TOUR DE FRANCE FEMININ - ÉTAPE 5 - BAR-LE-DUC > SAINT-DIÉ-DES-VOSGES
ÉTAPE 5 BAR-LE-DUC > SAINT-DIÉ-DES-VOSGES
VILLE DE DEPART : BAR-LE-DUC
28/07/2022 - ÉTAPE 5 - 176 KM - PLAT
À l’orée du quartier du Bourg, Bar-le-Duc célèbre d’une sculpture son plus ingénieux enfant : Pierre Michaux qui, en adaptant une manivelle à l’axe de la roue avant des draisiennes, devint en 1862 le premier constructeur du « vélocipède à pédales ». La patrie du père du vélo dut cependant attendre 2001 pour accueillir le Tour de France, sur le grand braquet depuis Verdun, avec l’arrivée d’un mémorable chrono par équipe remporté par la formation Crédit Agricole et son Maillot Jaune Stuart O’Grady.
BAR-LE-DUC ET LE CYCLISME
À l’orée du quartier du Bourg, Bar-le-Duc célèbre d’une sculpture son plus ingénieux enfant : Pierre Michaux qui, en adaptant une manivelle à l’axe de la roue avant des draisiennes, devint en 1862 le premier constructeur du « vélocipède à pédales ». La patrie du père du vélo dut cependant attendre 2001 pour accueillir le Tour de France, sur le grand braquet depuis Verdun, avec l’arrivée d’un mémorable chrono par équipe remporté par la formation Crédit Agricole et son Maillot Jaune Stuart O’Grady. Bar-le-Duc a aussi vu s’imposer Ethan Vernon lors du Tour de l’Avenir 2021. Aux féminines de venir rendre hommage à celui qui fut à l’origine de leurs drôles de machines. Une des meilleures pistardes françaises des années 1990, Magali Humbert-Faure, deux fois médaillées aux championnats du monde sur piste, est née à Bar-le-Duc voilà cinquante ans.
Magali Humbert-Faure à gauche lors des Championnats de france sur piste en 2000 © Pressesports/Bernard Papon
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Le monument des Michaux © Ville de Bar le Duc
Magali Humbert-Faure à gauche lors des Championnats de france sur piste en 2000 © Pressesports/Bernard Papon
Le monument des Michaux © Ville de Bar le Duc
Magali Humbert-Faure à gauche lors des Championnats de france sur piste en 2000 © Pressesports/Bernard Papon
À VOIR
Quartier Renaissance
Bar-le-Duc abrite à la ville haute un quartier qui constitue « l'un des ensembles urbains de style Renaissance les plus remarquables de France ». Les nombreuses demeures et hôtels particuliers affichent de riches façades ornées de frontons sculptés, de pilastres cannelés ou encore de gargouilles en surplomb. La place Saint-Pierre, sur laquelle donne notamment l'église Saint-Étienne, est le cœur de ce quartier. L'hôtel de Florainville, édifié au XVIIe siècle, abrite aujourd'hui le palais de justice après avoir servi de siège à la municipalité, et le bel immeuble au numéro 29, sert au Conseil de prud'hommes. En face, le couvent des Carmes fondé en 1633 fait office de prison depuis la Révolution. Le côté est de la place affiche des immeubles de belle allure, dont quatre sont classés. Les façades mélangent les styles antiques (romain et grec) au style italien. De l'autre côté, les maisons portent des traces d'anciennes arcades, témoignant du passé économique du lieu.
Château des Ducs de Bar
Construction : Xe au XVIe siècle Style : Renaissance. Classement : inscrit Monument Historique en 1981. Histoire : au Xe siècle, le duc de Haute-Lorraine Frédéric Ier, cherchant à se protéger des Champenois, fait construire un château fort sur le mont Bar, dominant la rive gauche de l'Ornain. Au XIIIe siècle, les comtes de Bar fixent leur cour au château. Au XVe siècle, sous le duc de Bar et de Lorraine René II, le château s'embellit et devient une résidence richement meublée. De 1491 à sa mort en 1509, René II est obligé de vivre à Bar-le-Duc car son château ducal à Nancy est en construction. Pendant son séjour, il restaure le vieux château et fait construire en 1499, à proximité de la porte romane appelée la Belle Porte, une salle voûtée en pierre pour abriter le Trésor des Chartes de Lorraine. En 1567, le duc Charles III fait construire un nouveau château de style gothique flamboyant dans la cour intérieure, le Neuf-Castel, où la Chambre des comptes du duché vient s'installer. Le château est délaissé au XVIIe siècle et seul le Neuf-Castel est conservé. Destination actuelle : le Neuf-Castel abrite le Musée Barrois (beaux-arts, patrimoine), labellisé Musée de France.
Préfecture de la Meuse
Construction : XVIIe au XXe siècle Style : classique et néo-classique. Classement : Monument Historique depuis 1992. Histoire : Le bâtiment tire son origine de la commanderie des Antonistes, construite au XVIIe siècle et dont subsiste une façade sur le jardin. En 1821, la façade néoclassique sur rue est ajoutée. Le bâtiment est encore agrandi entre 1904 et 1908. Destination actuelle : c’est l’hôtel de préfecture du département de la Meuse.
Hôtel de Florainville
Construction : XVIe au XXe siècle Style : Renaissance. Classement : Monument Historique depuis 1992. Caractéristiques : il est en pierre de Savonnières comme la majorité des hôtels de la place avec un toit d'ardoises à quatre pans. Sur la place sa façade est sur trois étages, chacun ayant son style particulier, un étage à l'attique avec des fenêtres cintrées sous le toit. Des balcons, avec garde-corps en fer forgé, sur consoles avec cinq grandes fenêtres au premier et des fenêtres à meneaux du rez-de-chaussée où arrive un grand escalier à double révolution. Histoire : Le bâtiment était à son origine construit pour la famille de Florainville et il fut en 1794 le siège de la municipalité, qui y logea ensuite son musée. Il devint ensuite le siège du tribunal de grande instance avant d'être celui de la cour d'Assise. Destination actuelle : il abrite la cour d’Assises de la Meuse.
Collégiale Saint-Étienne
Construction : 1315 à 1630 Style : gothique flamboyant. Classement : Monument Historique depuis 1889. Caractéristiques : l'église est longue de 43 mètres, large de 20 m et haute de 12 m. La façade est de style gothique flamboyant avec cependant des éléments caractéristiques de la Renaissance. L'église Saint-Étienne compte 52 objets répertoriés aux monuments historiques. Histoire : à la fin du XVIIIe siècle, elle fusionne avec l'autre collégiale de la ville, Saint-Maxe du château des ducs de Bar, détruite. Après la Révolution, la collégiale devient l'église Saint-Étienne
Signes particuliers : L'église abrite deux œuvres majeures du sculpteur lorrain Ligier Richier : le Transi de René de Chalon et le Christ en croix entre les deux larrons. Elle contient également une statue de Notre-Dame du Guet, protectrice de la cité, et un tableau de la crucifixion avec le château des ducs de Bar à l'arrière-plan.
Église Notre-Dame
Construction : XIe au XVIIIe siècle. Style : roman et gothique. Classement : Monument Historique depuis 1981. Caractéristiques : construite et remaniée sur plusieurs siècles, entre les XIe et XVIIIe siècles, l'église est un ensemble de plusieurs styles architecturaux. Plus ancien édifice religieux de la ville, il fut également jusqu'en 1787 sa seule église paroissiale.
Histoire : en 1088, la comtesse de Bar, Sophie, fonde le prieuré bénédictin Notre-Dame qui dépend de la riche abbaye de Saint-Mihiel. L’église est construite aux XIe et au XIIe siècles sur les plans de l’abbatiale de Saint-Mihiel. Remaniée dans le style gothique au XIIIe, elle perd ses deux tours au XVIIIe siècle, remplacées par un clocher-porche.
Signes particuliers : l'église Notre-Dame compte 51 objets classés aux monuments historiques, dont 18 peintures et 11 sculptures.
VILLE D'ARRIVEE : SAINT-DIÉ-DES-VOSGES AUJOURD’HUI
Saint-Dié-des-Vosges a baptisé l’Amérique
C’est à Saint-Dié-des-Vosges que le Nouveau Continent « découvert » par Christophe Colomb a pris le nom d’Amérique en 1507. Le Gymnase vosgien, groupe d’érudits animé par le chanoine Vautrin Lud, se vit en effet confier par le duc René II de Lorraine le récit des expéditions du navigateur florentin Amerigo Vespucci et des cartes portugaises. Les membres du Gymnase décidèrent de réaliser une nouvelle carte du monde intégrant ces découvertes. C’est le cartographe allemand Martin Waldseemüller qui, mandaté par le Gymnase vosgien, décida de baptiser le nouveau continent America en l’honneur de Vespucci, une mention qu’il fit inscrire sur une planisphère de 1513. Waldseemüller regretta plus tard son choix en découvrant que d’autres, dont Colomb, avaient foulé ces terres inconnues. Mais sa carte eut un tel succès que le nom resta. Florentin installé à Séville, Amerigo Vespucci a participé à quatre voyages entre 1497 et 1504. Il serait le premier à avoir établi que les terres découvertes par Colomb ne seraient pas les Indes mais un nouveau continent inexploré. Cette trouvaille fut confirmée quelques années plus tard par le conquistador Vasco Nunez de Balboa, qui débarqua à Panama et découvrit le Pacifique par sa côte orientale. Longtemps ignoré, le rôle de Saint-Dié-des-Vosges dans la dénomination de l’Amérique a finalement été établi en 1875 et des manifestations d’amitié entre la ville et les Etats-Unis ne cessent depuis d’être organisées. La trouvaille du Gymnase Vosgien a conduit à la création du Festival international de géographie de Saint-Dié-les-Vosges, qui fêtera sa 30e édition les 4, 5 et 6 octobre prochains.
Vue sur Saint-Dié-des-Vosges © Ville de Saint-Dié-des-Vosges
SAINT DIÉ DES VOSGES ET LE CYCLISME
Saint-Dié-des-Vosges a déjà passer les plus grands noms du peloton, et précisément celui du peloton féminin lors de la Route de France en 2010. La Néerlandaise Marianne Vos s’y était imposée devant sa compatriote Annemiek Van Vleuten et l’Allemande Judith Arndt. Soit huit titres de championnes du monde à elles trois, sur route ou contre la montre… Est aussi native de Saint-Dié l’ancienne spécialiste de cyclo-cross Nadia Triquet-Claude.
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Nadia Triquet-Claude © Pressesports/Bruno BAde
Marianne Vos © Pressesports/David Stockman/Belga
Nadia Triquet-Claude © Pressesports/Bruno BAde
Marianne Vos © Pressesports/David Stockman/Belga
Nadia Triquet-Claude © Pressesports/Bruno BAde
À VOIR
Musée Pierre Noël
Le Musée Pierre-Noël s’est récemment offert une nouvelle jeunesse pour améliorer l’accueil et le confort des visiteurs. Sont ainsi visibles les espaces dédiés au XXe siècle qui prennent ancrage dans la destruction de la ville en 1944 et ouvrent sur les problématiques d’après-guerre tant en matière d’architecture avec Le Corbusier, de design et d’industrie avec Jean Prouvé et d’art avec notamment la Nouvelle Ecole de Paris… À découvrir également le fonds de Claire et Yvan Goll, figures du surréalisme, ainsi que l’abstraction des années 50 au travers des œuvres de Zao Wouki, Bazaine, Manessier, Fernand Léger, Pierre Didier …
La manufacture Claude et Duval
Construction : 1946 Classement : patrimoine mondial de l’Unesco / Monument historique depuis 1988. Histoire : en juillet 1946, l’industriel Jean-Jacques Duval confie à Le Corbusier la reconstruction de sa bonneterie, fondée en 1908 et détruite aux deux tiers en novembre 1944. L’architecte saisit cette occasion pour réaliser une « usine verte », fonctionnelle, 20% moins chère qu’une construction traditionnelle. La manufacture est reconstruite sur son site initial près de la cathédrale en ruine. Caractéristiques : Le Corbusier conçoit un projet qui se rattache à l’un des anciens ateliers au niveau du rez-de-chaussée. L’édifice, long de 80 mètres et large de 12,50 mètres environ, ressemble à une petite unité d’habitation montée sur pilotis, haute de trois étages et couverte d’un toit-terrasse autonome. Techniquement et plastiquement, la manufacture réussit l’alliage d’une ossature de béton et de deux murs-pignons aveugles en grès rose de réemploi. Les plafonds sont peints de rectangles de couleurs vives. Le contraste de matériaux et de couleurs qui en résulte situe cette œuvre dans la filiation des villas des années trente, qui annonçaient déjà le « Brutalisme » des années d’après-guerre. Les ateliers largement vitrés sont protégés par des brise-soleil en béton qui jouent un rôle esthétique autant que fonctionnel. Ce sont les premiers réalisés en France, dans l’œuvre de Le Corbusier, quelques mois seulement avant ceux de l’Unité d’habitation de Marseille. Destination actuelle : la manufacture de Saint-Dié-des-Vosges, usine Claude et Duval est une usine textile toujours en activité aujourd’hui. La société fabrique essentiellement des produits de luxe, en maille, pour femmes. L’usine est classée au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco comme l’ensemble de l’œuvre du Corbusier.
Camp celtique de la Bure
Période : second âge de fer. Classement : Monument Historique depuis 1982. Caractéristiques : la Bure est en Lorraine le deuxième site archéologique majeur après celui de Grand. Surplombant la vallée de la Meurthe, le site est constitué d’un éperon barré, naturellement fortifié, dont le caractère défensif a été renforcé dès le IIe siècle avant notre ère par une série d’ouvrages fortifiés. D’une superficie de 3 hectares, le site a fait l’objet de multiples campagnes de fouilles qui se sont étalées de 1964 à 1986. Ces fouilles ont permis de mettre au jour des vestiges d’activités artisanales (travail de la forge, extraction de la pierre ...), agricoles et cultuelles (représentations sculptées de plusieurs divinités liées aux cultes des Dianes, de Jupiter et de Mercure) ainsi que plus d’un millier de pièces de monnaies (gauloises et romaines) témoignant d’échanges importants.
Patrimoine du XXe siècle
L'ensemble du centre-ville rive droite de la seconde reconstruction de Saint-Dié-des-Vosges (quai de Lattre, quai Leclerc, rue Thiers, rue Stanislas, rue Dauphine, place du Général de Gaulle…) a été labellisé Patrimoine du XXe siècle par le ministère de la Culture.
Tour de la Liberté
Ressemblant à un grand oiseau blanc posé au milieu du parc Mansuy, elle symbolise la recherche de tous les peuples, la liberté. La tour a été érigée par les architectes vosgiens Nicolas Normier et Jean-Marie Hennin pour commémorer le bicentenaire de la Révolution française. Elle fut d'abord montée à Paris, au jardin des Tuileries, en 1989, flanquée d'une tour similaire. La ville de Saint-Dié-des-Vosges obtint de l'accueillir l'année suivante contre un franc symbolique. Elle y fut inaugurée le 14 juillet 1990.
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