Jour de prise de poste à la tête de prestigieuses institutions internationales
La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala prend les rênes de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce à Genève en Suisse. Tandis que le Sénégalais Makhtar Diop prend les fonctions de directeur général de l'IFC, la société financière internationale, la branche de la Banque mondiale. Portraits croisés de deux brillantes figures.
Si leur origine continentale les rapproche, bien des choses en revanche séparent la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala et le Sénégalais Makhtar Diop. Issue d'une famille de chefs traditionnels et de parents professeurs, la première a fait ses études aux États-Unis, et notamment dans les prestigieuses universités de Harvard et du MIT. Tandis que le second, fils d'avocat, apprend le commerce en France, en Normandie, avant de poursuivre ses études au Royaume-Uni.
L’ancienne ministre des Finances a été proposée par le Nigeria pour prendre la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2020, après la démission brutale de Roberto Azevêdo. Le rôle de directeur général de l’OMC n’a jamais été occupé par un Africain, et bien que d’autres, comme Amina Mohamed du Kenya, soient considérés comme des options viables, plusieurs éléments contribuent à présenter Ngozi Okonjo-Iweala comme étant la candidate africaine la plus solide. Sa carrière de 25 ans au sein du groupe de la Banque mondiale, a atteint son point d’orgue lors de son ascension au poste de directrice générale de l’organisation de 2007 à 2011.
Elle est entrée dans l’histoire au Nigeria en étant la première femme à occuper les fonctions de ministre des Affaires étrangères et ministre des Finances (à deux reprises) au Nigeria. Dans ce dernier poste, elle a notamment dirigé les négociations avec le Club de Paris qui ont abouti à l’annulation de 30 milliards de dollars de la dette du Nigeria.
Makhtar Diop a longtemps été influencé par le courant de pensée travailliste anglais et le Keynésianisme américain, tandis que Ngozi Okonjo-Iweala serait plutôt de tendance libérale version « finances publiques ». Les deux ont occupé dans leur pays le poste de ministre des Finances et sont de parfaits connaisseurs des politiques de développement. Il est vrai qu'ils cumulent ensemble 45 ans d'activité au sein de la Banque mondiale. L'institution qui, en quelque sorte, les a forgés et mis en lumière.
L’actuel vice-président de la Banque mondiale pour les Infrastructures a été choisi pour succéder au Français Philippe Le Houérou à la tête de l’institution internationale.
À 66 ans Ngozi Okonjo-Iweala dispose sans doute d'une expérience gouvernementale plus large que celle de son cadet sénégalais, âgé de 60 ans, qui en revanche a arpenté l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine pendant des années.
Les deux ont face à eu un défi qu'ils connaissent bien pour y avoir consacré une grande partie de leur vie : combattre la pauvreté. Elle s'est de nouveau accrue dans le monde en raison de la pandémie de Covid-19. (sources : RFI et Jeune Afrique)
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