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Photo du rédacteurJ.POLIDORI

PORTRAIT DE SPORTIVE : EMMANUELLE MORCH L'ÉLÉGANCE DU TENNIS FRANCAIS

Agée de 30 ans, Emmanuelle Morch dispute pour la première fois le simple dames tennis-fauteuil à Roland-Garros avec l’envie de se rapprocher encore plus des toutes meilleures.


C’est lors de son arrivée à Centrale Paris en 2011 qu’elle découvre le tennis. « Les choix sont assez limités lorsqu’on est en fauteuil, je m’y suis mise au début pour le plaisir et dès avril 2012 j’ai participé à mon 1er match international. » Et ce qu’elle aime par-dessus tout ? « Côté sensation j’adore ce que l’on ressent après un match, je suis épuisée mais c’est de la bonne fatigue. Le tennis me permet aussi de voyager, de rencontrer des personnes de tout milieu, c’est très excitant. »
 

Biographie

Jeune ingénieure diplômée de l’école Centrale, Emmanuelle Morch est du genre têtue et volontaire. Sportive dans l’âme, la francilienne a pratiqué de multiples sports en compétition. Après son accident de snowboard en 2008, la jeune femme se lance dans la pratique du tennis fauteuil et cela lui réussit plutôt bien puisqu’elle participe à ses premiers Jeux Paralympiques à Rio en 2016… et elle ne compte pas s’arrêter là…


Un esprit sain dans un corps sain représente pour moi un bon équilibre de vie. Après un accident de snowboard en 2008 qui m’a rendu paraplégique, il m’a semblé important de poursuivre mes études et une activité sportive. Les huit mois que j’ai passés à l’hôpital pour appréhender la vie en fauteuil roulant n’ont pas réduit mon ambition. J’ai toujours souhaité être admise dans une prestigieuse école d’ingénieur et j’ai continué dans cette voie. Ainsi, ma détermination m’a conduite à intégrer l’école Centrale Paris en 2011.


En quelques années de pratique, j’ai accompli le projet fou de participer aux Jeux Paralympiques de Rio de Janeiro 2016

J’ai découvert le tennis à ma sortie d’hôpital. J’ai tout de suite adhéré à l’ambiance des tournois et à l’esprit des joueurs. Ces derniers considèrent que ma volonté et mon goût pour la compétition me permettent une progression rapide. En quelques années de pratique, j’ai accompli le projet fou de participer aux Jeux Paralympiques de Rio de Janeiro 2016. Cette expérience était incroyable, au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer. Rio a été une étape déterminante dans ma carrière sportive. Je suis revenue épuisée physiquement et mentalement mais avec la joie d’avoir concrétisé un rêve. Désormais, je peux m’appuyer sur ce vécu, me préparer dans de meilleures conditions et me sentir plus sereine sur des événements d’une telle ampleur. De plus, j’ai gagné en légitimité auprès des acteurs du secteur.


Je peux croire maintenant au prochain objectif qui sera de monter sur le podium au son de la Marseillaise.

En parallèle, je me suis lancée dans un nouveau défi avec un poste en marketing chez L’Oréal. Comme je vise une médaille aux Jeux de Tokyo puis ceux de Paris, je continue à m’entrainer régulièrement et m’organise de façon à gérer au mieux ces deux carrières.


J’ai été extrêmement bien entourée sur le plan personnel et professionnel par des personnes positives, sincères et encourageantes. Je crois en la force du groupe même dans un sport individuel.


Il y a beaucoup d’embûches dans mon parcours de sportive de haut niveau : les blessures, les doutes, les défaites, l’éloignement avec mes proches et mon foyer, l’hygiène de vie irréprochable, les concessions, la remise en question permanente pour m’améliorer jusqu’à me poser des questions fondamentales sur la valeur du sport dans la société. J’ai été extrêmement bien entourée sur le plan personnel et professionnel par des personnes positives, sincères et encourageantes.

Je crois en la force du groupe même dans un sport individuel.


Les gens me voient comme une personne à mobilité réduite avant de me voir comme une femme. Il y a donc déjà cette barrière à franchir avant de traiter le vaste sujet de l’égalité hommes/femmes. Au sein du milieu handisport, les différences sont notables sur deux points :

  • Le nombre de joueuses sur le plan international n’est pas aussi important que le nombre de joueurs. Certains tournois ne possèdent donc pas de tableau féminin ce qui limite les possibilités.

  • Les médias et le public s’intéressent davantage aux athlètes masculins puissants dans leurs coups et rapides dans leurs déplacements. (article sourcé redforexecutivewomen.com)

 

DU ROLAND GARROS DANS LA TÊTE

 

Emmanuelle, comment vous sentez-vous avant votre premier Roland-Garros ? J’étais vraiment surexcitée quand j’ai su que j’avais une invitation. C’était quelque chose que j’imaginais pouvoir vivre mais je ne savais pas quand. Il s’agissait d’une énorme annonce pour moi, qui récompense tous les efforts fournis. Depuis que je pratique le tennis-fauteuil, je suis venue plusieurs fois en spectatrice. Je suis là pour apprendre même si évidemment j’ai envie de gagner le plus de jeux possible, le plus de sets possible, voire le plus de matchs possible. Cela dépendra de mes sensations et de celles de mon adversaire, mais je vais tout donner. Vous êtes 30e mondiale. Qu’est-ce qui vous sépare des meilleures ? J’ai l’impression que ce sont des petits détails sur plein de paramètres : techniques, physiques, mentaux, sur l’expérience. Je travaille beaucoup pour me rapprocher de ce niveau-là. Je n’en ai jamais été aussi proche. Mais c’est vrai, je dois encore peaufiner certaines choses dans tous les aspects. C’est la première année durant laquelle je me dis que je ne suis pas si loin. J’ai joué Aniek Van Koot la semaine dernière au Touquet. Le premier set a été très accroché, je le perds 6/4 en ayant énormément d’occasions (6/4, 6/2 score final). C’est la première fois que contre une Top 3 mondiale, je me sens à la hauteur. J’ai l’impression que l’écart n’est pas énorme. Même si je ne joue pas souvent ces adversaires, je m’approche de ce niveau. Justement, quelle tactique adopter ? C’est une joueuse qui frappe très fort, avec un bon slice de revers et un service efficace, mais pas très à l’aise quand on joue sur elle ou qu’on met beaucoup de variation, ce qui tombe bien pour moi (sourire). Je ferai peut-être des amorties si j’en ai l’occasion. Il faudra aussi jouer bombé ou fort sur elle, mettre pas mal d’effet dans la balle et la faire bouger car le déplacement n’est pas son point fort. (article sourcé Roland Garros)

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