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Photo du rédacteurJ.POLIDORI

PORTRAIT : ALICE FINOT LA RÉVÉLATION

La fondeuse tricolore a décroché une incroyable médaille d’argent sur 3000 m, en explosant son record personnel en 8’46’’54.


Le 19 février 2021 , elle devient championne de France en salle à Miramas, en s'imposant sur le 3 000 m, avec un temps de 9 min 12 s 33. Début mars 2021 , Finot est vice-championne d'Europe indoor du 3 000 m , derrière la Britannique Amy-Eloise Markovc, en améliorant son record personnel (8 min 46 s 54).


La fondeuse tricolore a décroché une incroyable médaille d’argent sur 3000 m, en explosant son record personnel en 8’46’’54. Une récompense qu’elle a fêtée dans l’euphorie, et qui redonne le sourire à une équipe de France qui avait eu à déplorer en début de soirée le forfait pour blessure de Renaud Lavillenie. Les spécialistes du 800 m, tous qualifiés pour les demi-finales, et Célia Perron, huitième du pentathlon, se sont aussi illustrés.


De l’argent qui vaut de l’or


Alice Finot a hurlé de joie, acclamée par les membres de la délégation tricolores debout en haut des tribunes du premier virage, puis est tombée dans les bras de la mascotte en forme de pain d’épice. Incrédule, le visage dans les mains, comme si elle ne pouvait pas y croire. « C’était l’euphorie, je suis désolée mais c’était naturel », s’excuse-t-elle presque. La fondeuse installée à Vigo, au nord de l’Espagne, s’est sans doute elle-même impressionnée ce vendredi soir, même si elle savait que le podium « était faisable au vu des bilans européens ». Elle a, en tout cas, créé une des plus grosses surprises de l’histoire récente de l’athlétisme français, en décrochant l’argent en 8’46’’54. Un chrono qui lui permet d’exploser son record personnel de près de sept secondes (ancien record : 8'53''00), et qui fait d’elle la deuxième meilleure performeuse française de tous les temps derrière Yamna Belkacem (8’41’’63).


respectivement chronométrées en 8’46’’43 et 8’46’’60

Pour réaliser cet exploit, l’athlète coachée par Martinez Ageito Manuel a déroulé une course quasi parfaite. Dans une course emmenée par l’Israélienne Selamawit Bayoulgn sur des bases très rapides, elle n’a pas fait un seul mètre en trop, bien calée à la corde et parfaitement relâchée. Après avoir légèrement rétrogradée sans pour autant être lâchée du peloton de tête, elle a réussi à éviter miraculeusement une chute de la Hollandaise Maureen Koster survenue à trois cents mètres de la ligne, qui « a un peu redistribué les cartes ». La suite : un dernier tour de folie, « au mental », lors duquel elle a continué à allonger son ample foulée pour revenir sur Amy-Eloïse Markovc et Verity Ockenden. Avant de franchir l’arrivée entre les deux Britanniques, respectivement chronométrées en 8’46’’43 et 8’46’’60. Les trois premières se tiennent en une poignée de centièmes. Et la Française en a conscience, elle était peut-être la plus forte aujourd’hui dans la dernière ligne droite : « J’étais mal placée, bloquée. J’avais les jambes pour les dépasser, je le sais. »


Après l’échauffement, je leur ai dit que j’avais de meilleures jambes qu’hier.

Qu’importe, pour sa première sélection en équipe de France à 30 ans, Alice Finot ouvre son palmarès international à l’issue d’une course de rêve. « Le flow, on ne le vit pas souvent dans une carrière. Mais aujourd’hui, c’était le cas. Ça s’est passé tout seul, les planètes se sont alignées, tout était en phase, décrit celle qui n’avait pas laissé la même impression hier en séries. Les kinés ont fait du très bon travail, retrace-t-elle. On a enclenché un processus de récupération. Après l’échauffement, je leur ai dit que j’avais de meilleures jambes qu’hier. »

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