PORTRAIT : Glennon Doyle, "Tant de femmes se sentent prisonnières...

"Tant de femmes se sentent prisonnières de leur sexe, de leur sexualité, de leur religion".

Suivre son cœur causerait un chagrin d'amour à sa famille maintenant, mais cela avait un but noble.

Le mariage n'était pas insupportable, mais il n'était plus juste. Elle a pris conscience qu'elle devait réfléchir à ce qu'elle voulait vraiment, plutôt qu'à ce que la société lui avait appris à vouloir. Elle a également pris conscience que le fait de rester dans un mariage malheureux signifiait qu'elle n'était pas le parent qu'elle voulait être : suivre son cœur causerait un chagrin d'amour à sa famille maintenant, mais cela avait un but noble. Aujourd'hui, son ex vit à quelques pas de chez elle et elles partagent l'éducation des enfants. Elle s'en est sortie, et elle veut dire au monde entier comment cela a changé sa vie.

- Qui est cette femme ? Eh bien, il pourrait s'agir d'Adele, dont le nouvel album révèle pourquoi elle a décidé de quitter son mari Simon Konecki, et ce que cela signifie pour leur fils Angelo, neuf ans. "Ce n'était tout simplement plus juste pour moi... Je ne voulais pas finir comme beaucoup d'autres personnes que je connaissais. Je n'étais pas malheureuse, mais je l'aurais été si je ne m'étais pas fait passer en premier", a-t-elle déclaré.

"J'avais été conditionnée à croire qu'une bonne mère ne faisait jamais de mal à ses enfants et qu'elle ne brisait certainement pas sa famille",

Mais c'est aussi l'histoire de quelqu'un d'autre, Glennon Doyle, l'écrivain qui s'est transformée d'une maman-blogueuse chrétienne en mentor féministe, et qui a été saluée par Adele comme son gourou émotionnel. Oprah et Reese Witherspoon ont également chanté ses louanges, et Doyle a fait campagne pour le vote des femmes blanches pour Joe Biden (un autre fan). Son amie proche Elizabeth Gilbert (de Mange, Prie, Aime) a prédit que l'étoile de Doyle allait encore monter et l'a appelée "la prochaine Gloria Steinem".

"Je suis tellement prête pour moi-même après avoir lu ce livre ! C'est comme si je venais de m'envoler dans mon corps pour la toute première fois."

"J'avais été conditionnée à croire qu'une bonne mère ne faisait jamais de mal à ses enfants et qu'elle ne brisait certainement pas sa famille", écrit Doyle dans son nouveau livre, Get Untamed. "J'ai décidé d'arrêter de montrer à mes enfants comment mourir lentement et de leur montrer plutôt comment vivre courageusement. Je suis devenue leur modèle, pas leur martyr." photo DR

Lorsque le livre de Doyle a été publié il y a 18 mois et est devenu un best-seller instantané du New York Times, Adele s'est rendue sur Instagram pour partager ses réflexions. Elles étaient, on peut le dire, positives. "Si vous êtes prêts - ce livre va secouer votre cerveau et faire crier votre âme", a-t-elle écrit. "Je suis tellement prête pour moi-même après avoir lu ce livre ! C'est comme si je venais de m'envoler dans mon corps pour la toute première fois."

Tant de femmes se sentent en cage.

- Doyle : connaît-elle vraiment sa superfétatoire (Qui s'ajoute inutilement à quelque chose ) Adele ?

"Eh bien... oh mon Dieu, je ne sais jamais comment répondre à cette question", dit-elle, d'une voix posée et déterminée. "Je ne vais pas faire de commentaire à ce sujet : mais je vais vous dire que j'adore Adele ! Je suis super excitée pour son album et je ne vois que des bonnes choses pour elle. Elle est un modèle pour ce qui est de sortir du menu et de ne pas se laisser apprivoiser, et je pense que le nouvel album est tout à sa férocité."

J'ai l'impression qu'elle connaît Adele ; en effet, il serait étrange que les deux femmes ne soient pas connectées, étant donné qu'elles vivent toutes les deux à LA et qu'elles forment clairement un fanclub mutuel. Doyle - petite, blonde, parfaite dans un sweat-shirt crème est nouvelle à Los Angeles : elle a déménagé il y a quatre mois de Floride, me dit-elle, après y avoir vécu pendant de nombreuses années.

"Dans tous ces domaines de ma vie, j'ai dû sortir du menu pour trouver ce qui me convient".

- Pourquoi ce changement ? "Nous vivions dans un quartier très Trumpien", dit-elle. "C'était bien jusqu'à ce que ça ne le soit plus. Les gens en Floride ne croyaient même pas au Covid. Il y a une phrase dans Untamed qui dit, à propos de mon mariage, pourquoi je reste ici alors que les portes ne sont même pas fermées ? Et c'est ce que j'ai finalement pensé de la Floride : pourquoi y restions-nous ?"

Son ex-mari Craig a déménagé avec eux et "habite maintenant à cinq pâtés de maisons ; les enfants courent entre les deux". Cela ressemble à la vie post-divorce d'Adele : Simon vit en face d'elle et d'Angelo.

Le credo de Doyle est que les femmes sont partout enchaînées, mais qu'elles peuvent se libérer en réalisant qu'elles peuvent penser en dehors de la boîte - penser en dehors de la prison - et décider elles-mêmes de la façon dont elles vivent, avec qui elles vivent et comment elles se comportent. photo DR

Comme Adèle - ou peut-être Adèle est-elle ainsi à cause de l'exemple de Doyle - elle est "hors menu". Et lorsque vous vous rendez compte que vous devez commander hors menu dans une partie de votre existence, dit Doyle, vous réalisez que peu de menus de la vie sont à votre goût. "Ma sexualité, ma foi, ma vie professionnelle, mes opinions sur le genre, mon rôle de mère, ma vie de fille... Je dois faire des choix hors menu dans tous ces domaines", dit-elle. "Dans tous ces domaines de ma vie, j'ai dû sortir du menu pour trouver ce qui me convient".

Adèle a été attirée par son écriture parce qu'elle s'identifie à tout cela, explique Doyle. "Je pense que ce qu'Adèle a trouvé [dans Untamed] et ce que beaucoup de femmes trouvent... c'est elle-même. Tant de femmes se sentent exactement de la même façon, emprisonnées par le genre, la sexualité, la religion. Et vous arrivez à un moment de votre vie où vous vous dites, merde. Je ne peux pas plaire à tout le monde, alors je vais essayer de trouver une vie qui me convienne."

Jusque-là, tout va bien : mais certains lecteurs d'Untamed lui ont reproché de considérer les privilèges comme la norme. Doyle me dit que sa coparentalité avec Craig est "ridiculement belle", et la configuration d'Adèle semble tout aussi rêvée : mais combien de femmes divorcées peuvent se permettre d'inclure leur ex-mari dans leur caravane domestique, comme le peuvent manifestement les riches Doyle et Adèle ?

Je devais trouver une vie qui me convenait.

J'écris les choses les plus profondément personnelles et généralement, plus c'est personnel, plus ça semble être universel." photo DR

Doyle ne cache pas la chance qu'elle a eue. "Si j'ai pu quitter mon mariage, c'est parce que j'avais suffisamment d'argent pour repartir à zéro", dit-elle. "J'avais une assurance et toutes les choses dont les gens ont besoin et toutes les choses que tout le monde devrait avoir". Un passage de son nouveau livre, qui est un journal interactif invitant les lecteurs à enregistrer leurs propres idées sur la façon de devenir indomptable. "Plus on est courageux, plus on a de la chance", écrit-elle.

"Mes enfants n'ont pas besoin que je les sauve. Mes enfants ont besoin de me voir me sauver moi-même."

- Est ce que la vérité n'est pas plutôt l'inverse ? Plus on a de la chance, plus on peut être courageux. À ma grande surprise, elle est tout de suite d'accord : en fait, dit-elle, elle a presque peur quand elle voit des gens lire ses livres (il y a eu deux mémoires avant Untamed, qui retrace sa guérison de la dépendance et des troubles alimentaires). "Parfois, je vois quelqu'un lire l'un des premiers livres et j'ai l'impression de voir quelqu'un qui regarde votre photo de fin d'année au lycée. C'est comme... pourquoi ?" Sa vie et ses livres, dit-elle, sont une réinvention continuelle. "J'écris les choses les plus profondément personnelles et généralement, plus c'est personnel, plus ça semble être universel."

Et en effet, l'histoire qui se trouve au cœur d'Untamed et dans l'introduction de Get Untamed est une histoire formidable, racontée par des experts (elle est actuellement en cours de développement pour une série télévisée). Il y a près de six ans, Doyle est arrivée à Chicago pour un festival littéraire ; et tout son monde a changé au moment où une joueuse de football appelée Abby Wambach est entrée dans la pièce. "Soudain, une femme se tient là où se trouvait le néant... elle reste immobile, là... faisant l'inventaire de la pièce. Je la regarde fixement et fais l'inventaire de toute ma vie." Ce moment, écrit Doyle, la ramène à son état sauvage ; il lui rappelle que la société l'a apprivoisée, mais que la liberté est toujours là. Elle en parle à son thérapeute, qui lui dit qu'elle ne peut pas se fier à ses sentiments : "Les bonnes mères ne brisent pas le cœur de leurs enfants pour suivre le leur", écrit-elle. Mais peu après, elle réalise que c'est le contraire qui est vrai : "Mes enfants n'ont pas besoin que je les sauve. Mes enfants ont besoin de me voir me sauver moi-même." Bien qu'elle n'ait jamais embrassé une femme, elle appelle Abby, qu'elle n'a pas vue depuis Chicago, et lui dit qu'elle l'aime et a décidé de quitter Craig pour elle.

Faire la chose courageuse est si singulier, seulement vous pouvez le voir.

"J'ai l'impression d'être la même personne", dit-elle. "Mais je pense que je suis arrivée au point où le plus gros problème de ma vie, c'est moi. Je n'ai pas de relation, de religion, d'identité, de vie professionnelle qui me semble mauvaise." La vie est toujours aussi dure dans la nature. "Parfois, les gens pensent que notre histoire est celle de Juliette et Juliette, c'est un conte de fées, mais ça reste un mariage, ça nous oblige à gérer nos tracas en permanence, il s'agit toujours d'élever des adolescents."

Il n'y a pas de chose difficile et de chose facile dans la vie. En fait, c'est une question de "choisir son difficile

"On peut faire des choses difficiles", c'est une sorte de mantra pour Doyle : il se rapporte à son combat pour s'éloigner de l'addiction, mais aussi à l'histoire de la façon dont elle a quitté son mariage. Qu'en est-il, alors, des "choses difficiles" qui consistent à rester dans un mariage à long terme ? Je suis mariée depuis 33 ans, au même homme ; je ne me sens pas martyre, ni victime. Je ne me sens pas enchaînée, mais cela a certainement été, comme Doyle pourrait le dire, "sacrément difficile". photo DR

De plus, et c'est peut-être intéressant, il y a eu des moments où je ne savais pas vraiment pourquoi je restais, et je suis sûre qu'il ressentait la même chose - et pourtant, à la fin de la cinquantaine, nous sommes plus heureux que jamais. Bien qu'elle estime avoir été "lâche" de rester dans son mariage après avoir découvert que Craig avait eu des aventures, Mme Doyle déclare : "Parfois, faire preuve de courage est si singulier que vous seul pouvez le comprendre. Parfois, la chose la plus courageuse est de faire la chose qui est vraie pour soi. Il n'y a pas de chose difficile et de chose facile dans la vie. En fait, c'est une question de "choisir son difficile".