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  • Photo du rédacteurAlexia

TOUR DE FRANCE FEMMES : PORTRAIT EVITA MUZIC

TOUR DE FRANCE FEMMES AVEC ZWIFTET LE TOUR CHANGE LA VIE


L’élite mondiale du cyclisme a connu l’été dernier une petite révolution avec la première édition du Tour de France Femmes avec Zwift, qui est immédiatement devenu l’échéance structurante de la saison. Alors que l’horizon de la deuxième édition se profile, six coureuses témoignent de leur expérience de juillet dernier.


 


Évita Muzic, née le 26 mai 1999 à Lons-le-Saunier, est une coureuse cycliste française spécialiste de cyclo-cross et de cyclisme sur route. Le 22 août 2019, Évita Muzic devient la première championne de France sur route espoirs sur une compétition spécialement dédiée aux espoirs dames. photo DR




 

Evita Muzic : « Top 10 du Tour, ça parle à tout le monde » Originaire de Franche-Comté, formée au pôle de Besançon et multi-titrée chez les jeunes en cyclo-cross comme sur la route, Evita Muzic a son lot de points communs avec l’autre tête d’affiche du cyclisme français sur les courses montagneuses, Juliette Labous. Mais à l’inverse de la coureuse de DSM, d’un an son aînée, la Jurassienne a tracé son sillon dans la seule équipe française du World Tour, FDJ-Suez, qu’elle a rejointe dès la sortie des rangs juniors en 2018. Identifiée de longue date comme une grimpeuse de grand talent, Evita Muzic gravit les marches patiemment dans l’objectif de devenir un jour la n°1, d’abord dans sa formation puis au niveau mondial. Ces derniers mois, les déboires rencontrés par Marta Cavalli et Cecilie Uttrup Ludwig ont accéléré son apprentissage du rôle de leader. Si sa 8e place sur le premier Tour de France Femmes avec Zwift a constitué pour elle “une bonne surprise”, la grimpeuse de 24 ans a depuis confirmé en terminant 5e de la Flèche Wallonne puis 6e de son premier grand tour abordé en tant que leader, La Vuelta Femenina by Carrefour.es, avec à la clé une 4e place aux Lacs de Covadonga. De quoi aborder le Tour avec confiance, même si elle devra surtout épauler ses leaders, comme l’an passé.


Evita Muzic (FDJ-Suez) Née le 26 mai 1999 à Lons-le-Saunier


Équipes successives FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope (2018 à juillet 2022), FDJ-Suez-Futuroscope (juillet 2022 à fin 2022), FDJ-Suez (2023)


Principaux résultats 2015 : championne de France cadettes de cyclo-cross 2017 : championne de France juniors sur route 2019 : championne de France espoirs sur route 2020 : vainqueur d’étape sur le Tour d’Italie et 10e du général 2021 : championne de France sur route 2022 : 8e du Tour de France Femmes avec Zwift, 2e du Tour de Burgos, 6e du Tour de Romandie, vainqueur de l’Alpes Grésivaudan Classic 2023 : vainqueur de l’Alpes Grésivaudan Classic, 5e de la Flèche Wallonne, 6e de la Vuelta Feminina by Carrefour.es


Signe particulier :


Muzic se prononce à la française (“musique”) mais ce patronyme est d’origine slovène. Ses arrières grandsparents sont en effet originaires de Trieste, qui de leur temps faisait état de ville frontière entre l’Italie et la Yougoslavie. Son prénom, lui, est inspiré d’Eva Peron, la madone du peuple argentin, dont le diminutif était Evita. “Mes parents aimaient bien ce prénom, mais ça ne va pas plus loin” raconte-t-elle.


Evita Muzic, quand vous repensez au premier Tour de France Femmes avec Zwift, quelle image vous revient en premier ?

La Planche des Belles Filles ! C’est vrai que c’était l’arrivée chez moi (elle a grandi dans la même région, à Lons-le-Saunier puis à Besançon). Mon père a organisé un bus de supporters avec des membres de ma famille et mes amis. Ils avaient fait des tshirts, des drapeaux... Mon nom était écrit sur la route, j’entendais mon nom tout au long de la montée. C’est vraiment un bon souvenir.


Vous avez pu retrouver vos proches dès l’étape terminée ?

Oui, oui, ils étaient en haut, éparpillés un peu partout. Mon père était au début de la partie gravel. Eddy (Finé, son compagnon et coureur chez Cofidis) était monté tout en haut. Quand je suis redescendue, j’avais perdu tout le monde mais ils sont venus après au bus de l’équipe. En plus de mes parents, il y avait aussi un copain de mon père, Éric, avec qui je roule depuis petite et encore aujourd’hui quand je rentre à Lons-le-Saunier (elle vit désormais à Grenoble). Il y avait tellement de monde que j’ai du mal à me souvenir de tous !


Avec près d’un an de recul, qu’a changé ce premier Tour de France Femmes avec Zwift dans votre carrière, et plus largement dans votre vie ?

C’est la plus grosse course au monde. Maintenant, quand on me demande si j’ai fait le Tour, je peux répondre oui. Et c’est vrai que d’avoir fait Top 10 du Tour, ça parle à tout le monde. C’est quand même un gros résultat. En plus, c’était une super belle édition. Il y avait du public tout au long de la route. Ça restera un grand souvenir. photo DR


« Une fois que c’était fini, on a réalisé tout ce qui a été fait »

Était-ce une surprise, pour vous, de finir aussi bien placée au général (8e ) ?

Il s’agissait alors de votre meilleur résultat en grand tour. Oui ! Au départ, je ne devais pas faire le général. C’était vraiment pour Marta Cavalli et Cécilie Uttrup Ludwig. Et c’est vrai qu’on a perdu Marta au deuxième jour. Ça a changé les plans, puis ça s’est clairement fait à la pédale lors de l’avant-dernière étape. Vu que je me suis retrouvée dans le groupe de Cecilie (qui a terminé 7e du général), je l’ai aidée et ça m’a fait grappiller des places. Mais l’objectif était davantage de faire un bon résultat sur une étape. J’étais contente d’avoir fait deuxième sur l’étape des chemins blancs (la 4e , à Bar-sur-Aube). On va dire que ce n’était pas vraiment attendu. Et que c’était une bonne surprise.


Diriez-vous qu’il y a un avant et un après Tour en termes de confiance ?

Peut-on parler de déclic ? Le déclic, je le situerais plus sur la Vuelta, en mai dernier. Car là, j’étais leader n°1, et c’était vraiment autre chose. La course, on ne l’aborde pas du tout pareil. Après, niveau confiance, le Tour reste une course à part. Il y avait énormément de pression. Pendant la course, ça frottait énormément, j’avais du mal à me placer et c’est vrai que toute l’année, étant donné que c’était le premier Tour, tout le monde ne parlait que de ça. On n’avait pas cinq minutes pendant le Tour, entre les protocoles de récupération, le temps pour les médias… C’était quand même épuisant mentalement. Une fois que c’était fini, on a réalisé tout ce qui a été fait. On a quand même passé un bon Tour avec la victoire de Cecilie (à Epernay, 3e étape). Il y a eu des hauts et des bas, mais c’est ce qui rend les victoires encore plus belles.


« Je suis moins dans le mode ‘’je suis et je survis’’. Je peux davantage peser sur la course »

Ce printemps, vous avez continué à grimper dans la hiérarchie en vous classant 5e de la Flèche Wallonne et 6e de la Vuelta Femenina by Carrefour.es, avec une 4e place au sommet des Lacs de Covadonga.

L’équipe a toujours eu confiance en moi. Et le but sur le long terme est que je devienne leader de l’équipe. Malheureusement, Marta met un peu de temps à revenir suite à son incident de l’an passé. Ils m’ont donc laissé plus de responsabilités sur la Vuelta, et c’est vrai que d’avoir pu faire une course à étapes en leader n°1… En fait, ce n’est pas inné d’être leader, ça s’apprend, il faut essayer. Et c’était vraiment super. En plus, je suis quand même contente d’avoir fait de bons résultats. Ça m’a fait franchir un cap mental de voir que je pouvais suivre les meilleures dans les longues ascensions, peut-être pas jusqu’au bout mais du moins une bonne partie. Maintenant, on va dire que je suis moins dans le mode « Je suis et je survis ». Je peux davantage peser sur la course. Et d’avoir la confiance de toute l’équipe, ça aide.


Pour autant, cette 2e édition du Tour de France Femmes avec Zwift, vous l’aborderez dans le même rôle que le premier. Au soutien de vos leaders.

Normalement oui. J’aurais ma chance sur le Giro. C’est ce qui était prévu au début de l’année. On a orienté les pics de forme làdessus. Mais j’aurai peut-être un peu moins de pression. Car c’est vrai que mentalement, c’est dur. Je fais les trois Tours cette année, et la pression est là à chaque fois… On verra comment ça se passe, mais pourquoi pas faire un bon résultat sur une étape, notamment la deuxième, qui me correspond bien et peut offrir des opportunités. Il faudra surtout qu’on s’appuie sur notre gros collectif. Si on est plusieurs à essayer, il y aura peut-être un moment où j’aurai ma chance.


Que vous évoque le Tourmalet, qui accueillera l’arrivée de l’avant-dernière étape ?

C’est une montée mythique, celle qui a été le plus empruntée sur le Tour. Après, mon cœur aurait préféré qu’on soit dans les Alpes mais je pense que l’on y viendra un jour ! Je n’ai pas souvent eu l’occasion d’aller dans les Pyrénées, mais j’ai vraiment hâte de faire cette étape. C’est encore un autre “level” que l’an dernier. La Planche des Belles Filles est devenue une référence dans le Tour mais ça n’a quand même rien à voir. Les autres cols qu’on avait faits étaient moins connus du public. Alors que là, le Tourmalet, c’est le Tourmalet. Et avec l’Aspin, ça parle à tout le monde



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