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Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

LES SOIGNANTS SE REVEILLENT.. AVEC UN PEU DE RETARD


On sera contraints de fermer en juin en l’absence de solution pérenne de nuit, craint la docteure Fadlallah. On se demande où iront nos malades.
 

SLM

Pourquoi est-ce toujours à la veille des élections présidentielles que les langues se délient ?
Pourtant, la santé ce n'est pas d'aujourd'hui qu'elle est en déclin ? Que fais le gouvernement actuel ? Et comment se positionnera le gouvernement futur avec le/la Président(e) ? Je suis aide soignante et je trouve un peu fort que mes collègues de Haut-Rhin se manifestent qu'aujourd'hui. Et que vont devenir les 15.000 soignants suspendus dont beaucoup sont aujourd'hui en détresse ? La santé c'est l'affaire de tous ! Et si personne ne se bougent, on verra naître une santé ultra privée avec aux commandes le groupe Ramsay*, Black Rock**, vivalto-sante***, ALMAVIVA**** Santé, et j'en passe et des meilleurs. Et pourtant, tous ou presque ont été absent lors de la pandémie. Marie-Hélène aide soignante en PACA. photo DR

*Ramsay : Ramsay Santé est une entreprise de prise en charge du patient créée en 1987 sous le nom de Générale de santé. Elle est aujourd'hui une filiale du groupe australien Ramsay Health Care. 150 lits dédiés aux malades du COVID en 2020.


**Black Rock : BlackRock est une société de fonds de pensions multinationale américaine spécialisée dans la gestion d'actifs, dont le siège social est situé à New York. Fondée en 1988, elle est devenue le plus important gestionnaire d'actifs au monde, avec près de 7 800 milliards de dollars d'encours en octobre 2020.


***vivalto-sante : Vivalto Santé : Premier groupe de santé français à devenir « entreprise à mission » et à se doter d’une raison d’être. Pour faire entendre notre différence en matière d’éthique dans le monde hospitalier privé, nous sommes le premier groupe de santé français à devenir en juin 2021, une entreprise à mission, conformément à la Loi Pacte du 22 mai 2019, et à nous doter d’une raison d’être intégrée à nos statuts. Pour info : Vivalto Partners, société de gestion créée en 2021 par Daniel Caille, le PDG fondateur de Vivalto Santé est l’actionnaire contrôlant de Vivalto Santé 3, aux côtés des actionnaires institutionnels historiques du groupe – la MACSF, Arkéa Capital, BNP Paribas Développement, le Crédit Agricole, Mubadala Capital et Bpifrance – et de deux actionnaires plus récents : IK Partners et Hayfin. Nombre de Lits = NC


****ALMAVIVA Santé : Almaviva Santé est un groupe de santé privé créé en 2007. En déployant une stratégie de rachats ambitieuse et mûrement réfléchie, Almaviva est devenu un groupe de 42 établissements privés qui jouit d'un très bon ancrage local en région Sud, en Ile-de-France et en Corse, ainsi que d'une excellente réputation dans tous les domaines chirurgicaux. 4500 lits et places

 

photo d'illustration DR

Article relié du JDD : « J’ai voté pour Macron en 2017, mais plus jamais ! assure Florence, 52 ans, infirmière libérale et ­soutien, cette fois, de Jean-Luc Mélenchon. Il n’a rien fait pour sauver l’hôpital public. » À ­Mulhouse, ville populaire du Haut-Rhin de 110 370 habitants dont 32 782 votants, le score de l’Insoumis a bondi de 22,74 % des suffrages en 2017 à 36,06 % dimanche lors du premier tour de la présidentielle . Ici, beaucoup s’avouent franchement désenchantés par le quinquennat du président-candidat. Lequel s’est hissé en deuxième position avec 25,15 % des voix.


« Impréparation », « manque d’anticipation », « amateurisme ». Dans cette ville meurtrie par l’épidémie de Covid-19 , la gestion de la crise sanitaire et le bilan d’Emmanuel Macron sur la santé sont souvent cités comme des échecs. « Le blabla, ça ne marche plus ; si l’on veut que le personnel soignant ne déserte pas l’hôpital, il faut le valoriser et ­augmenter les salaires », estime le docteur Khaldoun ­Kuteifan, chef de la réanimation médicale de ­l’hôpital Émile-Muller. Le tout premier en France à avoir pris de plein fouet la vague de Covid-19 . « La crise de l’hôpital public… Voilà vingt-cinq ans que nos revues professionnelles en parlent, assure le docteur Christian Meyer, chef du service de réanimation chirurgicale. Tout le monde savait que cette situation arriverait un jour. »


Pour le président LR de la Région Grand-Est, « les stigmates sont encore là »

Deux ans plus tard, ces derniers portent encore les traces de la crise sanitaire. « Le Covid a eu des impacts psychologiques importants pour les soignants, estime la docteure Odile Theissen-Laval, responsable du pôle anesthésie de l’hôpital Émile-Muller. Aux urgences, nous étions obligés d’aligner les malades par terre, faute de lits. » D’autres, encore, se souviennent du vrombissement des hélicoptères chargés de transférer les patients. « Ce bruit des hélices…, se souvient Michèle Lutz, maire Les Républicains de Mulhouse. C’était particulièrement anxiogène. » Aujourd’hui, toutes les plaies ne sont pas encore pansées. « Dans l’Est, nous avons beaucoup de pudeur, et une tendance à enfouir ces choses au fond de nous, mais les stigmates sont encore là », confie Jean Rottner, président LR de la Région Grand-Est.



Deux ans plus tard, ces derniers portent encore les traces de la crise sanitaire. « Le Covid a eu des impacts psychologiques importants pour les soignants, estime la docteure Odile Theissen-Laval, responsable du pôle anesthésie de l’hôpital Émile-Muller. Aux urgences, nous étions obligés d’aligner les malades par terre, faute de lits. » D’autres, encore, se souviennent du vrombissement des hélicoptères chargés de transférer les patients. « Ce bruit des hélices…, se souvient Michèle Lutz, maire Les Républicains de Mulhouse. C’était particulièrement anxiogène. » Aujourd’hui, toutes les plaies ne sont pas encore pansées. « Dans l’Est, nous avons beaucoup de pudeur, et une tendance à enfouir ces choses au fond de nous, mais les stigmates sont encore là », confie Jean Rottner, président LR de la Région Grand-Est.


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photo d'illustration DR

Après l’explosion de fermetures de lits, la crainte de voir, faute de main d’œuvre, des services hospitaliers entiers cesser leurs activités se fait jour. Dans le sillage de neurologues et de chirurgiens franciliens qui sonnent l’alerte depuis l’automne, l’équipe d’immunohématologie du CHU Saint-Louis, à Paris, organise un rassemblement mardi après-midi pour mettre en garde les finalistes de la présidentielle sur la pénurie d’infirmiers. « On souhaite leur expliquer les difficultés de l’hôpital public, un sujet absent de la campagne », expose Jehane Fadlallah, médecin interniste.


On sera contraints de fermer en juin en l’absence de solution pérenne de nuit, craint la docteure Fadlallah. On se demande où iront nos malades.

Dans son service de pointe de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui prend notamment en charge des patients atteints de cancers du sang ou des ganglions et de maladies rares, le manque de soignants est tel, la nuit, qu’il a fallu réduire le nombre de lits de 23 à 14. « On sera contraints de fermer en juin en l’absence de solution pérenne de nuit, craint la docteure Fadlallah. On se demande où iront nos malades. Pour l’instant, on doit gérer des situations parfois précaires. On les case dans d’autres services ; parfois, on ne peut pas tous les accueillir, alors on hiérarchise par priorités médicales. » La jeune femme se désole de voir les infirmiers de l’équipe « souffrir », passer de service en service, « obligés de travailler la nuit ». Si elle ne nie pas la tension sur les effectifs, la direction assure que ce service n’est pas menacé et que le recours à des intérimaires de longue durée est à l’étude.


Mais les blouses blanches répliquent que les rustines ne suffiront certainement pas. Jordan Le Solliec, un des infirmiers de l’équipe, fait un triste constat, partagé par maints connaisseurs du système hospitalier : l’« augmentation appréciable » accordée dans le cadre du Ségur de la santé n’a pas arrêté la fuite des soignants. Au contraire, la pandémie l’a accélérée, rendant des failles structurelles insupportables aux yeux de certains ; offrant à d’autres des vacations très bien rémunérées dans des centres de vaccination ou des laboratoires. « Le Covid a dégoûté des collègues qui ont changé de vie, mais la raison principale du malaise, c’est que le manque d’infirmiers dure depuis très longtemps, argumente Jordan Le Solliec. Du coup, ceux qui restent s’épuisent. »



Instaurer des rémunérations différenciées

Certes, les finalistes du second tour programment des recrutements massifs, mais ces promesses peuvent-elles être tenues ? Pour cela, il faudrait tout à la fois poursuivre le rattrapage du traitement des infirmiers, convaincre des jeunes de s’engager dans la profession et surtout d’y rester, mieux rémunérer le travail de nuit, assouplir l’organisation pour l’adapter à des générations aux aspirations différentes, et enfin réfléchir à la mise en place de rémunérations différenciées en fonction des régions. Dans un livre paru en 2017, Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP, questionnait déjà ce tabou. « Il faut bien sûr maintenir un traitement de base national, mais une deuxième partie de celui-ci pourrait être liée au coût de la vie et une troisième, être fixée par l’établissement en fonction des besoins locaux, persiste-t-il aujourd’hui. Nous sommes le dernier pays à avoir un cadre national de rémunération des professionnels de santé. » Ce n’est peut-être qu’une maigre consolation, mais le manque d’infirmiers, lui, est un mal quasi planétaire.

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