DOSSIER DU WEEK-END : Les insectes pour l’alimentation humaine et animale
Des tendances à l'horizon 2050 prévoient une augmentation constante de la population mondiale jusqu’à 9 milliards d'individus, forçant une augmentation de la production alimentaire humaine et animale résultant à une grave pression sur l'environnement. Sont prévus : des pénuries des terres agricoles, d'eau, des forêts, de la pêche, des ressources de la biodiversité, des nutriments et des énergies non-renouvelables.
Pourquoi il ne faut pas manger d'insectes ?
Risques d'allergies. Ils sont d'ordre chimiques (venins, résidus de pesticides, d'antibiotiques ou de polluants organiques), biologiques (parasites, virus, bactéries), physiques (parties dures de l'insecte comme le dard, le rostre) et surtout allergènes
La contribution des insectes à la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et l'environnement
à vous de jouer si vous voulez ou non en manger ?
Les insectes comestibles contiennent des protéines de haute qualité, des vitamines et des acides aminés pour les humains. L’indice de consommation des insectes est élevé, par exemple les grillons ont besoin de six fois moins de nourriture que les bovins, quatre fois moins que les moutons et deux fois moins que les porcs et les poulets pour produire la même quantité de protéines. En outre, ils émettent moins de gaz à effet de serre et d'ammoniac que l'élevage conventionnel.
Les insectes peuvent être cultivés en utilisant des déchets organiques. Par conséquence, les insectes sont une source potentielle pour la production conventionnelle de la protéine, soit à la consommation humaine directe, soit indirectement dans les aliments reconstitués (avec la protéine extraite des insectes) ; et comme une source de protéines dans l’alimentation des animaux.
Depuis 2003, la FAO a travaillé sur des sujets liés aux insectes comestibles. Les contributions de la FAO couvrent les domaines thématiques suivants:
la génération et le partage des connaissances à travers des publications, des réunions d'experts et un site web sur les insectes comestibles
la sensibilisation sur le rôle et l’importance des insectes en utilisant le média (comme les journaux, les magazines et la télévision)
la fourniture d'un appui technique aux pays membres par des projets sur le terrain (par exemple, un projet de coopération technique avec le Laos)
Le réseautage et les interactions multidisciplinaires (par exemple, les intervenants qui travaillent dans la filière de la nutrition, de l'agro-alimentaire, le commerce et les questions liées à la législation).
Quels sont les insectes les plus consommés ?
Les plus couramment consommés sont les coléoptères (coccinelles, scarabées, hannetons, 31 %), les lépidoptères (chenilles, 18 %), les hyménoptères (abeilles, guêpes et fourmis, 14 %), orthoptères (sauterelles, criquets et grillons, 13 %) et hémiptères (cigales, cicadelles, cochenilles et punaises, 10 %)
Il existe plus de 1900 espèces d'insectes comestibles et les plus importants sont dans les ordres de Coléoptera (les scarabées), de Lepidoptera (les papillons et les mites), de Hymenoptera (les abeilles, les guêpes et les fourmis), de Orthoptera(les sauterelles et les grillons), de Isoptera (les termites), de Heteroptera(les punaises) et de Homoptera(les cigales).
Quels insectes Peut-on manger en France ?
Le scarabée. Le scarabée est l'insecte à manger le plus populaire (31% – FAO) Appartenant à l'ordre des coléoptères, le scarabée est un insecte noir et luisant. ... La chenille. ... L'abeille, les guêpes et fourmis. ... La sauterelle, le criquet, le grillon. ... Cigales, cochenilles et punaises. ... Les termites. ... La libellule.
Des études scientifiques parlent de la consommation de 250 espèces d'insectes en Afrique, 549 au Mexique, 180 en Chine, et 160 dans la région du Mékong. Bien que le Japon n'est pas un pays tropical, un certain nombre d'espèces d'insectes est inclus dans la nourriture populaire, en particulier les guêpes.
Pourquoi les Français ne mangent pas d'insectes ?
L'obstacle de la loi. Mais c'est la loi, plus que les facteurs culturels, qui freine en Europe la diffusion de l'entomophagie. En effet, si la consommation d'insectes n'est pas sanctionnée, ce n'est pas le cas de leur mise en vente pour la consommation humaine, interdite en France.
En 2012, Yde Jongema, taxonomiste du laboratoire d'entomologie de l'Université de Wageningen, a compilé une liste mondiale des espèces d'insectes comestibles est basé sur l’examen de la littérature scientifique..
La liste a été compilée par M. Yde Jongema, taxonomiste au département d'entomologie de l'université et de la recherche de Wageningen, aux Pays-Bas.
Quels sont les inconvénients de manger des insectes ?
Ils peuvent également être porteurs de bactéries, ou provoquer des allergies chez l'homme. La dangerosité d'un insecte peut venir de son alimentation. Certaines espèces avalent des toxines chimiques que leurs organismes sont capables de supporter, mais qui peuvent s'avérer dangereuses pour un être humain
Les modifications ou ajouts ne seront effectués que s'ils sont étayés par des publications (si possible avec comité de lecture).
Ou Mange-t-on le plus d'insecte ?
En Afrique, l'entomophagie est une pratique courante, et c'est même le continent où l'on consomme le plus d'insectes, après l'Asie.
La liste est ensuite classée par ordre alphabétique aux niveaux suivants :
Région bio-géographique
- Ordre
- Famille
- Genre
- Espèces
Commentaires sur la liste des insectes comestibles du monde :
Les régions biogéographiques sont adaptées en général de M.D.F. Udvardy (1975), une classification des provinces biogéographiques du monde.
- Afr Afrique tropicale
- AU Australien
- Neotrop Néotropical
- Or Oriental
- Nearctic Nearctic
- Paléarctique
Le Mexique est ajouté à la région néotropicale et la Chine à la région paléarctique, bien que les montagnes du nord du Mexique soient néarctiques et que la majeure partie du sud de la Chine soit orientale.
Les noms d'espèces marqués d'un "check" ne sont pour la plupart pas valides, mais cela doit être vérifié plus avant.
"M" est un insecte consommé à des fins médicales.
Les groupes comme les termites et les abeilles sans dard sont les plus problématiques pour obtenir les bons noms d'espèces.
Le nom de l'auteur entre parenthèses signifie que la description originale de l'espèce a été publiée sous un nom de genre différent.
Les synonymes fréquemment utilisés (syn) sont mentionnés dans les premières colonnes de la liste.
Les Hepialidae de Chine doivent être traités avec précaution, en raison de changements récents.
CADRE LEGAL
L’étude des cadres réglementaires qui influencent l’utilisation des insectes dans l’alimentation humaine et animale
La production, le commerce et l'utilisation des insectes comestibles comme alimentation humaine et animale traite d’un large éventail de domaines réglementaires, de l'assurance de la qualité des produits jusqu’à l'impact environnemental de l'élevage des insectes. Par conséquence, un des plus grands obstacles à l'augmentation de la consommation humaine des insectes comestibles, ainsi qu’à leur utilisation dans l'alimentation animale, est l’absence d’un cadre légal.
Ce discussion paper donne un premier aperçu des cadres réglementaires qui influent les insectes comme alimentation humaine et animale aux niveaux international, régional et national. Néanmoins, cette étude n'est pas exhaustive. Si vous avez des informations supplémentaires de votre pays ou région à inclure ou des corrections au contenue de l'étude, prière de contacter paul.vantomme@fao.org.
En tenant compte que les réglementations évoluent rapidement, et que d'un pays à un autre ou d'un continent à un autre elle n'est pas forcément la même, il est souhaitable de rester vigilant et de se renseigner auprès de l'administration compétente du pays visé.
Aliments nouveaux : la Commission autorise pour la première fois un insecte comme aliment
Les Etats membres ont aujourd'hui approuvé une proposition de la Commission autorisant l'utilisation de vers de farine jaunes séchés en tant que nouvel aliment.
En date du 04/05/2021
Aujourd'hui, les États membres ont approuvé une proposition de la Commission européenne, autorisant l'utilisation de vers de farine jaunes séchés en tant que nouvel aliment. Suite à une évaluation scientifique rigoureuse d'AESA, il s'agit de la toute première autorisation de mise sur le marché de l'UE d'insectes en tant que nouveaux aliments. Ce nouvel aliment peut être utilisé comme insecte séché entier sous forme de collation ou comme ingrédient d'un certain nombre de produits alimentaires, par exemple sous forme de poudre dans des produits protéiques, biscuits ou produits à base de pâtes. La stratégie « De la ferme à la table identifie les insectes comme une source de protéines de substitution qui peut soutenir la transition de l'UE vers un système alimentaire plus durable. Des millions de personnes consomment déjà des insectes chaque jour. En outre, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qualifient les insectes comme source alimentaire saine et très nutritive à forte teneur en matières grasses, protéines, vitamines, fibres et minéraux. La décision formelle de la Commission sera adoptée dans les prochaines semaines.
Pour en savoir plus
Vous trouverez plus d'informations et des questions-réponses ici.
ENTREPRISE FRANCAISE STORY
YNSECT, jeune entreprise de biotechnologies basée en Ile-de-France, vient de conclure un premier tour de financement de 1,8 million d’euros auprès des deux principaux fonds d’amorçage d’éco-technologies, EMERTEC Gestion et DEMETER Partners, et d’investisseurs privés.
Elle a pour activité l’élevage d’insectes à grande échelle et la production de molécules d’intérêt que l’on peut en extraire. La société qui développe depuis trois ans ses solutions industrielles vise des marchés à haute valeur ajoutée (nutraceutique, cosmétique, chimie de spécialité,…) et à plus long terme ceux de l’alimentation. Cette première levée de fonds de 1,8 million d’euros va lui permettre de poursuivre ses travaux de R&D, de déployer son pilote de production et de s’ouvrir à ses premiers marchés.
Elle s’inscrit dans deux tendances majeures : le développement de produits bio-sourcés alternatifs à ceux issus de la pétrochimie et la nécessité de trouver de nouvelles sources de protéines pour l’alimentation. L'entreprise se trouve au carrefour de ces deux enjeux en valorisant les insectes, une ressource renouvelable largement sous exploitée aujourd’hui.
« C’est un grand honneur de compter désormais dans notre comité EMERTEC Gestion et DEMETER Partners, deux fonds leaders en Europe du Capital Risque dans les Biotech et les Cleantech. Ce premier investissement significatif en Europe dans l’industrie de l’insecte par des fonds de très grande envergure est un signe particulièrement fort de la reconnaissance des biotechnologies d’insectes comme une branche à part entière des biotechnologies. Nos technologies offrent des produits et procédés de grande valeur très attendus par les marchés de la chimie verte ou de la nutrition animale » commente Antoine Hubert, Président d’YNSECT.
« YNSECT introduit dans l’industrie une biodiversité originale, les insectes, et créée des opportunités commerciales inédites. Ses fondateurs et sa stratégie de bioraffinerie sont ses atouts dans un secteur qui suscite aujourd’hui un fort intérêt dans le monde.
EMERTEC a donc décidé d’accompagner la société en apportant la moitié du montant de ce premier tour de table via son nouveau fonds d’amorçage EMERTEC 5. » explique Franck Lamy, directeur de participations chez EMERTEC.
« Programme de R&D important, optimisation des schémas d’élevage, stratégie industrielle avec des partenaires forts, recherche de molécules à haute valeur ajoutée, l’approche d’YNSECT est tout à fait originale par rapport à d’autres sociétés d’insectes. DEMETER est très heureux de soutenir avec son fonds DEMETER 3 AMORCAGE cette équipe de jeunes entrepreneurs talentueux et complémentaires. » déclare Olivier Dupont, président du Directoire de DEMETER.
Source : Communiqué de presse, Ynsect http://www.fao.org/
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