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  • Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

PORTRAIT : EXPOSITION VIVIAN MAIER

Images d'un certain rêve américain mais aussi de ses limites, retrouvées souvent sans indication de date ni de lieu de prise de vue, les photographies de Vivian Maier gardent une part de mystère. A travers l'analyse d'une sélection d'images dans l'exposition, cette visite lève une partie du voile sur l'œuvre d'une vie.


Le parcours de Vivian Maier (New York, 1926 – Chicago, 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle. C’est au cœur de la société américaine, à New York dès 1951 puis à Chicago à partir de 1956, que cette gouvernante d’enfants observe méticuleusement ce tissu urbain qui reflète déjà les grandes mutations sociales et politiques de son histoire. C’est le temps du rêve américain et de la modernité surexposée dont l’envers du décor constitue l’essence même de l’œuvre de Vivian Maier. L’exposition permet au public d’accéder pour la première fois à des archives inédites de la photographe, découvertes en 2007 : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 jamais montrés, enregistrements audio… L’exposition permet ainsi de saisir toute l’ampleur de l’œuvre de cette grande artiste et de replacer son œuvre dans l’histoire de la photographie.
 

Vivian Maier

 

Vivian Maier naît à New-York en 1926. Son père est d’origine austro-hongroise et sa mère est française, ce qui la conduit à séjourner à plusieurs reprises en France dans sa jeunesse. Elle commence à exer

cer le métier de gouvernante d’enfants dès 1951, d’abord à New-York puis, jusque dans les années 90 à Chicago où elle s’éteint au printemps 2009. Toute une vie passée inaperçue, jusqu’à la découverte, en 2007, de son corpus photographique : un œuvre imposant, dense, lumineux et brillant, constitué de plus de 120 000 images photographiques, de films super 8 et 16mm, d’enregistrements divers, de photographies éparses, et d‘une multitude de pellicules non développées, comme autant de trouvailles fascinantes.

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Cette passion qui l’habite et qui deviendra une activité presque quotidienne, l’élève aujourd’hui au rang des plus grands photographes emblématiques de la Street Photography, et la fait figurer dans l’Histoire aux côtés de Diane Arbus, Robert Frank, Helen Levitt ou Garry Winogrand. On retrouve dans tout l’œuvre de Vivian Maier des thématiques récurrentes, qui agissent comme des pondérations et équilibrent son architecture générale, définissant d’emblée et dès ses premières images, un vocabulaire, une syntaxe, un langage qu’elle choisit pour raconter son temps.


Les scènes de rue, son théâtre de prédilection, et les quartiers ouvriers, là où elle rencontre la vie, constituent la première thématique de son œuvre. Au travers de nombreux portraits d’inconnus et de personnes auxquels elle s’identifie et à qui elle délivre une fraction de seconde d’éternité en croisant leurs regards, Vivian Maier fixe un geste, une expression, une situation, la grâce de petites choses accessibles.


Et puis il y a l’univers des enfants qui a été le sien durant si longtemps, et qui est aussi le monde de la liberté où le temps n’existe plus. Elle s’attache aux formes, aux rythmes, aux matières et aux objets trouvés au détour de ses longues promenades.


D’abord en noir et blanc, et puis à partir des années soixante, avec la musicalité des couleurs, elle joue des spécificités de cette nouvelle technique pour apporter une variation à sa pratique photographique.


Ce que Vivian Maier filme, ce n’est pas une scène, ce sont les déplacements de son regard dans l’espace, à la recherche de l’image photographique.

Elle s’essaiera au cinéma, avec sa caméra super 8 ou 16mm comme une tentative de ne plus précipiter le temps mais plutôt de le fixer au rythme de son regard. Ce que Vivian Maier filme, ce n’est pas une scène, ce sont les déplacements de son regard dans l’espace, à la recherche de l’image photographique.

 

Vivian Maier exposition organisée par la Rmn - Grand Palais et diChroma photography, en collaboration avec la Collection John Maloof, Chicago et la Howard Greenberg Gallery, NY. 15 septembre 2021 - 16 janvier 2022 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris Vivian Maier, Bibliothèque publique de New York, vers 1954, tirage argentique, 2012 © Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY


 

QUI EST VIVIAN MAIER ?

 

Le parcours de Vivian Maier (New York, 1926 – Chicago, 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle.

L’étrange et longue histoire de Vivian Maier s’écrit, tout au long de sa vie, entre la France et l’Amérique. C’est un mouvement de balancier aux oscillations irrégulières qui la conduit, de New York puis de Chicago, aux petits villages des Hautes-Alpes, St Julien, puis St Bonnet, à proximité de Gap, dont la famille de sa mère est originaire.




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Avant l'ouverture de la rétrospective au Musée du Luxembourg le 15 septembre prochain, voici quelques dates clés pour mieux comprendre qui elle était.


1926 : 1er février, naissance de Vivian Maier à New York. Elle est le second enfant, après Charles, né en 1920, de Maria Jaussaud-Maier et de Charles Maier.


1929 : le couple se sépare


1932 ou 1933 : sa mère rentre en France avec elle et toutes deux s'installent à St Julien, puis à St Bonnet, dans le Champsaur, Hautes-Alpes, d'où sa famille est originaire.


1er août 1938 : la mère et la fille retournent à New York dès la fin de l'adolescence où Vivian travaille comme vendeuse, puis comme nurse à domicile chez des des familles aisées


1950-1951 : elle repart dans le Champsaur pour vendre une propriété reçue en héritage


16 avril 1951 : retour à New York, travaille à nouveau comme nourrice au domicile de ses employeurs. Elle acquiert son premier Rolleiflex.


1956 : elle s'installe à Chicago de façon définitive et entre au service de la famille Gensburg où elle s'occupe des trois garçons, John, Lane et Matthew


1959-1960 : elle entreprend un voyage de six mois au Canada, en Égypte, au Yémen, en Thaïlande, en Italie, en France pour la dernière fois.


entre 1967 et 1968 : elle quitte la famille Gensburg


1975 : décès de sa mère, avec laquelle elle n'a plus de relations


1977 : décès de son frère Carl en hôpital psychiatrique


1987 : elle travaille chez Zalman Usiskin, professeur de mathématiques à l'université de Chicago, et son épouse


1989-1993 : elle entre chez la famille Bayleander, où elle s'occupe de Chiara, adolescente handicapée mentale


fin des années 1990 : les enfants Gensburg la retrouvent alors qu'elle est tombée dans la misère, ils veillent sur elle et l'assistent financièrement. Elle vit à Rogers Park, près du lac Michigan.


décembre 2008 : elle est hospitalisée à la suite d'une chute sur une plaque de verglas

21 avril 2009 : elle décède à la maison de repos où les frères Gensburg l'avaient installée à sa sortie d'hôpital.


Et la suite ....

Fin 2007 : John Maloof, jeune agent immobilier de 25 ans, à la recherche de photographies pour illustrer un livre d'histoire locale, acquiert une partie des biens d'une personne inconnue, incluant une grande quantité de photographies, films et négatifs, lors d'une vente aux enchères, la location du box où ils étaient entreposés n'étant plus payée.


avril 2009 : dans ces cartons, il découvre sur une enveloppe le nom de Vivian Maier et lance une recherche sur Internet. Il découvre un avis d'obsèques, celui d'une femme du même nom décédée quelques jours plus tôt. Il contacte les auteurs de la nécrologie, les trois frères Gensburg. De ce jour, il va rencontrer les personnes ayant connu Vivian Maier, commence à reconstituer sa vie, trie, classe, numérise le travail photographique qu'il a découvert.


janvier 2011 : il organise une première exposition au Chicago Cultural Center, Finding Vivian Maier. Elle rencontre un succès immédiat, la vie et l’oeuvre de Vivian Maier fascinent aussitôt le monde entier.

2013 : il coproduit un documentaire, Finding Vivian Maier, où il relate les conditions de sa découverte et interviewe de nombreuses personnes ayant connu la photographe. A partir de cette date, les plus grandes galeries, les plus grands musées organisent des expositions et rétrospectives Vivian Maier qui suscitent partout un immense enthousiasme.



Au cœur même des thématiques explorées par Vivian Maier, il y a un enjeu d’importance qui semble structurer tout son œuvre. C’est celui de la quête de sa propre identité à travers ses autoportraits.


 

Elle savait photographier les expressions !

 

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Ils sont nombreux et se déclinent sous de multiples variations et typologies, et deviennent un langage dans le langage. Une forme de mise en abîme du dédoublement. L’exposition du Musée du Luxembourg, s’articule selon ces grands axes thématiques. Grâce au concours exceptionnel de l’Estate de Vivian Maier dans le cadre de cette exposition, le public accède pour la première fois à des archives inédites de la photographe : sont ainsi présentées de nouvelles analyses scientifiques, mettant en regard plusieurs aspects de sa création. Ces inédits permettent d’effectuer des rapprochements et des correspondances : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 jamais montrés, qui nous renseignent sur sa recherche de l’image photographique, enregistrements audio constituant un éclairage important sur sa pratique.



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Enfin, une documentation originale telle qu’un chapeau, des appareils photos, des photographies de studio datant de la fin du XIXe siècle qui lui appartenaient sont présentés et montrent aux visiteurs ses intérêts, et de possibles influences dans son travail. Le propos de cette exposition est donc de tisser ces éléments entre eux et ainsi de reconstruire et de présenter au public, non seulement la partie visible de l’œuvre, mais aussi son archéologie.


 

BON A SAVOIR

 

Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022

MUSÉE DU LUXEMBOURG

Conformément à la loi relative à la gestion de la crise sanitaire liée à l'épidémie de COVID-19, tout visiteur âgé de 12 ans et plus devra présenter à l’accès sur rue du Musée du Luxembourg un pass sanitaire pourvu d’un QR code en cours de validité. Les jeunes de 12 à 17 ans en sont exemptés jusqu’au 30 septembre.

En savoir plus sur les conditions d’obtention du Pass sanitaire. Cette exposition bénéficie du soutien de Women In Motion, un programme de Kering pour mettre en lumière les femmes dans les arts et la culture.


HORAIRE D'OUVERTURE

du lundi au dimanche de 10h30 à 19h,

nocturne le lundi jusqu’à 22h.

ouverture tous les jours fériés sauf les 1er mai

et 25 décembre et de 10h30 à 18h les 24 et 31 décembre


TARIFS

13€ ; TR 9€, spécial Jeune 16-25 ans :

9€ pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h

gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux, illimité avec le pass Sésame


RESERVATION Groupe Individuel


Escales réservation conseillée

accès : M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg

Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat


informations et réservations : museeduluxembourg.fr

catalogue de l’exposition 21,6 x 28,8 cm, 256 pages, 250 illustrations,

40 € journal de l’exposition 28 x 43 cm, 24 pages, 40 ill

source palais du Luxembourg

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