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  • Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

UNE SICILIENNE PEUT EN CACHER UNE AUTRE...

Dernière mise à jour : 22 sept. 2023


Cette Dame avec un grand "D" qui a su élever une tribu de treize enfants, partie de son Italie natale pour fuir le fascisme, vécu deux guerres, connu la naissance de la quatrième République et poussait ses premiers cris en 1928.

Une famille rend hommage à leur maman avec toute la puissance que cela peut dégager. A leur façon, avec leur mots, avec leur amour qu'ils portent à leur maman, voici l'histoire de cette "MAMA SICILIENNE" qui faisait les pâtes les plus délicieuses de la planète. 
Suivez son histoire...


Les émissions de télé réalité sur les familles nombreuses n'ont qu'à bien se tenir. Car ce qui va suivre est un bulldozer de mots avec une fratrie de 13 enfants. Ces productions de potins n'ont rien inventé de plus que de vulgariser "LA" vrai famille nombreuse et authentique comme ils en existent beaucoup.

 

Giuseppe, avez-vous une pensée à formuler pour votre maman, si oui laquelle ?

Pourquoi faudrait-il verser des larmes à des personnes du monde public quand bien même ces mêmes personnes n'ont pas de liens tangibles avec elles. Ma maman a quelque chose de plus fort par rapport à ces gens-là n'ont pas et n'auront jamais de leur vivant et après.


laquelle ?

La PAIX


 

TON SOURIRE RESTERA TOUJOURS DANS NOS MÉMOIRES...

 


QUAND LE TEMPS S'EST ARRÊTÉ !


Chaque année au mois de Mai à la même période, c'est l'effervescence, les enfants organisent, en invitant cousins, cousines, oncles, tantes, neveux et nièces, une fête annuelle qui marque une nouvelle année d'anniversaire pour leur Maman [LA] doyenne Salvatrice. Cette Dame avec un grand "D" qui a su élever une tribu de quatorze enfants, partie de son Italie natale pour fuir le fascisme, vécu deux guerres, connu la naissance de la quatrième République et poussait ses premiers cris en 1928. C'est son histoire que vous allez découvrir.



Mais avant de pouvoir vous raconter son histoire, voici une lettre du dernier de la fratrie

Maman, on peut toujours remettre au lendemain ce qu'on pourrait faire aujourd'hui. On n'a toujours une seconde chance.

Si j’avais su… Qu’hier soir, quand je suis allé(e) me coucher, que je ne te reverrais plus. Même fatigué(e), j’aurais dû entrer dans la chambre, te dire bonsoir et te donner un baiser sur la joue.


- Si j'avais su que ce serait la dernière fois que je te verrais t'endormir, rigoler, bouger, crier, je t'aurais embrassé du plus fort que je pouvais. - Si j'avais su que ce serait la dernière fois que je te voyais franchir la porte, je t'aurais serré très fort contre moi. - Si j'avais su que ce serait la dernière fois que j'entendrais ta voix je l'aurais enregistrée pour la réécouter chaque jour. - Si j'avais su que ce serait la dernière fois, j'aurais pris le temps de m'arrêter et de te dire "Je t'aime" au lieu d'assumer que tu le savais. - Si j'avais su que ce serait la dernière fois, je serais resté-là pour partager ce jour avec toi, au lieu de penser que tu en avais tellement d'autres à vivre que le laisser passer sans te voir n'avait pas d'importance.

Beaucoup pensent le faire demain alors, pourquoi pas aujourd'hui?

Maman, on peut toujours remettre au lendemain ce qu'on pourrait faire aujourd'hui.

On a toujours une seconde chance. On pourra dire demain "Je t'aime", "Tu es importante pour moi", "Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour toi?" Mais sait-on jamais? Aujourd'hui est tout ce que je possède, et je veux te dire combien tu es précieuse à mes yeux. Demain, ne l'oublions jamais, n'est jamais une certitude, juste une promesse. Aujourd'hui est peut-être notre dernière chance de dire l'amour que l'on te porte. Beaucoup pensent le faire demain alors, pourquoi pas aujourd'hui? Parce que si demain ne vient jamais, ils risquent de regretter de ne pas avoir pris ce moment pour un sourire, une caresse un baiser, une étreinte, une attention qui aura été son dernier souhait, sa dernière joie, son dernier souffle ! Son dernier soupir... Aujourd’hui, je veux prendre le temps de serrer ceux que j’aime dans mes bras, leur chuchoter des mots tendres, leur dire combien je les aime, prendre le temps de leur dire

"Je te prie de m'excuser", "Je suis désolé",

"Merci",

"Il n'y a pas de problème", de les regarder d'un regard d'amour. - Si demain ne vient jamais, vous n'aurez aucun regret de ce qu'aurait pu être aujourd'hui.

 

VOICI SON HISTOIRE

 

C 'est sous une monarchie dictatoriale Mussolinienne 1922/1943, attrapé par des partisans en 1945 alors qu'il prend la fuite déguisé en soldat allemand que Mussolini est fusillé avec Clara Petachi sa maîtresse,. En France, c'est Gaston Doumergue qui dirige le pays. Pendant ce temps, Salvatrice respire ses seize printemps et connaît la libération en 1945. La France voit la naissance de la quatrième République, le premier président est Vincent Auriol élu en 1947-1954 et René Coty 1954-1959 lui succède.


A ce moment-là, elle a 31 ans quand elle quitte la péninsule Sicilienne avec sa maman Maria Maniscalo, notre grand-mère, pour la France. Elles s'installent à Grenoble au 24, rue Chenoise ou quelque chose comme ça et plus tard, au 5, rue Alphand en plein cœur de Grenoble, elle aussi avait fait front à cette guerre.


La Vème république ouvre ses portes et déroule le tapis rouge au futur président, le général Charles De Gaulle (1959/1969) qui s'était caché en Angleterre durant la guerre. Mai 68 éclate l'année de ses 40 ans et deux ans après ma naissance. La famille grandissant, Salvatrice élit domicile dans une maison, au Péage de Vizille dans le sud de Grenoble.


Pour des raisons inconnues, la famille doit quitter les lieux et se réfugier à Saint-Martin d'Hères à l'Est de Grenoble. Un an plus tard, ce sont les premiers coups de pédales sur son petit vélo rouge à benne blanche au pied de l'immeuble que le petit dernier donne. Umberto Polidori, notre papa nous quitte pour l'Italie et le divorce sera prononcé laissant derrière lui, une famille, des enfants et une maman avec un Grand Cœur seule devant la vie.





Georges Pompidou, vénéré par notre mère, devient en juin 1969 le deuxième président de la Vème république et décède en avril 1974. Les aînés, Anna, Catherine, Marielle, Angelo et Pierre étaient partis depuis bien longtemps du cocon familial pour fonder leur famille et faire le bonheur de maman. Valéry Giscard d'Estaing est élu chef de la nation (1974/1981).


Tandis qu'à 53 ans, notre mère, avait décroché un travail de ménage depuis fort longtemps chez une avocate Maître Gavaronne. Nous étions chez grand-mère Maria les samedis, plantés devant une télé d'époque à regarder l'émission de Bernard Golay "Samedi est à Vous" qui a vu le jour le 15 septembre 1973 avec au programme "Les mystères de l'ouest", "Les envahisseurs", "Columbo", "Au nom de la loi"... Pendant que maman faisait du ménage rue Palanka chez une dame de la haute aristocratie du barreau de Grenoble.


Et le reste du temps, nous étions scolarisés quand les écoles voulaient bien de nous. La famille déménagea de nouveau pour habiter à la Villeneuve au 120 galerie de l'Arlequin appartement 117. Pour accéder à cet immense salon, maman devait escalader douze ou seize marches souvent avec des sacs très lourds remplis de victuailles. C'était pour Elle le Mont Everest !


Quelques années plus tard, frère Michel était parti à Paris pour réaliser son rêve de coiffeur, soeur Erica s'était transportée dans les Hautes Alpes et soeur Josiane par la suite, cessera la coiffure, sa passion, car atteinte d'une maladie. Notre frère Michel s'investit pour lui venir en aide et lui trouver des centres adaptés à sa maladie. Sans sa présence et le temps passé, soeur Josiane aurait été mal en point.


Le 21 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la république. Nous étions toujours à la Villeneuve. En 1989, la famille déménage pour une dernière fois direction le village Olympique qui était à l'époque la cité des athlètes des Jeux Olympiques d'hiver de Grenoble de 1968 avec les victoires de Jean-Claude Killy que nous connaissons.


Parce que vivre c'est être INTEMPOREL Et nous sommes sûrs qu'elle aura toujours le dernier mot!

Jacques Chirac est élu le cinquième président de la cinquième république (1995/2007). A l'autre bout de la France en traversant la méditerranée, Aïcha et Florence étaient toujours prisonnières en Algérie mais avec plus de liberté, paradoxe de la vie. Ce n'est qu'à la mort de leur père qu'elles quittent le pays et s'installent en France.


C'est une maman aimante qui s'est toujours battue contre des montagnes, des océans, des bureaucrates pour récupérer ses deux filles séquestrées et kidnappées par son deuxième mari, pour les faire revenir en France.


Cette mère nourricière a alors 79 ans et voit l'élection d'un Nicolas Sarkozy (2007/2012) avocat et jeune arriviste détrôné par François Hollande en 2012/2017 qui lui même sera éjecté par un de ses bras droits Emmanuel Macron, actuel président de la République.


Ils font figure de jeunots, tous devant cette Grandissima MAMA de quatre vingt onze ans à qui ils doivent le respect. Avec le soutien actif de sœurs Catherine et Anna qui viennent en renfort à frère François, et envers qui la famille est reconnaissante pour ce qu'ils font à notre maman.


Aujourd'hui, elle vit paisible dans une ancienne ferme rénovée dans les années 1980 en maison de campagne par notre frère François. Ce pilier de famille depuis quarante ans est devenu malgré lui soutien de famille, il a fait plus que n'importe quel intervenant de santé ou personnel administratif.


Il a su mettre en place une présence incontestable pour subvenir aux besoins de notre doyenne tout au long de son parcours social. A lui seul, il est devenu, maçon, charpentier, électricien, carreleur, ferronnier, mécano, docteur, cadre administratif, écrivain public, assistant social, chauffeur, aide à domicile, veilleur de nuit, aide soignant...





ll a su prendre en charge une maman vieillissante et lui apporter tous les soins nécessaires. C'est grâce à sa présence, à sa détermination, à son courage, à l'amour qu'il porte à notre mère et à la arrière arrière arrière grand-mère qu'elle est, que celle-ci peut rire, sourire, regarder, prendre, toucher, respirer, goûter, pousser des gueulantes, serrer, chérir, aimer, marcher dans le potager, passer des vacances en Sicile, et surtout, VIVRE. Parce que vivre c'est être INTEMPOREL Et nous sommes sûrs qu'elle aura toujours le dernier mot!


Il y a une semaine de cette année, elle chantonnait avec tata Rosette, sœur Cathy et Anna une chanson de ses terres de Sicile.





Aujourd'hui, moi Salvatrice, 95 ans, j'ai décidais de donner un dernier soupir, un dernier souffle et partir pour rejoindre ma maman et les miens.


Je me suis éteinte le mardi 29 août 2023 à 11h

A mes enfants, je leur dit MERCI !


Pierrot, François, Angelo, Michel, Michel junior, Marielle, Catherine, Anna, Josiane, Erica, Florence, Aïcha et Giuseppe


ON T'AIME MAMAN...


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