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  • Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

PORTRAIT : ALINE LE GULUCHE LA BATTANTE !

Elle est passée maître dans l’art de la dissimulation

Après des années de lutte contre l’illettrisme, Aline Le Guluche est retournée à l’école la cinquantaine passée, pour sortir d’une "vie de galères" et de subterfuges. Elle maîtrise désormais lecture et écriture et en a fait un livre, "J’ai appris à lire à 50 ans".
 

Malgré le soutien d’un professeur, Aline ne s’en sortait pas en lecture, mais avait de bonnes facultés en calcul. Elle a décidé d’arrêter l’école à l’âge de 15 ans et demi, sans décrocher son brevet.

Aline a alors dû prétendre avoir des problèmes de vue pour éviter cet affront. Elle est donc passée maître dans l’art de la dissimulation. Les seules personnes qui étaient au courant de son inaptitude étaient ses enfants et son époux.

À l’âge de 30 ans, Aline a changé de travail et elle devait écrire et lire. Elle a demandé une formation qui lui a été refusée, car ses employeurs estimaient qu’elle avait le niveau.

Vingt ans plus tard, la formation est devenue un droit et elle a saisi sa chance, malgré les difficultés qu’elle rencontrait au début. À 52 ans, Aline Le Guluche a décroché son CAP d’intendante hôtelière.

source : amomama.f

 

Un parcours atypique pour une femme hors du commun. Après avoir essuyé un échec d'un chef qui n'a d'importance que son égo. C'est avec force, courage qu'elle rentre dans le bureau de la DRH en pleur et lui expose son problème qui la ronge depuis la nuit des temps. de là, une complicité entre ces deux femmes va naître et le chemin de l'école peut enfin s'ouvrir pour cette femme battante. Une belle leçon d'humilité et de résilience pour une femme prenant sa revanche sur la vie. Un mari aimant, des enfants aidant, et une femme battante qui aujourd'hui est épanouie.




 

Aline Le Guluche a appris à lire à 50 ans, après des années à cacher ses difficultés, à ne jamais dire qu'elle était illettrée. À l'occasion des journées nationales d'action contre l'illettrisme (2020), elle raconte ce qui lui a permis un jour de pouvoir lire un livre. Selon l'UNESCO, 76 millions de femmes ne savent ni lire ni écrire à travers le monde. En France, on estime que 7% de la population est illettrée, soit 2,5 millions de personnes. 40% d'entre elles sont des femmes. Bien qu'elle soit universelle, cette cause reste taboue et méconnue de l'opinion. Anne Le Guluche, fille de paysans, comptaient parmi elles. Aujourd'hui c'est elle qui témoigne, à l'écrit.

 

CITATIONS ET EXTRAITS

 

-Aline, tu vas commencer la lecture.


Le doigt au-dessous du mot, rien ne sort de ma bouche. Il pense que je me moque de lui.


-Tu redoubles et tu ne sais pas lire ?

Mes jambes se remettent à trembler. Il m’attrape par les cheveux et me traîne jusqu’à la classe voisine en me hurlant dessus.


- Sale gosse ! Fille de paysans ! Je vais t’apprendre la discipline ! Quand je te dis de lire, tu lis !

Pour m’humilier devant la classe des grands, il me traîne sur l’estrade.

Je suis pétrifiée, figée comme une statue.


- Surtout ne pas prononcer le mot « illettrisme ».

Beaucoup pensent qu’il s’agit d’analphabétisme.


- …c’est la maîtrise de la lecture et de l’écriture qui est la base de la communication.

Les paroles s’envolent, les écrits restent.


- A chaque fois que l’on perd un membre de sa famille ou une amie que l’on aime comme une sœur, une profonde déchirure se fait à l’intérieur de notre corps.

Perdre un membre de sa famille, c’est aussi douloureux qu’une amputation.


- Quant à lire [à mes enfants] des contes le soir, mission impossible.

Mon stratagème : après avoir mis le livre de Blanche Neige entre leurs mains, je leur raconte l’histoire en imitant la sorcière dans Blanche Neige. Ça les fait bien rire et surtout, c’est comme ça qu’ils vont aimer les livres. Je voudrais qu’ils développent l’amour de la lecture. (p. 92, Chapitre 6, “Mes enfants à l’école”).


- J'évite les problèmes, et surtout j'essaie de ne pas me laisser envahir par les craintes et le doute. Je n'arrive jamais à être sûre de ce que j'écris car je doute de ma mémoire que j'utilise comme un appareil photo car je connais mes limites. Et si quelqu'un à côté de moi me demande ce qui est écrit, rien ne sort de ma bouche. Mes jambes tremblent et mon visage rougit.


Faire partie du syndicat me permet de parler dans mon travail des problèmes de l'illettrisme. Même si ce mot fait peur. Et pour cela, il vaut mieux l'aborder en parlant de fautes d'orthographes, de lecture hésitante, de problèmes de calcul ...et de besoin "d'améliorer sa compétence".

 

Le récit impensable et le parcours exceptionnel, d'une femme autrefois illettrée.

Après des années à cacher ses difficultés, à ne jamais oser avouer qu'elle n'y arrivait pas, Aline Le Guluche a appris à lire. Dans ce témoignage touchant, elle raconte son parcours depuis l'école où elle entre l'année de ses 6 ans, jusqu'à ce jour où elle a enfin pu lire un livre... à 50 ans. Aujourd'hui c'est elle qui témoigne, à l'écrit. Avec sincérité, tout simplement, elle livre un récit intime, où l'on appréhende l'impasse scolaire, les embuches professionnelles, la honte sociale, mais où l'on découvre aussi le courage, l'entraide et l'envie toujours de s'en sortir. Jusqu'à gagner sa liberté d'expression et une vraie place dans la société. Au-delà de l'illettrisme, c'est le parcours d'une femme qui s'est battue pour devenir libre.


 

Dans ce récit crucial, découvrez le parcours d'une femme autrefois anonyme, qui après de longues années passées à dissimuler son secret, s'arranger avec son employeur et ses amis pour cacher son incapacité à lire et à écrire, est sortie de l'illettrisme. Un témoignage intime, où l'on appréhende une enfance privée d'apprentissage, l'impasse scolaire, les embuches professionnelles, la honte sociale.

Avec une sincérité et une précision mémorielle poignante, Anne Le Guluche retrace les raisons de son combat contre son incapacité à exister faute de langage écrit et le parcours pédagogique grâce auquel elle a acquis sa liberté d'expression. Un livre choc qui fait la lumière sur un sujet primordial de dimension internationale. Un vécu éblouissant qui pourrait bien mobiliser l'opinion publique et redonner confiance à des millions de femmes pour éveiller l'envie de maîtriser de leurs destins.


 
 

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