VACCINS, CONFINEMENT, COUVRE FEU, A QUI PROFITE CES MESURETTES ?
Cafouillage de la vaccination :
La responsabilité du mille-feuille des organismes de santé
La crise du coronavirus et la mise en place de la vaccination ont servi de révélateur à un fait grave : malgré une multitude d’instances de prévision et de gestion des crises sanitaires, la France est incapable d’apporter des solutions.
Un an après le début de la crise sanitaire, près d’un mois après le début de la vaccination, le gouvernement français n’a pas l’air plus efficace face à la crise.
Un an après le début de la crise sanitaire, près d’un mois après le début de la vaccination, le gouvernement français n’a pas l’air plus efficace face à la crise. Toujours en position de réaction plus que d’anticipation, à la traîne de nos voisins européens en termes de gestion de crise et de distribution et d’injection des doses de vaccin, la France semble fragilisée.
Et si c’était la multitude de ces acteurs qui avait empêché une gestion cohérente ?
Notre pays dispose pourtant de 10 organismes qui auraient dû prévoir la crise et organiser la réponse étatique : directions générales, conseils, agences gouvernementales… Et si c’était la multitude de ces acteurs qui avait empêché une gestion cohérente ? Pas moins de 10 organismes se partagent la gestion de la crise sanitaire Les Français les ont découvert au fil de leurs recommandations, instructions, interdictions diverses et variées. Agences régionales de Santé, Haut Conseil à la Santé publique, Agence nationale de la sécurité du médicament… Vous trouverez à la fin de cet article un tableau présentant ces organismes et leurs différentes compétences, qui souvent se recoupent.
Ainsi Santé publique France, le Haut Conseil à la Santé publique et la Direction générale de la Santé ont tous des prérogatives de prévision, respectivement « observation et surveillance épidémiologique », « fournir aux pouvoir publics l’expertise nécessaire à la gestion de crise », et « protéger des menaces sanitaires nationales et internationales ».
Pourtant, dès le début de la crise sanitaire, rien n’a été anticipé ni même géré : il y a d’abord eu une pénurie de masques, puis une incapacité à tester massivement, et maintenant une véritable cacophonie autour de la vaccination.
Vaccination : qui commande ? Tout le monde et personne Pour le cas précis de la vaccination, là encore, la France est dotée d’organismes spécifiques. Il y a notamment l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), responsable de la sécurité des produits de santé, et la Commission technique des vaccinations, qui élabore la politique de vaccination générale. C’était insuffisant pour le gouvernement, qui a jugé nécessaire de se doter également d’un Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale début décembre 2020. En plus de ces instances de décision et de conseil, Santé publique France est l’entité concrètement chargée de l’approvisionnement en vaccins, avec les résultats que l’on connaît. Il faut ajouter le ministère de la Santé, ainsi que les ARS (Agences régionales de santé), censées dispatcher les doses de vaccin à travers le territoire et s’assurer de leur répartition dans les centres. Concrètement, les ARS sont chargées de « piloter une cellule opérationnelle de vaccination dans chaque département », mais aussi de recenser les vaccinations. Une compétence partagée avec l’ANSM, qui doit surveiller les effets indésirables et anticiper les ruptures de stock…
Avec cette accumulation, la mauvaise organisation de la logistique vaccinale, décentralisée tout en étant sous la coupe de l’Etat, doit-elle étonner ? Ces entités aux compétences quasi identiques entrent finalement en contradiction les unes avec les autres, et, tout le monde étant chargé de tout, personne ne décide vraiment de rien.
Comme l’IREF le préconise de manière générale, il faut simplifier drastiquement l’organisation des politiques sanitaires, en délimitant clairement les compétences de chacun, et en supprimant les instances qui font doublon. Il faut aussi faire confiance aux professionnels de la santé et permettre aux praticiens d’agir dans les conditions qu’ils jugent les meilleures. En termes de santé publique comme en politique générale, la simplicité et la rapidité sont gage d’efficacité. Ce dont nous avons besoin plus que jamais.
Compétences des différents organismes en charge de la santé en France
source : irefeurope.org
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