PORTRAIT : Joe Biden

Joe Biden a été élu président des États-Unis le 21 janvier 2021. Il a également été le vice-président de Barack Obama de 2008 à 2016. Et aujourd'hui, Joe Biden retire ses troupes d’Afghanistan le 11 septembre et met fin à la "guerre sans fin"

Ils devaient partir le 1er mai : Joe Biden a finalement décidé que le dernier soldat américain quittera l’Afghanistan pour le 20ème anniversaire des attentats du 11 septembre qui avaient provoqué cette guerre sans issue et sans victoire.

Joe Biden a tranché, repoussant de quelques mois seulement la date butoir du 1er mai que son prédécesseur, Donald Trump, avait négociée avec les talibans. Cela ne change pas grand-chose, sinon que, techniquement, les talibans pourraient estimer que les Américains ne respectent pas leur engagement, et pourraient reprendre leurs attaques contre eux. Ils ne le feront sans doute pas, s’ils sont assurés qu’il n’y aura effectivement plus de troupes étrangères quatre mois plus tard.

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Qui est Joe Biden ?

Joe Biden a brièvement travaillé comme avocat avant de se tourner vers la politique. Il est devenu le cinquième plus jeune sénateur américain de l'histoire ainsi que le plus ancien sénateur du Delaware. Sa campagne présidentielle de 2008 n'a jamais pris d'ampleur, mais le candidat démocrate Barack Obama l'a choisi comme colistier, et Joe Biden a ensuite effectué deux mandats en tant que 47e vice-président des États-Unis. En 2017, à la fin de son mandat, Obama a remis à M. Biden la Médaille présidentielle de la liberté. Deux ans plus tard, Biden a lancé sa campagne pour la présidence des États-Unis et a été élu 46e président des États-Unis.

Les premières années

Bien avant d'atteindre l'une des plus hautes fonctions politiques du pays, Biden - né le 20 novembre 1942 - a grandi dans la ville ouvrière de Scranton, au nord-est de la Pennsylvanie. Son père, Joseph Biden père, travaillait dans le nettoyage des fours et comme vendeur de voitures d'occasion. Sa mère était Catherine Eugenia "Jean" Finnegan.

Biden attribue à ses parents le mérite de lui avoir inculqué la ténacité, le travail acharné et la persévérance. Il se souvient que son père disait souvent : "Champ, la mesure d'un homme n'est pas la fréquence à laquelle il est renversé, mais la vitesse à laquelle il se relève". Il a également dit que lorsqu'il rentrait à la maison maussade parce qu'il avait été brutalisé par un des plus grands enfants du quartier, sa mère lui disait : "Mouche-toi le nez pour pouvoir marcher dans la rue le lendemain !

Biden a fréquenté l'école primaire St. Paul à Scranton. En 1955, alors qu'il avait 13 ans, la famille a déménagé à Mayfield, dans le Delaware, une communauté de classe moyenne en pleine expansion, soutenue principalement par la société chimique DuPont, située à proximité.

Enfant, Biden se débattait avec un bégaiement, et les enfants l'appelaient "Dash" et "Joe Impedimenta" pour se moquer de lui. Il a fini par surmonter son trouble de la parole en mémorisant de longs passages de poésie et en les récitant à haute voix devant le miroir.

Biden a fréquenté l'école de Sainte-Hélène jusqu'à ce qu'il soit accepté dans la prestigieuse Académie Archmere. Bien qu'il ait dû travailler en lavant les fenêtres de l'école et en désherbant les jardins pour aider sa famille à payer les frais de scolarité, Biden rêvait depuis longtemps de fréquenter l'école, qu'il appelait "l'objet de mon désir le plus profond, mon Oz". À Archmere, Biden était un élève solide et, malgré sa petite taille, un receveur hors pair dans l'équipe de football. "C'était un enfant maigre", se souvient son entraîneur, "mais il était l'un des meilleurs receveurs de passes que j'ai eu en 16 ans de carrière d'entraîneur". Biden a été diplômé d'Archmere en 1961.

Collège, mariage et école de droit

Biden a étudié l'histoire et les sciences politiques à l'université du Delaware, toute proche, et a joué au football. Il avouera plus tard qu'il a passé ses deux premières années d'université à s'intéresser bien plus au football, aux filles et aux fêtes qu'aux études. Mais il a également développé un vif intérêt pour la politique au cours de ces années, stimulé en partie par l'inauguration inspirante de John F. Kennedy en 1961.

Lors d'un voyage aux Bahamas pendant sa première année d'études, Biden a rencontré une étudiante de l'université de Syracuse nommée Neilia Hunter et, selon ses propres termes, "il a eu le coup de foudre pour une tasse en fer blanc". Encouragé par son nouvel amour, il s'est appliqué davantage à ses études et a été accepté à la faculté de droit de l'université de Syracuse à sa sortie du Delaware en 1965. Biden et Hunter se marient l'année suivante, en 1966.

Biden était au mieux un étudiant en droit médiocre. Au cours de sa première année à Syracuse, il a échoué à un cours pour avoir omis de citer correctement une référence à un article de la revue de droit. Bien qu'il ait affirmé qu'il s'agissait d'un oubli accidentel, l'incident le hantera plus tard dans sa carrière.

Album de famille de Joe Biden

Début de carrière politique

Après avoir obtenu son diplôme de droit en 1968, Biden s'est installé à Wilmington, dans le Delaware, pour commencer à exercer dans un cabinet d'avocats. Il devient également un membre actif du parti démocrate et, en 1970, il est élu au conseil du comté de New Castle. En 1971, alors qu'il était conseiller municipal, Biden a créé son propre cabinet d'avocats.

"J'ai commencé à comprendre comment le désespoir conduisait les gens à se contenter d'encaisser ; comment le suicide n'était pas seulement une option mais une option rationnelle ... J'ai senti que Dieu m'avait joué un tour horrible, et j'étais en colère".

En plus de sa vie professionnelle de plus en plus active, Biden a eu trois enfants : Joseph "Beau" (né en 1969), Robert "Hunter" (né en 1970) et Naomi "Amy" (née en 1971). "Tout se passait plus vite que je ne l'avais prévu", a déclaré Biden à propos de sa vie à l'époque.

En 1972, le Parti démocrate du Delaware a encouragé un Biden de 29 ans à se présenter contre le populaire républicain sortant J. Caleb Boggs au Sénat des États-Unis. Bien que peu de gens pensaient qu'il avait une chance, Biden a mené une campagne inlassable, organisée principalement par des membres de sa famille. Sa sœur, Valerie Biden Owens, a été sa directrice de campagne, et ses deux parents ont fait campagne quotidiennement. En novembre de la même année, dans une course serrée avec une forte participation, Biden remporta une victoire renversante pour devenir le cinquième plus jeune sénateur américain élu dans l'histoire de la nation.4

Tragédie familiale

Alors que tous les rêves les plus fous de Biden semblaient se réaliser, il a été frappé par une tragédie dévastatrice. Une semaine avant Noël 1972, la femme de Biden et ses trois enfants ont été victimes d'un terrible accident de voiture alors qu'ils étaient partis acheter un sapin de Noël. L'accident a tué sa femme et sa fille et a gravement blessé ses deux fils, Beau et Hunter. Biden était inconsolable et a même envisagé le suicide. Il se souvient : "J'ai commencé à comprendre comment le désespoir conduisait les gens à se contenter d'encaisser ; comment le suicide n'était pas seulement une option mais une option rationnelle ... J'ai senti que Dieu m'avait joué un tour horrible, et j'étais en colère".

Néanmoins, encouragé par sa famille, Biden décida d'honorer son engagement à représenter le peuple du Delaware au Sénat. Il ne prêta pas serment lors de la cérémonie d'investiture des nouveaux sénateurs à Washington, mais dans la chambre d'hôpital de ses fils. Afin de passer le plus de temps possible avec ses fils, Biden décida de continuer à vivre à Wilmington, faisant la navette entre Washington et le Sénat chaque jour par le train Amtrak, une pratique qu'il maintint tout au long de son long mandat au Sénat.

Années du Sénat

De 1973 à 2009, Biden a mené une brillante carrière au Sénat. Pendant son mandat au Sénat, Biden a gagné le respect en tant que l'un des principaux experts en politique étrangère de l'institution, en tant que président de la commission des relations étrangères pendant plusieurs années. Ses nombreuses prises de position en matière de politique étrangère comprenaient la défense de la limitation des armes stratégiques avec l'Union soviétique, la promotion de la paix et de la stabilité dans les Balkans, l'élargissement de l'OTAN aux pays de l'ancien bloc soviétique et l'opposition à la première guerre du Golfe. Par la suite, il a appelé à une action américaine pour mettre fin au génocide au Darfour et s'est prononcé contre la façon dont le président George W. Bush a géré la guerre en Irak, s'opposant notamment à l'augmentation des troupes en 2007.

En plus de la politique étrangère, Biden était un fervent partisan de lois plus sévères en matière de criminalité. En 1987, l'échec du candidat à la Cour suprême Robert Bork à recevoir une confirmation a été largement attribué à un interrogatoire sévère de Biden, qui était alors président de la Commission judiciaire du Sénat. En 1994, Biden a parrainé la loi sur le contrôle des crimes violents et l'application de la loi afin d'ajouter 100 000 agents de police et d'augmenter les peines pour une multitude de crimes.

Ambitions présidentielles

En 1987, s'étant imposé comme l'un des législateurs démocrates les plus en vue de Washington, Biden a décidé de se présenter à la présidence des États-Unis. Il abandonne cependant les primaires démocrates, après que des rapports aient fait état du plagiat d'une partie de son discours.

Biden avait souffert de graves maux de tête pendant la campagne, et peu après son abandon en 1988, les médecins ont découvert qu'il souffrait de deux anévrismes cérébraux mettant sa vie en danger. Les complications de la chirurgie cérébrale qui s'en est suivie ont entraîné la formation de caillots sanguins dans ses poumons, ce qui l'a obligé à subir une autre opération. Toujours aussi résistant, Biden est revenu au Sénat après avoir survécu à une période de convalescence de sept mois.

Vice-président des États-Unis

En 2007, 20 ans après sa première candidature présidentielle infructueuse, Biden a de nouveau décidé de se présenter à la présidence des États-Unis. Malgré ses années d'expérience au Sénat, la campagne de Biden n'a cependant pas réussi à générer beaucoup d'élan dans un domaine dominé par Hillary Clinton et Barack Obama. Biden a abandonné après avoir reçu moins d'un pour cent des voix dans les caucus cruciaux de l'Iowa.

Plusieurs mois plus tard, Obama, qui avait obtenu l'investiture démocrate après une campagne acharnée contre Clinton, a choisi Biden comme colistier. Grâce à ses racines ouvrières, M. Biden a aidé la campagne d'Obama à communiquer son message de reprise économique aux électeurs cols bleus qui sont essentiels pour faire basculer des États comme l'Ohio et la Pennsylvanie.

Le 2 novembre 2008, Barack Obama et Joe Biden ont battu de façon convaincante le sénateur républicain de l'Arizona John McCain et la gouverneure de l'Alaska Sarah Palin. Le 20 janvier 2009, Barack Obama a prêté serment en tant que 44e président des États-Unis et Joe Biden est devenu le 47e vice-président.

Si M. Biden a principalement joué le rôle de conseiller du président en coulisses, il a joué un rôle particulièrement actif dans la formulation des politiques fédérales relatives à l'Irak et à l'Afghanistan. En 2010, le vice-président a mis à profit ses relations bien établies au Sénat pour contribuer à l'adoption du nouveau traité sur la réduction des armes stratégiques entre les États-Unis et la Fédération de Russie.

M. Biden semble avoir apprécié l'opportunité de jouer un rôle crucial au sein de l'administration Obama. Après l'élection de 2008, il a déclaré : "C'est un moment historique. J'ai commencé ma carrière en me battant pour les droits civils, et pour faire partie de ce qui est à la fois un moment de l'histoire américaine où les meilleures personnes, les meilleures idées, la meilleure réflexion du peuple américain peuvent être appelées à être - à ce moment, avec un gars qui a un talent incroyable et qui est aussi une figure de proue à de multiples égards - je trouve cela vraiment passionnant. C'est une nouvelle Amérique. C'est le reflet d'une nouvelle Amérique".

Réélection et second mandat

L'équipe Obama-Biden, qui se présente à la réélection en 2012, a affronté le challenger républicain Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, et le colistier de M. Romney, le représentant américain Paul Ryan du Wisconsin. Obama a battu Romney lors de l'élection de 2012, obtenant un second mandat de président et Biden un autre mandat de vice-président. Le président Obama a reçu près de 60 % des voix des électeurs et a remporté le vote populaire par plus d'un million de voix.

Plus tard dans l'année, Biden a montré à quel point il pouvait être influent en tant que vice-président. Il a contribué à la conclusion d'un accord bipartite sur l'augmentation des impôts et la réduction des dépenses afin d'éviter la crise de la falaise budgétaire. Avec une échéance imminente, Biden a réussi à conclure un accord avec le leader de la minorité au Sénat, Mitch McConnell. Le 1er janvier 2013, le projet de loi sur la falaise fiscale a été adopté au Sénat après des mois de négociations difficiles. La Chambre des représentants l'a approuvé plus tard dans la journée.

À cette époque, Biden est également devenu une figure de proue dans le débat national sur le contrôle des armes à feu. Il a été choisi pour diriger un groupe de travail spécial sur la question après la fusillade qui a eu lieu dans une école primaire de Newtown, dans le Connecticut, en décembre dernier. En janvier 2013, M. Biden a présenté au président Obama des solutions pour réduire la violence armée dans le pays. Il a contribué à l'élaboration de 19 mesures que le président pourrait prendre sur cette question en utilisant son pouvoir d'ordre exécutif, entre autres recommandations.

Vie personnelle et maison post-blanche

Biden est marié à sa deuxième femme, Jill Biden, depuis 1977. La fille du couple, Ashley, est née en 1981. Le 30 mai 2015, Biden a subi une autre perte personnelle lorsque son fils Beau est décédé à l'âge de 46 ans, après s'être battu contre un cancer du cerveau. "Beau Biden était tout simplement le meilleur homme que nous ayons jamais connu", a écrit Biden dans une déclaration sur son fils.

Suite à cette tragédie, Biden a envisagé une candidature à la présidence, mais il a mis fin aux spéculations en octobre 2015 lorsqu'il a annoncé qu'il ne briguerait pas l'investiture démocrate en 2016. Dans la roseraie de la Maison Blanche, avec sa femme Jill et le président Obama à ses côtés, Biden a fait son annonce, en faisant référence à la mort récente de son fils dans sa prise de décision : "Comme ma famille et moi avons travaillé sur le processus de deuil, j'ai toujours répété ce que j'ai dit aux autres, qu'il se peut très bien que le processus nous ferme la fenêtre d'ici à ce qu'il soit terminé. J'en ai conclu qu'elle est fermée".

M. Biden a ajouté : "Bien que je ne sois pas candidat, je ne me tairai pas. J'ai l'intention de m'exprimer clairement et avec force, d'influencer autant que possible notre position en tant que parti et la direction que nous devons

Le 12 janvier 2017, le président Obama a remis à M. Biden la Médaille présidentielle de la liberté avec distinction, la plus haute distinction civile du pays, lors d'une cérémonie surprise à la Maison Blanche. M. Obama a qualifié M. Biden de "meilleur vice-président que l'Amérique ait jamais eu" et de "lion de l'histoire américaine", et lui a dit qu'il était honoré pour "la foi en vos compatriotes, pour l'amour de votre pays et pour une vie de service qui durera à travers les générations". M. Biden a prononcé un discours impromptu émouvant pour remercier le président, la première dame Michelle Obama, sa femme Jill et ses enfants.

"Aucune femme ou aucun homme ne devrait annoncer qu'il se présente à la présidence s'il ne peut répondre à deux questions"

Comme promis, Biden a refusé de se taire, même après avoir quitté ses fonctions. Connu pour son opposition au successeur d'Obama, Donald Trump, il a parfois fait surface pour critiquer le 45e président. Lors d'un événement en octobre 2017, il a déclaré que Trump "ne comprend pas la gouvernance", et le mois suivant, il a fustigé le président sortant pour son apparente défense des groupes nationalistes blancs.

De plus, Biden a parfois révélé ses sentiments mitigés sur le fait de ne pas se présenter à la présidence en 2016. En mars 2017, il a déclaré qu'il "aurait pu gagner" et en novembre, il a développé ces pensées dans une interview avec Oprah Winfrey. "Aucune femme ou aucun homme ne devrait annoncer qu'il se présente à la présidence s'il ne peut répondre à deux questions", a-t-il déclaré. "Premièrement, croient-ils vraiment être la personne la plus qualifiée pour ce moment ? Je le croyais - mais étais-je prêt à donner tout mon cœur, toute mon âme et toute mon intention à cette entreprise ? Et je savais que je ne l'étais pas".

Lorsque Meghan McCain s'est visiblement énervée en discutant de la maladie, le vice-président lui a gentiment pris la main pour la consoler, soulignant que le sénateur McCain avait inspiré tout le monde par son courage. "Il y a de l'espoir", a-t-il dit. "Et si quelqu'un peut le faire, c'est bien ton père."

Quelques semaines plus tard, lors de l'émission The View, Biden a eu une interaction très médiatisée avec sa co-animatrice Meghan McCain, dont le père, le sénateur John McCain, avait été diagnostiqué avec le même cancer du cerveau qui a tué Beau Biden. Lorsque Meghan McCain s'est visiblement énervée en discutant de la maladie, le vice-président lui a gentiment pris la main pour la consoler, soulignant que le sénateur McCain avait inspiré tout le monde par son courage. "Il y a de l'espoir", a-t-il dit. "Et si quelqu'un peut le faire, c'est bien ton père."

Dans une interview avec Al Sharpton au printemps suivant, Biden a déclaré qu'il n'avait pas exclu de se présenter à la présidence en 2020, bien qu'il n'ait pas encore suffisamment récupéré de la mort de son fils pour se consacrer à cet effort. "J'espère vraiment que d'autres personnes vont s'engager", a-t-il déclaré. "Je pense que nous avons de très bonnes personnes. ... Je dois partir en sachant que c'est le cas - il y a quelqu'un qui peut le faire et qui peut gagner parce que nous devons gagner. Nous devons gagner en 2020".

Les résultats d'un sondage CAPS/Harris réalisé à Harvard en juin dernier suggèrent que les démocrates ne sont pas encore prêts à laisser Biden partir, puisqu'il est arrivé en tête du sondage avec 32 % des participants qui l'ont désigné comme leur favori pour l'investiture du parti en 2020. Hillary Clinton est arrivée en deuxième position avec 18 %, tandis que Bernie Sanders a terminé troisième avec 16 %.

Alors qu'il envisageait toujours une course à la présidence en mars suivant, Biden a été confronté à un nouveau problème lorsque Lucy Flores, une ancienne députée de l'État du Nevada, a publié un essai qui décrivait Biden l'embrassant de manière inappropriée lors d'un événement de campagne. Biden a répondu par une déclaration dans laquelle il rappelait les "innombrables poignées de main, étreintes, expressions d'affection, de soutien et de réconfort" qu'il avait offerts à ses alliés politiques au fil des ans, ajoutant : "Et pas une seule fois - jamais - je n'ai cru avoir agi de manière inappropriée. Si l'on me suggère de le faire, j'écouterai respectueusement". Mais cela n'a jamais été mon intention".

Quelques jours plus tard, une ancienne collaboratrice du Congrès, Amy Lappos, a raconté comment Biden l'avait mise mal à l'aise lors d'une collecte de fonds, indiquant que la question allait probablement se prolonger tout au long de la campagne présidentielle.

Campagne présidentielle 2020

Le 25 avril 2019, M. Biden a annoncé qu'il se présentait à la présidence en 2020.

Dans son annonce vidéo de 3 minutes et demie, l'ancien vice-président a fait référence à la tentative du président Trump de mettre sur un pied d'égalité les personnes des deux côtés de l'affrontement violent à caractère racial qui a eu lieu à Charlottesville, en Virginie, en 2017, en disant qu'il savait alors que "la menace qui pèse sur notre nation n'avait jamais été aussi forte de mon vivant".

Bien qu'il ait facilement mené la plupart des sondages démocrates au moment où il est entré dans la course, la candidature de Biden est rapidement devenue une épreuve décisive pour un parti à la base de plus en plus progressiste. Soulignant les difficultés qu'il y avait à se présenter comme un modéré, Biden s'est attiré des critiques pour avoir affirmé son soutien à l'amendement Hyde, une mesure vieille de 43 ans qui interdisait le financement fédéral des avortements, avant de revenir sur sa position peu après.

Lors du premier débat des primaires démocrates fin juin, Biden a de nouveau été pris pour cible lorsque Kamala Harris l'a pris à partie pour son opposition au bus comme moyen d'intégration des écoles dans les années 1970. Il s'en est mieux sorti lors des débats suivants, au cours desquels il a démontré sa bonne maîtrise de la politique étrangère et a lié ses réalisations à celles du président Obama.

Entre-temps, une nouvelle question a fait surface en septembre 2019 avec la révélation que le président Trump avait fait pression sur le gouvernement ukrainien pour qu'il enquête sur Biden et son fils Hunter. Cela provenait de l'implication de Hunter dans une entreprise énergétique ukrainienne, Burisma Holdings, et des efforts de Biden pour faire renvoyer le procureur général du pays à l'époque.

Dans un discours prononcé le 24 septembre, M. Biden a qualifié les actions de M. Trump "d'abus de pouvoir" et a déclaré qu'il soutiendrait la mise en accusation si le président ne coopérait pas avec le Congrès, un sujet qui a pris un caractère d'urgence supplémentaire lorsque la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclenché une procédure de mise en accusation le même jour.

Après que le procès de destitution de Trump se soit terminé par son acquittement le 5 février 2020, Biden a terminé quatrième dans les caucus de l'Iowa, puis cinquième dans les primaires du New Hampshire. Mais il a rebondi avec une victoire retentissante en Caroline du Sud à la fin du mois, et a poursuivi sur sa lancée en remportant la majorité des délégués du Super Tuesday lors du vote de début mars, sa montée en puissance ayant chassé de la course la plupart de ses meilleurs concurrents.

Lors d'un débat en tête-à-tête avec Sanders à la mi-mars, Biden s'est engagé à nommer une femme pour le poste de vice-président. Il est devenu le candidat démocrate présumé lorsque Sanders a mis fin à sa campagne début avril, bien qu'il se soit également trouvé confronté à de nouvelles allégations d'agression sexuelle, cette fois-ci de la part d'une ancienne assistante nommée Tara Reade.

Le 11 août 2020, Biden a annoncé que Kamala Harris serait son colistier pour la vice-présidence. "J'ai le grand honneur d'annoncer que j'ai choisi Kamala Harris - un combattant sans peur pour le petit gars, et l'un des meilleurs fonctionnaires du pays - comme colistier", a déclaré Biden. "À l'époque où Kamala était procureur général, elle travaillait en étroite collaboration avec Beau. Je les ai vus s'attaquer aux grandes banques, soulever les travailleurs et protéger les femmes et les enfants contre les abus. J'étais fière à l'époque, et je suis fière aujourd'hui de l'avoir comme partenaire dans cette campagne".

En août, Biden est officiellement devenu le candidat démocrate à l'élection présidentielle de 2020.

Les débats présidentiels avec un atout

Le premier débat présidentiel très attendu entre Biden et Trump, le 29 septembre 2020, a été une affaire désordonnée, marquée par de fréquentes interruptions et des discussions animées qui ont rapidement dévié du sujet. Biden, bouleversé, a traité son adversaire de "clown", mais il a également réussi à se faire entendre à plusieurs reprises sur la manière dont le président gérait la pandémie de coronavirus et a présenté avec insistance son point de vue sur l'application de la loi et le changement climatique.

Un deuxième débat était prévu pour le 15 octobre, mais après que M. Trump ait refusé de faire un débat virtuel, des assemblées publiques pour les deux candidats ont été programmées à la place.

Les microphones étant souvent coupés lors du troisième débat, le 22 octobre, M. Biden a été moins interrompu lorsqu'il a exposé ses positions sur les soins de santé, la révision de l'immigration et les emplois verts. Il s'est également de nouveau déchargé sur le président pour sa gestion des coronavirus et sa politique de séparation des enfants de migrants de leurs parents à la frontière, en faisant une nette distinction entre leurs styles avec la déclaration que "le caractère de l'Amérique est sur le bulletin de vote".

Victoire aux élections de 2020

Avec plusieurs États qui ont compté les bulletins de vote par correspondance bien après la fermeture des bureaux de vote le 3 novembre 2020, la course est restée trop serrée pour être lancée le lendemain. Cependant, le vent a commencé à tourner en faveur de M. Biden avec l'annonce de ses victoires dans le Wisconsin et le Michigan, ainsi que des rapports sur ses résultats en Arizona, au Nevada et en Géorgie. Pendant ce temps, le président Trump a lancé une série de poursuites judiciaires pour fraude électorale et a tenté de mettre un terme au décompte des voix dans les États du champ de bataille.

Le 7 novembre 2020, quatre jours après le jour de l'élection, Biden a été déclaré 46e président élu après avoir remporté la Pennsylvanie. En plus d'avoir recueilli plus de 81 millions de votes, le futur président de 78 ans allait devenir le plus vieux président de l'histoire de la nation.

"Amérique, je suis honoré que vous m'ayez choisi pour diriger notre grand pays", a tweeté Biden. "Le travail qui nous attend sera difficile, mais je vous promets ceci : Je serai un président pour tous les Américains - que vous ayez voté pour moi ou non. Je garderai la foi que vous avez placée en moi".

Le 14 décembre 2020, les 538 électeurs du Collège électoral ont voté, officialisant ainsi la victoire de Biden sur le président Trump lors de l'élection présidentielle de 2020. Biden a reçu 306 voix et Trump en a reçu 232. Bien qu'il ait avancé dans la sélection des membres du cabinet et des autres membres du personnel, Biden a d'abord trouvé ses efforts de transition contrariés par Emily Murphy, chef de l'Administration des services généraux, qui a refusé de débloquer des fonds fédéraux pour le processus jusqu'au 23 novembre.

Siège du Capitole

Le 6 janvier 2021, après le début d'une session du Congrès pour officialiser les résultats du Collège électoral, une foule de partisans de Trump a pris d'assaut le bâtiment du Capitole et a submergé la police, forçant les législateurs à évacuer pour leur sécurité.

Biden a rapidement prononcé un discours dans lequel il a plaidé pour que Trump aide à mettre fin au chaos.

"Au mieux, les paroles d'un président peuvent inspirer. Dans le pire des cas, ils peuvent inciter", a-t-il déclaré. "Par conséquent, j'appelle le président Trump à aller à la télévision nationale maintenant pour remplir son serment et défendre la constitution et exiger la fin de ce siège."

Après les violences qui ont entraîné plus de 80 arrestations et cinq décès, la session du Congrès a repris et s'est poursuivie bien après minuit, le vice-président Mike Pence annonçant officiellement la victoire présidentielle de M. Biden juste après 3h40 du matin le 7 janvier.

Inauguration et discours

Biden a prêté serment en tant que 46e président des États-Unis le 20 janvier 2021. "C'est le jour de l'Amérique. C'est le jour de la démocratie. Un jour d'histoire et d'espoir. De renouveau et de détermination. Au travers d'un creuset pour les âges, l'Amérique a été mise à l'épreuve une nouvelle fois et l'Amérique a relevé le défi. Aujourd'hui, nous célébrons le triomphe non pas d'un candidat, mais d'une cause, la cause de la démocratie. La volonté du peuple a été entendue et la volonté du peuple a été prise en compte. Nous avons appris une fois de plus que la démocratie est précieuse. La démocratie est fragile. Et à cette heure, mes amis, la démocratie l'a emporté", a-t-il déclaré dans l'ouverture de son discours inaugural.