ESPACE LITTERAIRE : COVID 19 UNE AUTRE VISION DE L'ÉPIDÉMIE
RÉSUMÉ
Épidémiologiste depuis plus de trente ans, Laurent Toubiana est un scientifique expérimenté qui a suivi et analysé un grand nombre de phénomènes épidémiques en France et à l’étranger.
Nos dirigeants ont massivement cédé à la panique et préféré s’abriter derrière les modélisations absurdes qui prédisaient des centaines de milliers de morts, pour faire accepter aux populations des mesures liberticides sans aucune validité scientifique. La peur de la maladie et de la mort est profonde.
Au tout début de la crise du Covid, entre janvier et mars 2020, il a étudié, avec plusieurs confrères, les données préliminaires qui ont été très rapidement disponibles. Il a annoncé dès le 11 mars 2020, soit une semaine avant le confinement, que l’épidémie atteindrait probablement son pic fin mars, que la phase épidémique elle-même devrait s’achever fin avril et qu’elle ne serait pas particulièrement sévère. Or, quand on regarde les chiffres deux ans plus tard, c’est exactement ce qui s’est passé : cette épidémie a causé des morts, certes, mais pas plus qu’une épidémie de grippe saisonnière.
Au regard des images et des discours apocalyptiques délivrés depuis deux ans, cela semble difficile à croire mais c’est pourtant la réalité, confirmée dans ce livre par une étude rigoureuse des chiffres officiels.
Au cours de cette longue crise, à plusieurs reprises et avec prudence, Laurent Toubiana, a apporté des éclaircissements pour corriger les perspectives. Il a tenté d’expliquer très tôt en quoi cette nouvelle épidémie ne correspondait pas aux descriptions dramatiques qui en était faites.
Par expérience, il avait aussi averti d’un éventuel risque de panique, risque qui pouvait être amplifié par un mécanisme de mimétisme international. Mais les autorités ont choisi de ne pas écouter, et même de mépriser, les centaines de scientifiques qui, comme lui, avait averti que cette épidémie ne serait probablement pas aussi grave qu’annoncé.
Nos dirigeants ont massivement cédé à la panique et préféré s’abriter derrière les modélisations absurdes qui prédisaient des centaines de milliers de morts, pour faire accepter aux populations des mesures liberticides sans aucune validité scientifique. La peur de la maladie et de la mort est profonde.
Au cours de cette crise, les autorités sanitaires ont écouté les habituelles sirènes alarmistes et opté pour des mesures extravagantes. Elles ont exploité la peur et parfois l’ont engendrée et maintenue par une communication anxiogène, pour faire accepter leurs choix. Rares sont les pays qui ont fait confiance à leurs épidémiologistes.
Chiffres définitifs à l’appui, Laurent Toubiana montre ici que ces pays, par exemple la Suède, ont incontestablement mieux géré cette crise à tous les niveaux. Saturation des hôpitaux, campagnes de test massives, obligation vaccinale, mortalité, le récit médiatique de cette épidémie est tout simplement mensonger. Laurent Toubiana propose d’adopter une autre vision, au plus près de la réalité.
Laurent Toubiana, né le 3 mai 1958 à Alger, est un chercheur français de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui travaille au Laboratoire d'informatique médicale et d'ingénierie des connaissances en e-Santé, une unité mixte de recherche.
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BONUS
En septembre 2021, au cours de la campagne de vaccination, le ministère des Solidarités et de la Santé a lancé des spots publicitaires à destination des Français avec le mot d’ordre étonnant : « on peut débattre de tout, sauf des chiffres ». Voilà qui a résumé sans doute assez clairement l’un des principaux problèmes rencontrés depuis deux ans dans la gestion de l’épidémie, à savoir la question des chiffres, bien entendu, mais aussi la simple possibilité d’en débattre.
Dès le début de la pandémie de Covid-19, une lourde chape de plomb s’est abattue sur toute forme d’expression publique allant à l’encontre du discours des autorités sanitaires et politiques, même lorsque celles-ci s’empêtraient dans des approximations, des contradictions, ou encore des prévisions plus ou moins erronées, allant toujours dans le sens d’un alarmisme qui a été le fil conducteur de cette période. Prédictions apocalyptiques et modélisations alarmistes allaient ainsi servir de fondement à la mise en œuvre de mesures portant atteinte à nos libertés dans des proportions encore jamais connues en temps de paix, sans que leur pertinence ou leur utilité réelle ne soient jamais remises en question. En démontrant ainsi non seulement les dysfonctionnements de notre démocratie où tout s’est décidé au sein de « conseils de défense sanitaire » d’une inquiétante opacité, mais également la réceptivité de notre société à un narratif de la peur savamment distillé au fur et à mesure de l’évolution de la situation avec la complicité de tous les principaux médias.
Car en effet, dans cette sphère médiatique pourtant supposée être un espace propice à la recherche de la vérité des faits et la confrontation des points de vue, l’unanimisme affiché sur la question du Covid-19 s’est rapproché d’un exercice digne des pires propagandes, le commentaire de la situation sanitaire ayant été la chasse gardée de quelques scientifiques plus ou moins concernés par des conflits d’intérêts avec les grands laboratoires pharmaceutiques ainsi que d’éditorialistes qui se sont emparés de la question pour distiller en permanence le poison de la terreur et de la division. Les quelques personnalités ayant osé s’élever contre ces méthodes ont systématiquement été renvoyées dans leurs cordes, accusées au mieux d’être gentiment « rassuristes », au pire d’être carrément irresponsables face aux malheurs causés par la pandémie. Tous les opposants à l’autoritarisme qui se sont inquiétés que l’unanimité sur un sujet aussi grave confine parfois à la désinformation ont été contraints au silence, jusqu’à ce que la directrice de BFM TV, participant à une table ronde fin janvier 2022 sur le thème de la science et des médias, reconnaisse que « Sur le sujet du Covid-19, Il ne faut pas trop aller à rebours de la parole officielle pour ne pas fragiliser un consensus social » . Difficile de donner autant raison à tous ceux qui se sont offusqués que la parole médiatique et la parole politiques se soient à ce point confondues.
Toutefois, malgré les pressions, certains n’ont pas cédé à la tentation de suivre aveuglément la parole officielle sans s’interroger davantage. Dans cette crise, des personnalités ont su se distinguer, des associations se sont constituées, et des médias ont su faire preuve d’indépendance. Sur le site d’informations Bas les Masques (), qui a le plaisir de participer à la production de ce livre avec L’Artilleur, nous avons ainsi œuvré depuis novembre 2020 à apporter un éclairage différent de ce que nous pouvions entendre ailleurs, en respectant une ligne « ni conformiste, ni complotiste », seule à même d’éviter l’écueil du récit idéologique qui mène immanquablement à des récupérations politiques.
Guidés depuis notre création par la volonté de faire appel à des experts dans leurs domaines respectifs, nous avons fait le choix de solliciter immédiatement Laurent Toubiana, épidémiologiste de renom, pour intervenir à maintes reprises sur notre média et nous expliquer les tenants et aboutissants de cette épidémie avec toute la pédagogie qui le caractérise. Nous lui avons ainsi donné la parole à de très nombreuses reprises, pour bénéficier de son analyse et permettre à notre public d’entendre une voix différente de celles qui occupaient jour et nuit les plateaux télévisés et les colonnes des grands médias.
Aujourd’hui, il est temps de remettre certaines pendules à l’heure. En nous livrant « une autre vision de l’épidémie », loin du discours manipulateur et anxiogène qui nous a été servi durant ces deux années, Laurent Toubiana œuvre non seulement pour la vérité, mais également pour l’Histoire. L’histoire d’une épidémie qui nous a été présentée comme « le mal du siècle » au regard d’indicateurs
disproportionnés.
L’histoire d’une séquence où tout était visible dès son commencement, mais que nos dirigeants n’ont pas voulu voir, trop occupés à prétendre guerroyer contre ce virus tout en se saisissant de cette opportunité pour mettre en place des mécanismes d’ingénierie sociale et porter atteinte à nos droits fondamentaux en allant jusqu’à détruire certains de nos principes et transformer notre conception de la vie en société. Dans cette période d’incertitude généralisée, il est bon de pouvoir bénéficier de recul et d’expertise pour bien comprendre les évènements que nous avons vécus et peut-être mieux appréhender les prochains. C’est tout le sens que nous voulons donner à cet ouvrage.
Lorsque vous lirez ces lignes, tout aura disparu.
Notre décapotable lézardait mollement sur les routes escarpées de la Californie. Le soleil d’hiver éclairait de manière irréelle les premiers mimosas. Cela tient du subtil, de l’impalpable, la lumière. Ici, la lumière est particulière. Nous étions quatre, les yeux rivés sur le panorama vertigineux de la baie.
Je ne l’avais pas vu depuis longtemps, des années. C’était quelques semaines plus tôt, en sortant du labo, il était là, il était ailleurs. Je lui ai dit « Salut !… », et nous avons repris la conversation interrompue vingt ans plus tôt. Pierre a le même âge que moi. Nous étions jeunes adultes quand nous nous sommes connus. Lui était en thèse de philo. Très différents, nous avions vécu la même époque ; la même petite bulle de temps. Un fil invisible nous liait. À distance, nous avions découvert en même temps les choses importantes et sucrées de la vie. Écouté les mêmes musiques. Lu les mêmes livres. Vu les mêmes films. Usé nos bécanes sur les mêmes sentiers, cramant la même gazoline pour moteur deux temps. Braillé comme des idiots dans les mêmes concerts. Nous avions dragué les mêmes nanas qui portaient chemise-grand-père et Kickers. Elles sentaient le patchouli ou le santal avec leur longue écharpe en soie indienne. Je l’ai invité avec sa femme à passer les fêtes de fin d’année sur la Côte d’Azur qu’ils ne connaissaient pas.
Ma nouvelle montre se mit à sonner. Ce gadget était un concentré de technologie.
– Bonjour Monsieur, je suis journaliste pour France Info. Pourriez-vous intervenir, pas plus de trois minutes, sur l’évolution actuelle des épidémies de grippe et de gastro-entérite qui sévissent en ce moment en France ?
– Merci beaucoup, mais comment avez-vous eu mes coordonnées personnelles ? Vous savez, je ne désire plus intervenir sur ces épidémies depuis quelques années. Il serait mieux de vous adresser directement à Santé Publique France ou au Réseau Sentinelles.
– Merci beaucoup pour le renseignement, je ne vous dérangerai plus. Pour vos coordonnées, elles sont sur le site de l’Irsan où les cartes de ces épidémies sont toujours disponibles… Je pensais… »
Pierre ne fit même pas mine d’être intéressé par la conversation. Il me dit que ma montre était sympa, mais que personnellement, ça le dérangerait beaucoup d’être pourchassé partout. Puis, il est parti dans un long monologue sur les dangers de la numérisation systématique des individus, y compris sur leurs données personnelles les plus confidentielles, celles concernant par exemple les variables physiologiques qui touchaient directement à leur santé. Tu donnes gracieusement aux fournisseurs des applications de « bien-être », ce qui te concerne intimement, sans même savoir ce qu’ils vont en faire… Et de conclure : « T’en as pas marre de te faire tracer en permanence ? Moi, je n’ai même pas de téléphone portable… Je suis heureux quand même ! ».
J’ai haussé les épaules… N’importe quoi ! Tu crois qu’ils s’intéressent à nos petites personnes ? Je n’ai rien à cacher, j’ai une vie assez banale comme des milliers de gens. Je sais qu’ils veulent me fourguer des tas de trucs à consommer mais… il reste quand même la capacité de… « Résistance ». C’était le 31 décembre 2019. Le lendemain, il s’est baigné… dans une mer glacée !
Certes, nous avons fait quelques apéritifs zoom, mais mon ami philosophe n’a pas vraiment compris le délire qui m’avait poussé à prendre une position totalement inadéquate au sujet du drame absolu que constituait selon lui la pandémie qui était en train de ravager l’humanité.
Il a très discrètement préféré attendre, peut-être encore vingt ans, pour me revoir.
Un propos radical et inaudible
Si je devais tenter de donner une explication à mon irruption dans le domaine public au cours de cette crise autour de l’épidémie du Covid, je dirais volontiers que c’est encore un mauvais tour de ma crédulité. Quand j’y pense, j’ai bien envie de dire après d’autres : « Mais bon sang, qu’est-ce qui m’a pris ? Que suis-je allé faire dans cette galère ? ». Depuis toujours, j’entends cette injonction épicurienne qui sonne comme un commandement : « Pour vivre heureux, vivons cachés. ». Probablement, les gens heureux l’appliquent-ils. Mais sont-ils vraiment heureux ?
Pour faire simple, dès le début de cette crise, tout m’a étonné. Pas l’épidémie elle-même, car c’est, comme nous le verrons plus tard, l’un de mes objets de recherche depuis trente ans. Non, ce qui m’a étonné a été de voir que les autorités sanitaires faisaient exactement le contraire de ce que la connaissance des épidémies aurait dû leur commander. Mais, au-delà de l’étonnement, il est probable qu’au fond de moi j’ai pu me dire de manière quasi inconsciente : « Il faut absolument que tu dises ce que tu sais. Tu n’as pas le droit de te taire, même si tu te trompes, ce n’est pas grave, un autre éclairage est important, ne serait-ce que pour conforter les décisions prises. Il faut que tu puisses partager ton expérience, c’est ton métier : il faut dire ce que tu vois. »
De nombreuses propositions pour l’écriture d’un livre m’ont été faites depuis avril 2020, au tout début de cette épidémie. J’ai hésité, finassé, procrastiné, botté en touche, bref, j’ai refusé. Qu’apporterais-je par rapport à tout ce qui avait déjà été dit ? Tout a été écrit au sujet de cet événement. Cet événement, tout banal soit-il en termes épidémiques, a été invraisemblablement fécond en questionnements et aussi en réponses baroques. Il n’est pas imaginable de les embrasser toutes. Ce n’est sûrement pas l’objectif de ce livre et le lecteur serait frustré s’il s’attend à retrouver ce qu’il a lu ailleurs. Au contraire, ce livre est en quelque sorte le témoignage très personnel et donc très partiel voire partial d’un épidémiologiste qui ayant vécu de nombreuses autres épidémies, tente de comprendre à l’aune de ses souvenirs, en quoi le traitement de celle-ci est particulier. La référence très exagérée à la guerre et, de mon point de vue, fort mal à propos, a été mise en exergue très tôt par le représentant de l’autorité suprême en France. Cette introduction aussi incongrue qu’insolite, était un mauvais signe. Pour autant, je filerai la métaphore en cherchant à qualifier l’objet de cet ouvrage, il s’agit de mon témoignage ou plutôt de mémoires et sans évidemment oser me comparer à d’illustres prédécesseurs, de mémoires de guerre, donc.
Par expérience, je l’ai constaté, et c’est en soit une première véritable interrogation que je développerai, presque toutes les certitudes avancées au cours de cette crise ont été vouées à une obsolescence rapide. Ainsi, ce texte est écrit environ deux ans après que les premiers cas de Covid ont été pris officiellement en charge en France. C’est donc sur la base des informations dont je dispose actuellement que j’établis cette analyse après deux années de crise soumises à des rebondissements continus et permanents. L’étude de l’épidémie au sens strict ne semble pas poser de difficulté quant à sa prévisibilité. En revanche, nul ne peut prévoir aujourd’hui, les événements et les conséquences qui découleront dans le futur, de sa gestion calamiteuse. Depuis le début, ce n’est pas l’épidémie elle-même mais sa gestion qui a engendré la « crise Covid ».
À partir d’octobre 2021, l’émergence d’un nouvel épisode de cette série interminable de « vagues épidémiques » accompagnée de son lot habituel d’anxiété m’a poussé à faire de nouvelles intrusions dans la sphère médiatique par l’intermédiaire de plusieurs analyses de l’Irsan
. J’avais, comme à chaque fois, de plus en plus de difficultés à supporter le flot ininterrompu de commentaires autoalimentés et le plus souvent farfelus « d’experts » en tout genre. Mes interventions s’apparentaient à un combat difficile avec plus de coups à recevoir qu’à donner. Un combat pour lequel je ne suis pas préparé, n’ayant aucune appétence pour ce genre d’exercice. J’ai pourtant fini par accepter une nouvelle proposition de relater la crise du Covid,
Ce livre, je vais l’écrire à la première personne. Je livrerai ma pensée telle qu’elle a été formulée dès le début de l’épidémie, sans correction. Ce que j’ai dit au tout début de l’épidémie, je l’assume complètement et j’en suis même fier, car il s’avère que, peu à peu, tout ce que j’ai dit devient une évidence pour tout un chacun et le deviendra de plus en plus avec le temps. Ainsi, je préfère livrer une certaine vision de cette épidémie telle qu’elle m’est apparue initialement plutôt que de la rectifier au gré des interventions des uns ou des autres.
J’ai souvent entendu l’affirmation « Nous avons beaucoup appris pendant cette crise ». J’y reviendrai longuement, car c’est probablement l’une des problématiques majeures soulevées dans ce livre. Non, pour ma part, il ne me semble pas avoir « beaucoup appris » pendant cette épidémie, au sujet de cette épidémie et de sa gestion. En revanche, j’y ai vu une certaine forme d’extravagance outrancière qui m’a interloqué. Tout ce que j’ai vu, observé et vécu à l’occasion de l’épidémie de Covid, je l’avais déjà vu, observé et vécu auparavant, lors d’autres crises du même type mais de moindre ampleur. J’ai eu de nombreuses hésitations avant d’intervenir en prenant la parole car mes expériences précédentes avaient eu des effets cuisants sur ma personne, sur mon activité. Je pressentais qu’il me faudrait de l’énergie pour jeter des pierres dans le jardin d’entités bien plus fortes que moi. Pourtant, comme le Petit Poucet.
J’ai tout de même jalonné notre parcours commun de petites pierres en témoignage de notre cheminement erratique. En fait, rien de très nouveau ne s’est produit du point de vue épidémique. C’est pourquoi, par honnêteté, j’assume de dire les choses telles que je les ai pensées, sans rien corriger. Lorsque j’ai commis des erreurs d’interprétation (je pense toutefois m’être rarement trompé sur le diagnostic de cette épidémie), je tâcherai d’être honnête de la même façon et je tenterai d’expliquer pourquoi j’avais été conduit à prendre position de telle ou telle manière. [...]
». Nous pourrions gloser à l’infini sur cette question surprenante du changement de sexe de l’épidémie et digresser en long et en large sur les significations profondes d’une forme de manipulation. Pour ma part, j’y vois non pas une « manipulation génétique » évidemment, non pas une manipulation sémantique, mais une simple volonté d’imposer une confusion supplémentaire, une bizarrerie qui influence les populations au point de ne plus savoir exactement comment nommer les choses. La phrase attribuée à Albert Camus, selon laquelle « mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » a été tellement mise à toutes les sauces depuis le début de la crise qu’il en devient presque indécent de la rappeler ici. Au-delà de « mal nommer les choses », nous passons aujourd’hui à une distorsion mentale supérieure : nous ne pouvons même plus " [...] . Le genre initial, que la majorité de la population avait pourtant admis spontanément, était devenu subitement incorrect. Ainsi, il a fallu tordre nos neurones pour « genrer » une simple dénomination. Aujourd’hui encore, deux ans après l’irruption du phénomène, nous persistons tous devant une forme d’indécision selon la sensibilité de nos interlocuteurs, ceux qui disent « le » et ceux qui disent « la » Covid.
La simple utilisation d’un article peut maintenant nous catégoriser, éventuellement même inférer sur notre positionnement par rapport à une certaine forme de pensée manichéenne : sera-t-il du « bon côté » de la pensée ? Loin de moi cette approche simpliste d’étiquetage de mes contemporains. Je tenterai ici de permettre une compréhension claire de cette épidémie en commençant, comme Michel Onfray, par garder le genre masculin pour en parler. D’ailleurs, lorsque j’évoquerai cette épidémie j’écrirai « Covid » et non « Covid-19 » ou toute autre dénomination utilisée de-ci de-là au gré de la fantaisie des divers observateurs de cet événement.
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