Le snowboard français en péril
Selon notre confrère l'Équipe : « Le snowboard français en péril. » Les mots sont forts et signés du collectif des équipes de France de snowboard. Dans une pétition lancée mi-novembre qui va bientôt atteindre les 5 000 signatures, les athlètes interpellent la ministre des sports Roxana Maracineanu afin d'obtenir un aménagement de la réglementation pour enseigner le snowboard.
Contrairement à de nombreux autres pays européens, en France, il n'existe pas de Diplôme d'État (DE) en snowboard, seulement un DE de ski, où il faut réussir un test technique (en ski donc). Pour beaucoup de snowboardeurs, la solution consiste à traverser les frontières pour se former à l'étranger. Les athlètes de haut niveau avaient eux accès à une voie privilégié pour obtenir ce DE français : la formation, tout en étant exempté de test technique de ski.
Sauf qu'une réglementation européenne (datant du 14 mars 2019 et porté à leur connaissance par la Fédération française de ski le 25 juillet 2020), « modifie les conditions d'accès au DE de ski en imposant à tous les candidats la réussite d'une épreuve technique en ski alpin (Common Training Test, CTT), correspondant à l'ancien Eurotest. » Les règles actuelles obligent ainsi les snowboardeurs à passer ce test de ski alpin pour obtenir ce fameux diplôme. Un test perçu comme « un obstacle insurmontable ». « Pourrait-on imaginer imposer un examen très sélectif en tennis à des athlètes spécialistes en badminton ? », questionne la pétition.
C'est pourquoi de nombreux champions français se sont engagés, comme le double champion olympique de snowboardcross Pierre Vaultier, Johan Basamy, deuxième de la Coupe du monde de halfpipe 2013 et créateur d'une école 100 % snowboard à Avoriaz, la vice-championne olympique Julia Pereira ou encore la vice-championne du monde Chloé Trespeuch.
« C'est hyper discriminatoire pour notre sport, car on n'est pas un dérivé du ski : c'est un sport totalement différent »
Chloé Trespeuch
« Si on n'a pas fait de compétition en ski, c'est impossible de réussir ce test, confirme Chloé Trespeuch, vice-championne du monde de snowboardcross, qui n'est pas concernée personnellement par la réforme. On est beaucoup à avoir commencé le snowboard vers 5 ans, sans avoir fait de compétition de ski. Donc ça nous ferme totalement la porte à un diplôme qui nous permet d'enseigner notre sport, qui est assez incrusté dans la culture française, olympique depuis 1998, avec des médailles sur tous les JO pour la France. C'est hyper discriminatoire pour notre sport, car on n'est pas un dérivé du ski : c'est un sport totalement différent. On nous met tout le temps en concurrence, ski et snowboard. Mais nous, on ne veut pas prendre la place des skieurs, c'est pour ça qu'un diplôme d'état de snowboard nous conviendrait bien, car on est deux sports très différents. »
La Rédaction : Le snowboard n'est pas un cas isolé
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