PORTRAIT : CHRISTIAN PERRONNE - LE VIRUS ET LE PRESIDENT ACT #2
Dernière mise à jour : 17 janv. 2022
Vous croyez savoir ce qui s'est passé ? Un médecin réputé raconte à quel point la crise du Covid-19 est un désastre sanitaire.
La rédaction ouvre un espace de LIBRE EXPRESSION pour des auteurs dont leur ouvrage a été censuré. Cet espace de libre expression met en avant des livres, vidéos, illustrations, reportages... et des auteurs dont le contenu nous semble en phase avec l'actualité. Cela peut être des ouvrages culturels d'ordre sociétal, sportif, gastronomique, politique, artistique...
J’attaque frontalement la gestion de la crise du coronavirus par nos gouvernants. Je dis, pour aller vite, qu’ils sont incapables et menteurs.
Aux enfants du monde entier.
À mes quatre filles.
À Adam, Meryl et Ruben aussi.
Et à Balthazar-Moïse et Zola.
Le virus et le Président act 2 : Y a-t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise ?
LIBRE EXPRESSION ACT - #2
Y a-t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise ? Covid-19 : l'union sacrée de l'incompétence et l'arrogance
Sanctionné par le pouvoir, déchargé en 24 heures de son poste de chef de service, harcelé par ses critiques, Christian Perronne persiste et signe.
Mais dans ce nouveau livre accablant l'auteur va plus loin.
Pourquoi ne peut-on plus débattre librement en France, notamment de tout ce qui touche à la santé publique ?
Comment expliquer la survie prolongée des incompétents qui font de la lutte contre la Covid-19 un spectacle tantôt pathétique, tantôt comique ?
Pourquoi le ministre de la Santé, Olivier Véran change-t-il si souvent d'avis ? Jusqu'où va l'influence de Big Pharma sur son ministère ?
Au fait, d'où vient réellement cette épidémie ?
La chloroquine est-elle vraiment dangereuse ? Qu'en pensent les experts en France mais aussi à l'étranger ?
Ce témoignage nécessaire, courageux, est servi par une écriture féroce, et nourri de faits précis.
Il interpelle chacun d'entre nous.
Le Professeur Christian Perronne a été chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches. Pendant quinze ans il a été l'un des principaux conseillers en matière de santé publique de plusieurs gouvernements. Bien que faisant l'objet de plusieurs procédures administratives et judiciaires, il est toujours médecin et reste l'un des spécialistes reconnu des virus.
Vous croyez savoir ce qui s'est passé ? Un médecin réputé raconte à quel point la crise du Covid-19 a été un désastre sanitaire. Le président ? Le premier ministre ? Les ministres de la santé ? Les experts ? Ils n'ont rien vu venir. Plus grave : certains savaient. Un témoignage féroce, incontestable, inquiétant. Un livre nécessaire sur tout ce qui n'a pas été dit.
Le Professeur Christian Perronne est aujourd'hui chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches. Pendant quinze ans, il a été l'un des principaux conseillers en matière de santé publique de plusieurs gouvernements. Il est l'auteur de La vérité sur la maladie de Lyme.
EXTRAIT DE LECTURE Introduction
Si la crise actuelle de la Covid a déclenché, à juste titre, peur et anxiété un peu partout dans le monde, elle a aussi été un révélateur de la façon dont fonctionne un pays. L’exercice apparaît comme particulièrement cruel pour la France et ses élites. Si on regarde ce qui s’est passé à l’étranger, le tableau de notre situation devrait inciter notre gouvernement à être plus modeste. Quelques faits récents. Taïwan comptabilise 9 morts du coronavirus mi-février 2021. La Nouvelle-Zélande, 25 à la même date. En Islande, à la même période, il y a 29 morts. En Finlande, 710 ; et en Norvège, 592. Y a-t-il des similitudes entre ces pays très différents les uns des autres ? Oui. N’avoir jamais confiné leur pays en entier, avoir testé en masse, très vite isolé les patients infectés, avoir beaucoup communiqué, ne pas avoir installé de climat angoissant, et fait appel à la responsabilité de chacun. Il y a un autre point commun entre ces pays qui devrait nous faire réfléchir. Ils sont tous dirigés par des femmes. Sanna Marin, la Première ministre finlandaise, est même la plus jeune cheffe de gouvernement du monde. Elle a 35 ans. Tout ça pour ajouter autre chose. Faire peur au peuple ou réduire ses libertés n’a jamais été la bonne solution dans la crise du coronavirus. Chez nous les responsables n’ont cessé depuis le début de la pandémie d’accuser ou de menacer les Français. Le 3 avril 2020, le préfet de police Didier Lallement lâchait ainsi : « Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les services de réanimation, ce sont ceux qui, au début du confinement, ne l’ont pas respecté. » Une déclaration lamentable qui a exaspéré jusqu’à l’Élysée. Le 12 décembre, Gabriel Attal déclarait que l’amende, si on ne respecte par le confinement plusieurs fois, « c’est 1 500 euros ». À ce moment-là, le porte-parole du gouvernement, c’est le monde à l’envers, questionne le journaliste : « S’il y a récidive, je crois que c’est 1 500 euros, c’est ça ? » demande-t-il. « Non, c’est 3 750 euros et six mois de prison. Là, il faut réviser, Gabriel Attal », lui rétorque Jean-Jacques Bourdin. J’ajoute que ce serait bien en effet de réviser quand on est payé 10 135 euros par mois… Ces postures ne génèrent que colère et frustration tout en aggravant la récession qui frappe notre pays. Notre Président ajoute à l’été 2020 un comité international à tous les organismes déjà en charge du virus. Il est présidé par un médecin suisse reconnu, le professeur Didier Pittet, qui s’est fait une grande réputation en promouvant le fameux gel hydroalcoolique que nous utilisons tous les jours. Pondéré, ce spécialiste tient un discours bien plus nuancé que celui du pouvoir politique – et du cercle de médecins qui l’entoure. Loin de dramatiser, il dit sur RTL le 15 février dernier qu’il préfère la politique des « confinements
localisés » et les gestes barrières aux mesures imposées sur le plan national, que c’est le moyen de s’assurer la « sortie du tunnel » espérée par tous.
C’est cette attitude qui peut nous permettre d’éviter de commettre toujours les mêmes erreurs, une pathologie bien française.
Au-delà de la compréhension de ce qu’est le virus, des progrès rapides de la science depuis un an, de l’élaboration d’une politique sanitaire digne de ce nom, il est urgent de retrouver ce qui est censé être l’une de nos spécificités : la liberté de débattre, la liberté d’expression, la liberté de ne pas se faire insulter parce qu’on est favorable – ou opposé – à tel ou tel traitement. Bref, la liberté que la France a si longtemps portée en étendard dans le monde.
Maintenant, le moment est venu de comprendre ce qui s’est passé depuis l’émergence de ce virus et de la crise qu’il a contribué à déclencher…
Ruth Michaelson, journaliste au quotidien britannique The Guardian, est expulsée d’Égypte, après avoir été privée de son accréditation, pour avoir révélé le 15 mars 2020 que le pays dans lequel elle est envoyée spéciale est beaucoup plus touché par le coronavirus que ce qu’en dit le gouvernement. Le lendemain de sa publication, elle avait été convoquée pendant plus de trois heures par le service d’information de l’État (SIS). Est également convoqué le chef du bureau du Caire du New York Times Declan Walsh, qui est pour sa part rappelé à l’ordre pour avoir retweeté un message du médecin auteur de l’étude citée dans l’article du Guardian44.
« Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté »
Bon, il m’a fallu du temps avant d’avoir droit à ce titre, je ne dis pas que ça a été simple. J’ai d’abord été baptisé critique, puis dissident, mais aujourd’hui c’est fait, je suis chef de service du Complotisme ! Qu’est-ce qui me vaut cette appellation ? Le fait de remettre en cause des décisions médicales ou politiques que je juge condamnables. J’entre dans le détail. Le 15 juin 2020, je réponds à une interview sur BFM1 et affirme que la France aurait pu éviter entre 20 000 et 25 000 morts de la Covid, si on avait décidé de traiter les malades. Ai-je des preuves de ce que j’avance ? Non, bien sûr, je parle sans savoir ! Bon, évidemment oui. Pour commencer, comparons l’Allemagne et la France puisque c’est ce que font nos hommes politiques eux-mêmes, sur tous les sujets aujourd’hui. Chez eux, les médecins, dès le début de la crise, ont totale liberté de prescrire. Donc ils donnent de l’hydroxychloroquine. Chez nous, interdiction d’en donner en ville, par décret du 23 mars2. Idem pour l’azithromycine, qui se prend avec si on veut guérir, et qui devient prohibée le 9 juin en France3, mais pas en Allemagne. En clair : impossible chez nous d’avoir le traitement en allant voir son médecin. En revanche, on a le droit de vous le donner mais attention : en phase finale et à l’hôpital, ce qui sert donc autant que si on vous filait une petite tape sur l’épaule en vous disant « Allez, et une bien bonne (dernière) journée ! ». Combien y a-t-il de morts en Allemagne ? 20 le 16 juin. Combien en France le même jour depuis le début de la pandémie ? 29 5474. Vous constaterez qu’il y a là un léger écart… De quoi me traîner dans la boue pour certains ? Apparemment oui. Le 17 juin 2020, sort mon livre Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ?. J’attaque frontalement la gestion de la crise du coronavirus par nos gouvernants. Je dis, pour aller vite, qu’ils sont incapables et menteurs. Et puis j’attaque aussi les médecins en charge de gérer cette crise pour leurs conflits d’intérêts avec les laboratoires. Je dis, là aussi pour aller vite, que certains sont influencés par l’industrie pharmaceutique. Ai-je été poursuivi par les gens que je nomme dans le livre ? Jamais. Pourquoi ? Parce que j’ai des preuves de tout ce que j’affirme. Deuxième accusation du Tribunal des incapables : le 18 juin 2020, je dis sur l’antenne de CNews que « j’ai perdu mon beau-frère parce qu’il était hospitalisé à Nantes, il aurait pu être sauvé par le traitement et les jeunes médecins du service ont dit avoir interdiction de prescrire parce que le service d’infectiologie du CHU de Nantes a dit à toute la région qu’il ne fallait pas le donner, donc ils ont laissé crever mon beau-frère5 ». Je ne cite personne nommément mais c’est vrai que je traite le médecin responsable ce jour-là de lâche. OK, j’y vais fort et je n’aurais pas dû, mais le professeur Raoult, ce que j’ignore à cet instant, a reçu en appel masqué et à plusieurs reprises des menaces de mort d’un docteur du fameux CHU. Certes, depuis, l’intéressé s’est excusé auprès de Didier pour avoir eu des propos déplacés. Il l’a fait après que Raoult a porté plainte contre lui et découvert son identité. Mais c’est forcément un hasard… Admettons qu’on ait tous les deux dérapé, le doc du CHU et moi, je réclame alors la même peine : 300 euros d’amende. C’est ce dont il a écopé…
Le 15 octobre 2020, sur le plateau de Sud Radio, j’explique qu’« un médecin généraliste qui déclare un test Covid positif d’un de ses patients touche de l’argent6 ». « En plus de la consultation ? » me demande le journaliste, ce à quoi je réponds : « Oui, bien sûr. Donc, il a intérêt à faire beaucoup de tests […]. »
LA DELATION Ce que je dis est imparable, c’est sur le site de la CPAM pour les professionnels. Cette majoration est de 30 euros par visite, à ajouter donc au prix que le docteur facture en temps normal. À cela s’additionnent 2 euros pour le médecin s’il saisit des informations sur chaque cas contact, 2 euros sur chaque cas oui ! et 4 euros s’il donne des renseignements sur ce cas, c’est-à-dire nom, adresse, âge, etc. On est entre documentation et délation. Finalement, des députés s’étant dressés contre la dénonciation tarifée des cas contacts, la caisse d’assurance maladie a abandonné l’idée, mais contrairement au scepticisme de certains, la valorisation de la consultation « Covid positif » existe bien !
J’ai été convoqué une première fois au Conseil national de l’Ordre des médecins. C’était en été, juste après mes premières déclarations. Les échanges se sont très bien passés. La deuxième fois que j’ai été assigné, c’était moins chaleureux puisque l’Ordre portait plainte contre moi
Suis-je en train de dire que les médecins libéraux sont pourris d’accepter cela ? Pas du tout, même si j’aurais préféré qu’ils le refusent, ce que certains ont fait et on les en félicite. Je regrette simplement que ceux qui ont accepté cette valorisation n’aient pas assez réfléchi à ce que cela implique, à savoir que l’on différencie le coronavirus des autres maladies. À mes yeux, c’est méprisant de donner plus de valeur à une pathologie qu’à une autre. Mais je sais que la plupart d’entre eux n’ont pas pensé à cela, donc je ne les accuse pas. Ceux que je vise en revanche, ce sont les gouvernants, car ils incitent à d’abord recevoir les patients possiblement Covid. Et les autres ? Ceux qui, du coup, ne peuvent plus consulter car le praticien n’a plus de place ? On les comptera dans les morts collatéraux ? Voilà, il me semble que je viens d’énumérer tout ce qui me vaut aujourd’hui d’être diabolisé et me désigne candidat pour la corde. « Le premier qui dit la vérité… », chantait autrefois Guy Béart… Parce que le châtiment que j’ai récolté depuis est tout de même sévère.
J’ai été convoqué une première fois au Conseil national de l’Ordre des médecins. C’était en été, juste après mes premières déclarations. Les échanges se sont très bien passés. La deuxième fois que j’ai été assigné, c’était moins chaleureux puisque l’Ordre portait plainte contre moi le 10 décembre dernier, pour propos controversés7. On est six médecins dans ce cas, et la procédure est toujours en cours. Pour tout vous dire, advienne que pourra, là n’est pas le plus grave. Ce qui l’est en revanche, c’est que j’ai été démis de mes fonctions de président du Conseil scientifique de la Fédération de la maladie de Lyme et de vice-président de cette fédération que j’ai moi-même créée. Et puis on m’a retiré mon titre de chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches. C’est Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui m’a convoqué par mail et remis la lettre dans la foulée. Il l’a fait parce que, dit-il : « Le professeur Christian Perronne a tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce8 ». Je ne lui en veux évidemment pas. Martin est un chic type, pas du tout à la botte de celui qui l’a nommé : le gouvernement. C’est un esprit libre, qui s’est toujours rebellé contre son patron le ministre de la Santé quand il y avait lieu de l’attaquer. Bon, pas sur les suppressions de postes, pas sur les salaires ridicules des soignants, pas sur la pénurie de main-d’œuvre, pas sur…
Mais il travaille énormément sinon. C’est pour ça qu’il n’a pas le temps de regarder la télé, d’écouter la radio ou de surfer sur Internet. Pour ça qu’il ne sait pas que des médecins qui se dressent contre la gestion de la Covid par leur gouvernement, il y en a pas mal chez nous et à travers le monde. En France, 30 000 médecins, 30 000 soignants et plus de 100 000 citoyens se sont ainsi regroupés sous la bannière « Coordination santé libre », pour notamment dénoncer l’interdiction de prescrire9. D’autres, également docteurs, soignants et scientifiques universitaires se sont unis pour créer le collectif Réinfo Covid10, qui compte aujourd’hui quelque 14 250 membres. Une autre communauté, celle des Soignants pour une politique sanitaire juste et proportionnée11, regroupe 400 médecins, chercheurs, soignants et citoyens. En Allemagne, le collectif ACU rassemble 2 000 médecins qui disent que les gouvernements mentent et dramatisent, exprès, la crise de la Covid-19. Ils sont 1 300 en Espagne, appelés « Médecins pour la vérité », 24 110 aux États-Unis. Il y a aussi des collectifs qui réunissent les praticiens à travers la planète. C’est le cas de la World Doctors Alliance, groupement de plus de 13 000 docteurs et soignants du monde entier12. Le cas aussi de la World Freedom Alliance, qui rassemble des milliers de médecins au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne, au Danemark, en Suède et en Norvège. Et je ne cite là que les comités de praticiens, pas les sommités médicales qui les composent. Il me faudrait des pages pour toutes les nommer. Spécifions quand même que parmi les fortes têtes, il y a le docteur Roger Hodkinson13, virologue canadien, qui n’est rien de moins que l’ancien président du prestigieux comité du Collège royal des médecins et chirurgiens d’Ottawa. Il a aussi été PDG d’un grand laboratoire et président d’une société de biotechnologie médicale, actuellement chargée de vendre un test Covid-19. Il y a pas moins de trois Prix Nobel aussi : Michael Levitt, Américain Nobel de chimie en 2013, Luc Montagnier, Français Nobel de médecine en 2003, Tasuku Honjo14, Japonais Nobel de médecine en 2018, qui selon son porte-parole « s’est exprimé de façon un peu virulente dans les médias nationaux japonais sur la nécessité d’une action gouvernementale plus rapide et agressive ». Il me semble que là on ne parle pas de fantaisistes.
Le président du Conseil européen de la recherche, Mauro Ferrari, a aussi démissionné de son poste le 8 avril 2020, se déclarant « extrêmement déçu par la réponse européenne »
Maintenant qu’on a évoqué les médecins qui se rassemblent pour dire que la crise est mal gérée, parlons de ceux qui démissionnent, pour les mêmes raisons. Et tiens justement, un autre Prix Nobel de la paix en 2018, Denis Mukwege15, gynécologue qui quitte ses fonctions de président et vice-président de deux instances officielles chargées de gérer la pandémie dans une province du Congo. Il part le 10 juin dernier, à cause des « faiblesses organisationnelles et de cohérence entre les différentes équipes responsables des ripostes à la pandémie dans le Sud-Kivu », dira-t-il.
Le président du Conseil européen de la recherche, Mauro Ferrari, a aussi démissionné de son poste le 8 avril 2020, se déclarant « extrêmement déçu par la réponse européenne16 » à la pandémie dans un communiqué.
Et puis les six qui composaient le Comité de surveillance des essais Covid-19 de l’AP-HP ont renoncé le 5 mai dernier à leurs fonctions à cause d’« un vif désaccord17 ». Je ne vais pas entrer dans les détails mais sachez qu’en gros, ce comité bosse sur les effets d’un médicament, pensant qu’il marche peut-être sur les malades Covid. Ils en informent alors Martin Hirsch : celui-ci communique sur le sujet avant publication des résultats et de leur évaluation scientifique par leurs pairs c’est son droit évidemment. Il reste que, contrariés par cette initiative, les voilà qui démissionnent en bloc du comité de l’Assistance publique. Et on a six médecins de plus qui taillent la route.
Au Brésil, on a un ministre de la Santé qui démissionne le 17 avril 2020 et celui d’après fait de même le 15 mai18. Ce sont deux médecins. En Allemagne, c’est le professeur Thomas Aigner19, ponte de la géo scientifique. En Suisse, Stefan Kuster20, chef de la division Maladies transmissibles de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), quelques mois seulement après son entrée en fonction. Le docteur Miriam Esther Veras Godoy, responsable de la vaccination contre la Covid-19 au Mexique, a démissionné de ses fonctions le 17 janvier21. Le professeur Alexander Chuchalin a quitté le conseil d’éthique du ministère russe de la Santé22. Aux États-Unis, c’est Scott Atlas qui démissionne de son poste de conseiller spécial auprès de Donald Trump sur le coronavirus23. Etc. Tous n’ont pas quitté le navire pour les mêmes raisons, mais tous ont en commun d’attaquer les décisions des dirigeants de leurs pays. Citons à présent les chiffres de médecins qui manifestent leurs désaccords, juste en France : Le 10 septembre dans Le Parisien, 35 chercheurs et docteurs signent une tribune pour demander au gouvernement de revoir sa politique et sa stratégie de communication dans la gestion de la lutte contre l’épidémie24. Dix-sept jours plus tard, ils sont 350 scientifiques français de plus, à signer un papier commun sur Mediapart pour dénoncer les mesures gouvernementales « disproportionnées25 ». Le même jour, plus de 250 scientifiques, universitaires et professionnels de santé écrivent une autre tribune, à paraître sur le site internet du JDD26 qui finalement renonce à la diffuser. Le collectif Médecins 974, qui rassemble 14 docteurs à La Réunion, rédige une lettre ouverte pour demander l’allègement des mesures sanitaires le 27 septembre, puis une tribune sur la liberté de prescrire le 5 novembre dernier27. Tout ça pour prouver, dates, chiffres et noms à l’appui, que je ne suis pas seul. Que tous ces médecins sont traités de complotistes, ou juste de dingues dans leurs pays parce qu’ils remettent en cause les décisions de leurs dirigeants. Et que moi, c’est ça que je trouve hallucinant, qu’on ne les écoute pas. Maintenant passons à ceux qui s’échauffent aussi sur les décisions sanitaires des gouvernements, eux, en manifestant.
Le 29 août, 300 personnes selon la police (donc plus en réalité) manifestent à Paris28. Le 29 octobre, 200 Parisiens toujours, autant de Toulousains et de Castrais (c’est ainsi que s’appellent les habitants de Castres), protestent dans leurs villes respectives29. À Rouen et à Cambrai aussi, ce jour-là, on descend dans la rue. Le 7 novembre 2020, 5 000 personnes battent à nouveau le pavé à Toulouse30. Le 14 novembre, 1 500 personnes défilent à Nice, le 15 décembre c’est le monde de la culture qui descend par centaines partout en France31, puis les catholiques pour exiger la réouverture des églises, les habitants de stations de montagne, patrons de bars, restos, hôteliers de tout l’Hexagone… bref, le Français est agité quand il évoque la gestion de la pandémie. Et à l’étranger ? C’est la même chose. Le 1er août 2020, 500 000 personnes manifestent dans les rues de Berlin en Allemagne, pour protester contre les mesures draconiennes prises pour contenir le coronavirus32. Le 29 du même mois, re-manif de 38 000 personnes chez eux33. Le même jour, à Londres, un millier de manifestants appelant à la fin de la tyrannie médicale se retrouvent à Trafalgar Square, tandis qu’à Zurich, ils sont plus d’un millier à réclamer un retour à la liberté34. 250 à Melbourne le 13 septembre et ajoutez des dizaines de rassemblements dans tout le reste de l’Australie en ce jour qu’ils nomment « Jour de la liberté35 ». Au Portugal, ce sont des milliers de techniciens du secteur de la culture qui manifestent à Lisbonne36. Le 16 janvier, 10 000 opposants aux mesures sanitaires défilent à Vienne37. À Rome, en Italie, ce sont environ un millier de personnes qui protestent contre l’obligation de vacciner les enfants et celle du port de masque38. Plusieurs milliers de Croates se rassemblent aussi à Zagreb pour dénoncer les mesures imposées par les autorités contre le coronavirus. Ils appellent cette journée « Festival de la liberté39 ». Et la liste des révoltes est encore longue. La liste de ceux qui paient pour avoir donné une autre version que celle des autorités sur la pandémie est aussi bien longue parmi les journalistes…
Sergueï Satsouk, le rédacteur en chef d’un quotidien biélorusse, est arrêté le 25 mars 2020, et inculpé pour corruption, un crime passible de dix ans de prison40. Trois jours plus tôt, il avait publié un éditorial qui mettait en doute les statistiques officielles sur l’épidémie.
Tholi Totali Glody, reporter sur une chaîne de télé congolaise, fait un sujet sur le confinement dans son pays, le 24 mars. À la fin de son tournage, il a une jambe cassée et de vilaines blessures au visage et au bras41.
Au Mali et au Congo, un journaliste de L’Indépendant et une équipe de la DRTV sont brièvement arrêtés à la suite de reportages sur l’épidémie42. En Côte d’Ivoire, deux journalistes du pays sont condamnés à une amende de 7 622 euros chacun pour « diffusion de fausses nouvelles43 », car ils ont révélé deux cas de coronavirus à la prison d’Abidjan. Quant aux médecins qu’on empêche de parler, ils commencent à être nombreux. Le 18 décembre 2019, Ai Fen, directrice chinoise des urgences de l’hôpital central de Wuhan, examine un malade souffrant d’infection pulmonaire. Neuf jours plus tard, elle voit un deuxième patient avec les mêmes symptômes et découvre sur le résultat des tests qu’elle demande : « Coronavirus du SRAS, 46 types de bactéries avec colonisation orale/respiratoire ». Elle informe le service de santé publique et le service des infections de l’hôpital, et partage le rapport de test sur le groupe WeChat des médecins du département.
Le soir du 1er janvier, elle est convoquée par un responsable de la discipline de l’établissement, accusée de « répandre des rumeurs », de « créer des problèmes » et de manquer à la « discipline d’équipe ». Elle reçoit l’ordre de se taire45. Le docteur Ai Fen est la première lanceuse d’alerte sur le coronavirus, et la première aussi à disparaître pendant deux semaines, selon l’émission australienne « 60 minutes ».
Li Wenliang, ophtalmologue de 34 ans à l’hôpital central de Wuhan en Chine, collègue de Ai Fen, reçoit le rapport et l’envoie à d’autres médecins le 30 décembre 2019. Deux jours plus tard, en pleine nuit, il est interpellé avec sept autres docteurs pour avoir « répandu des rumeurs » et « perturbé gravement l’ordre social ». Questionné pendant plusieurs heures, il est contraint de signer une lettre disant qu’il a diffusé de fausses informations. Il doit promettre de ne plus commettre « d’actes contraires à la loi », condition pour être libéré et retourner travailler. Le 7 février, il est retrouvé mort46.
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