses adieux à David Sassoli. "L'Europe a perdu un leader, la démocratie un champion, nous tous un ami".

La cérémonie de commémoration du Président du Parlement européen. Demain, l'élection de son successeur

David Sassoli, président du Parlement européen depuis 2019, s’est éteint dans la nuit de lundi 10 au mardi 11 janvier 2022 en Italie, à l’âge de 65 ans.

Né en 1956 à Florence, David Sassoli avait commencé sa carrière comme journaliste après des études de sciences politiques. Il signa ses premiers articles dans les colonnes d’Il Giorno à Rome, avant de collaborer avec divers journaux et agences de presse italiens. En 1992, ii signe un contrat avec la RAI et devint le présentateur vedette du journal télévisé de la première chaîne publique transalpine.

"Le sourire, le sien. Les yeux, ceux des autres

C'était le sourire de l'accueil, de la compréhension, de la bienveillance et de la constance.

Vos batailles continueront à être nos batailles. Nous ne vous oublierons jamais. Au revoir, David."

Le sourire, les yeux, le mot. Avec ce triptyque, je veux commencer ce discours en mémoire de David". C'est ainsi qu'Enrico Letta, secrétaire du Parti démocrate italien, a commencé son discours lors de la cérémonie de commémoration de David Sassoli au Parlement européen. Il s'est exprimé en anglais, en italien et en français. "Le sourire, le sien. Les yeux, ceux des autres. La parole, de ceux qui n'ont pas de voix", a poursuivi Letta. "Ce sourire, le sien, était un cadeau spécial, et c'est la première pensée qui traverse l'esprit de chacun d'entre nous lorsque nous pensons à David. C'était le sourire de l'accueil, de la compréhension, de la bienveillance et de la constance. Il n'a jamais échoué. Jusqu'à la dernière. Et jusqu'aux derniers regards avec Alessandra, avec Giulio et Livia". "Les yeux. Ceux des autres. Ceux que David a cherché, regardé et croisé. Ces yeux qui racontent les drames de notre époque. Le mot. Celle de ceux qui n'ont pas de voix. Sa vie entière a été consacrée à donner une voix aux sans-voix. Donner de l'espoir à ceux qui n'en ont pas.

"Ces jours de deuil pour l'Italie sont aussi ceux du choix difficile du président de la République", a ajouté le secrétaire du Parti démocrate, "celui ou celle qui prendra le relais d'un président aux dons exceptionnels comme Sergio Mattarella". Ces derniers jours, les rumeurs selon lesquelles David serait le président élu se sont multipliées. Des voix de toutes les sensibilités politiques. La leçon que j'en tire est que la politique doit être capable de regarder au-delà : au-delà des apparences et de l'immédiateté. Et faites des choix courageux. "Vous avez laissé une marque indélébile dans l'histoire de l'Europe et dans nos vies", a conclu le secrétaire de la DP. "Nous continuerons votre travail. Vos batailles continueront à être nos batailles. Nous ne vous oublierons jamais. Au revoir, David."

Remémoration en italien par le président intérimaire Metsola

Roberta Metsola, présidente en exercice du Parlement européen, a ouvert la session devant Letta. "C'est avec une grande tristesse que nous disons un dernier adieu à notre président aujourd'hui. L'Europe a perdu un leader, la démocratie un champion, nous tous un ami". La cérémonie s'est déroulée en présence des plus hautes autorités politiques italiennes et internationales, du Premier ministre Draghi et du ministre des Affaires étrangères Di Maio au président du Conseil européen Charles Michel. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui a dû se retirer parce que son chauffeur a été testé positif au Covid, était absente à juste titre. "David était l'un des nôtres, un homme de grande vision et de profondes convictions en tant qu'homme et en tant que politicien", a poursuivi Metsola twitter. "Il a toujours traduit les valeurs auxquelles il croyait en actions concrètes. Il a pris des décisions courageuses, il s'est battu au grand jour au Parlement pendant les mois les plus difficiles de la pandémie."

Charles Michel Twitter: "Le sourire de David, une marque de fabrique".

Des mots d'affection et d'estime ont également été prononcés par le président du Conseil européen, Charles Michel. "Nous aimerions porter une partie de cette douleur avec vous si nous le pouvions, madame", a commencé Michel, s'adressant à la femme de Sassoli et à sa famille. "David était une personne qui inspirait le respect, souriante et décisive. Son sourire ne mentait pas, c'était sa marque de fabrique, ses deux idées étaient fortes et ses manières étaient douces", a ajouté Michel, avant de conclure : "Tu pars, David, et une part de toi reste en chacun de nous. Nous sommes inspirés par votre exemple. Merci, cher président, merci, cher David. Repose en paix.

Macron : "Un homme de vision et de clairvoyance".

"David était convaincu, charismatique, décisif et déterminé à réaffirmer son attachement à l'aventure européenne et à tout ce qui nous lie. C'est donc avec émotion que je me souviens d'un homme clairvoyant, une caractéristique dont tout le monde se souvient, avec une vision aussi large que tout le continent". Ce sont les mots du président français, Emmanuel Macron, lors de la cérémonie de commémoration de David Sassoli au Parlement européen à Strasbourg. "David Sassoli est un homme dont la vision est aussi large qu'un continent", a poursuivi Macron, "il a planté tant de pierres dans la construction de l'Union européenne et en a préparé autant pour son avenir."

La commémoration de Sassoli, décédé le 11 janvier, a été ouverte par une courte vidéo dédiée au Président du Parlement européen. Le Premier ministre Draghi et le ministre des Affaires étrangères Di Maio étaient présents dans l'assistance. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était absente en raison de la positivité de son chauffeur. Les députés du groupe des socialistes et démocrates sont apparus dans l'hémicycle avec une rose blanche pour commémorer le groupe politique dans lequel l'ancien président du Parlement européen avait été un jeune homme, inspiré par le groupe de résistance allemand Weiss Rose qui avait combattu le nazisme.