ÉTAPE 10 - OLÉRON/ÎLE-DE-RÉ - 168,5 KM - PLAT
ÉTAPE 10 - OLÉRON/ÎLE DE RÉ - 168,5 KM - PLAT
Ça va envoyer du lourd sur une dés étapes les plus roulantes du Tour de France. Après une bonne journée de repos en Charente-Maritime, les coureurs vont pouvoir s'exprimer sur un parcours très roulant. Seront les vedettes de cette étape, les rouleurs qui vont pas se faire attendre et très certainement creuser très rapidement l'écart. Une affaire à suivre qui pourrait bien faire basculer les pronostiques.
SELON CHRISTIAN PRUDHOMME
Deux îles reliées par une étape du Tour, voilà déjà un menu inédit pour le peloton, exposé au risque de ne pas arriver en un seul morceau à Saint-Martin-de-Ré. Cette véritable « échappée maritime » sera marquée par les édifices Vauban de Royan, Rochefort ou La Rochelle mais surtout par un itinéraire en grande majorité côtier et par une traversée des marais tout aussi propice aux bordures.
PROFIL DE LA COURSE
PROFIL DES DERNIERS KM
ÎLE D’OLÉRON ET LE CYCLISME
Oléron a déjà reçu une fois la visite du Tour de France et fait, à ce titre, partie du cercle fermé des îles françaises ayant accueilli la Grande Boucle, parmi lesquelles on trouve la Corse, mais également Noirmoutier, reliée comme elle au continent par un pont. En 1983, le peloton ralliait Oléron depuis Nantes et, au terme d’une étape mouvementée, où tous les leaders avaient pointé le bout de leur nez, c’est le facétieux Italien Riccardo Magrini qui s’imposait en s’extirpant du peloton sous la flamme rouge. Cette même année, le coureur toscan avait également enlevé une étape du Giro, mais pour lui, la comparaison n’avait pas lieu d’être : « Une victoire sur le Tour vaut cinq victoires sur le Giro », assurait-il à l’arrivée. Oléron est également l’île natale de l’ancien coureur cycliste Jean-Louis Bodin, qui participa à quatre Tours de France entre 1965 et 1968 au sein de la formation Mercier, et qui nous a quittés en juin 2019.
TOUTES VOILES DEHORS
Les points communs entre la voile et le cyclisme de compétition ne sont pas nombreux. Toutefois, la course en peloton nécessite une aptitude à la navigation par gros temps. Il s’agit d’un atout majeur pour les plus à l’aise dans l’exercice, et d’une faiblesse rédhibitoire pour ceux qui cafouillent dans les bourrasques. Il se trouve que l’étape du jour, la première de l’histoire du Tour tracée entre deux îles, sera particulièrement exposée aux vents, si tant est qu’ils se décident à souffler. Les 90 derniers kilomètres de l’étape sont tracés en quasi-intégralité sur le littoral et la traversée du pont de l’île de Ré, qui s’étend sur près de trois kilomètres, pourrait se révéler décisive, en particulier à 16 kilomètres de l’arrivée à Saint-Martin-de-Ré. Bien entendu, un scénario avec des bordures pourrait à la fois avoir des conséquences sur la hiérarchie au classement général et sur les candidats encore en lice pour la victoire d’étape. De la même façon que Tadej Pogacar avait lâché 1’20’’ sur le route de Lavaur, la tentation peut-être grande pour Primoz Roglic et sa bande de moussaillons de faire sauter l’un ou l’autre de ses rivaux les plus proches pour le Maillot Jaune. Également sur ce principe, il n’y aurait rien de surprenant à voir Peter Sagan, le capitaine du vaisseau Bora, demander à ses hommes de tendre les voiles pour faire passer par-dessus bord quelques-uns des sprinteurs qui lorgnent sur son maillot vert, à commencer par Sam Bennett. Pour assister à une régate de qualité, il faut toutefois que le vent soit au rendez-vous. Dans le cas contraire, un sprint massif pourrait aussi ponctuer en beauté une visite des somptueux sites charentais.
À VOIR :
Fort Boyard
Dès 1666, la création de l’arsenal de Rochefort, ordonnée par Colbert, impose à cette zone une protection militaire. Cependant, face à d'importantes difficultés techniques, le projet de Fort Boyard est maintes fois repoussé. Vauban lui-même renonce et s’adresse à Louis XIV en ces termes : « Sire, il serait plus facile de saisir la lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne ».Il faut attendre le début du XIXe siècle pour voir le projet relancé. En1801, une commission propose de bâtir sur la longe de Boyard un « vaisseau de pierres » en suivant les idées du marquis de Montalembert en matière de fortifications. En 1803, Bonaparte approuve le projet et les travaux commencent en 1804. Les difficultés sont immenses entre l’enrochement qui s’affaisse, les violentes tempêtes et la présence de l’ennemi anglais. Les travaux sont finalement abandonnés. Trente ans plus tard, sous Louis-Philippe, le regain de tension entre la France et l’Angleterre donne une nouvelle impulsion à la construction du fort : extrêmement coûteuse, elle va prendre plus de dix ans. Les fondations sont protégées par une ceinture de granit de Chausey. La partie supérieure est réalisée en pierres des carrières de Crazannes, les voutes et l’intérieur en pierres de Saint-Savinien et les embrasures en briques. Les travaux s’achèvent par la vigie qui sert de sémaphore en 1857. Mais les progrès de l’artillerie rendent ce « fort de l’inutile » obsolète à peine achevé. Il devient une prison où on enferme des soldats prussiens et autrichiens puis des communards, dont Louise Michel et Henri Rochefort avant leur transfert au bagne. Au début du XXe siècle, laissé à l’abandon, il est la proie de pillards. En 1950, il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Jacques Antoine y tourne le pilote du jeu La chasse aux trésors animé par Philippe Gildas et Philippe de Dieuleveult. Le concepteur d’émissions télévisées s’en porte finalement acquéreur en 1988 pour 1,5 million de francs et le revend pour un franc symbolique au Conseil général de Charente-Maritime tout en se réservant l’exclusivité de l’exploitation. Le premier épisode de Fort Boyard est diffusé le 7 juillet 1990 et le concept sera par la suite vendu à une trentaine de pays différents rendant le fort célèbre dans le monde entier. L’émission fêtera donc ses trente ans pendant le Tour de France ! Le Fort Boyard n'est pas accessible au public, mais de nombreuses croisières permettent de s’en approcher au plus près. Patrimoine militaire
Héritage d'un riche passé, l'île d'Oléron et le bassin de Marennes abritent aujourd'hui un patrimoine unique en termes d'architecture militaire. La citadelle du Château d'Oléron, la place forte de Brouage et le Fort Louvois en sont les fleurons. La citadelle du Château d’Oléron constitue un ensemble fortifié complexe et remarquable. Son rôle était de protéger l’embouchure de la Charente et le port de Rochefort. Elle est le résultat de cinq campagnes de construction échelonnées sur 120 ans, et fut achevée au début du XVIIIe siècle par Vauban. Le Fort Chapus ou Fort Louvois est situé face à Bourcefranc-Le Chapus. Il est édifié sur le rocher du Chapus par Vauban à la fin du XVIIe siècle sous l'ordre de Monsieur de Louvois, dont il a pris le nom. Ses canons devaient croiser le tir avec ceux de la citadelle du Château d'Oléron, en face, pour empêcher le passage aux Anglais et protéger l'arsenal maritime de Rochefort. Il est reconnaissable par sa forme de fer à cheval. Fondée en 1555, au cœur des marais, Brouage fut tout d’abord une place importante dans le commerce du sel en Europe à une époque où la mer était bien plus haute. Au XVIIe siècle, sous l’impulsion de Richelieu, le lieu se fortifia pour devenir une place forte réputée imprenable. La citadelle de Brouage joua alors à plusieurs reprises un rôle stratégique dans la défense des côtes saintongeaises. Le Phare de Chassiron
En service depuis 1836 pour guider les marins entrant dans les eaux du Pertuis d'Antioche, le phare de Chassiron domine la pointe nord de l'île d'Oléron avec ses 46 mètres de haut. Rayé tel un bagnard, le phare de Chassiron abrite un parcours spectacle, véritable circuit vivant retraçant l'histoire d'un jeune naufragé. Après avoir gravi ses 224 marches, on découvre un panorama exceptionnel sur l'île d'Oléron, la balise d'Antioche, La Rochelle, les îles de Ré et d'Aix et bien sûr l'océan... Le Moulin des Loges A Saint-Just-Luzac, au cœur des marais de la Seudre, se dresse l’un des derniers moulins à marée d’Europe affrontant vents et marées pour fabriquer sa farine : le Moulin des Loges. Abandonné, pillé et sombrant dans l’oubli au début du XXe siècle, ce patrimoine fut réhabilité dans les années 2000 par le Conservatoire du Littoral pour ouvrir ses portes aux visiteurs avec la volonté de sensibiliser le public à la richesse du patrimoine local et des marais de la Seudre. Fruit d’un travail d’investigation sur le passé, le mécanisme intérieur est refait en 2006 à l’image de ce qu’il était au Moyen-âge.
À MANGER :
Cité de l’Huître Elle propose une découverte ludique et interactive de l’ostréiculture telle qu’elle est pratiquée sur le bassin Marennes-Oléron. Des cabanes thématiques composent le parcours pour tout savoir sur les différentes étapes de la vie de l’huître. Tout au long de l’année de nombreuses animations sont proposées : balades à vélo, initiations d’ouverture d’huîtres, dégustations d’huîtres chaudes.
Personnalités : Aliénor d’Aquitaine, Agrippa d’Aubigné (homme politique, poète), Pierre Loti (écrivain, enterré sur l’île), Pierre Bergé.
Spécialités : huîtres de Marennes-Oléron, coquillages, crustacés, moules de bouchot. Poissons. Melon charentais, oignon de Saint-Turjan. Viticulture (vins de pays charentais, cognac, pineau). Bière (Naufrageurs, Fort Boyard). Sel marin.
Sport : nautisme, golf neuf trous. Vélo : 160 km d’itinéraires cyclables
Économie : tourisme, pêche, ostréiculture, viticulture, commerce.
Culture et festivals : Fête du Mimosa, Festival Musiques au pays de Pierre Loti, Sites en scène Jazz en feux, Un piano dans la pinède
Labels : Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage, Territoire à énergie positive, Oléron Qualité Littoral, plusieurs sites classés Natura 2000
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