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Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

ÉTAPE 20 - LACAPELLE-MARIVAL > ROCAMADOUR


ÉTAPE 20 LACAPELLE-MARIVAL > ROCAMADOUR 40,7 KM - C.L.M INDIVIDUEL



VILLE DE DEPART : LACAPELLE-MARIVAL, UNE HISTOIRE



Rencontre de trois terroirs

Le bourg quercynois de Lacapelle-Marival a joué depuis le Moyen age le rôle de petite capitale de son territoire. Lacapelle-Marival se situe à la rencontre de trois terroirs naturels très différents. À l’ouest, ce sont les Causses du Quercy, plateaux karstiques dont les vastes étendues rocailleuses sont propices à l’élevage ovin. Ce territoire fournissait la richesse de ses troupeaux de brebis, dont le nombre de têtes était parfois impressionnant. À l’ouest, ce sont les monts du Ségala, boisés et fertiles, adaptés à l’élevage bovin et, traditionnellement, à la culture de la châtaigne. Entre ces deux milieux très différents, Lacapelle-Marival s’est établi dans le terroir du Limargue, aux riches terres agricoles favorables aux cultures de céréales, aux vergers de noyers ou à la vigne. Depuis sa fondation au Moyen ge sur la route très fréquentée reliant Figeac au sanctuaire de Rocamadour, Lacapelle-Marival s’est développée grâce à la complémentarité de ces terroirs agricoles, qui faisait la prospérité des habitants.

LACAPELLE-MARIVAL, UNE HISTOIRE



Rencontre de trois terroirs

Le bourg quercynois de Lacapelle-Marival a joué depuis le Moyen ge le rôle de petite capitale de son territoire. Lacapelle-Marival se situe à la rencontre de trois terroirs naturels très différents. À l’ouest, ce sont les Causses du Quercy, plateaux karstiques dont les vastes étendues rocailleuses sont propices à l’élevage ovin. Ce territoire fournissait la richesse de ses troupeaux de brebis, dont le nombre de têtes était parfois impressionnant. À l’ouest, ce sont les monts du Ségala, boisés et fertiles, adaptés à l’élevage bovin et, traditionnellement, à la culture de la châtaigne. Entre ces deux milieux très différents, Lacapelle-Marival s’est établi dans le terroir du Limargue, aux riches terres agricoles favorables aux cultures de céréales, aux vergers de noyers ou à la vigne.

Depuis sa fondation au Moyen age sur la route très fréquentée reliant Figeac au sanctuaire de Rocamadour, Lacapelle-Marival s’est développée grâce à la complémentarité de ces terroirs agricoles, qui faisait la prospérité des habitants.

Une famille de seigneurs prestigieux a joué un rôle important dans cette histoire. Les Cardaillac, originaire d’un village voisin (Cardaillac, un village pittoresque établi dans un ancien château fort accroché aux versants du Ségala), ont rayonné pendant des siècles dans toute la contrée et ont été des seigneurs quercynois influents du Moyen ge au siècle de Louis XIV. La plupart des châteaux de la région ont été liés au cours de leur histoire à la famille de Cardaillac, puissamment établie à Lacapelle-Marival.

Figeac © Agence Vent d'Autan/Christophe Bouthé

LACAPELLE-MARIVAL ET LE CYCLISME


Lacapelle-Marival et ses 1 270 habitants n’ont pas encore accueilli le Tour de France, mais la commune fait partie de la communauté de communes du Grand Figeac, dont la principale ville a accueilli la Grande Boucle à trois reprises. La seule arrivée en ville, dans le Tour 2004, avait vu la victoire du local de l’étape, David Moncoutié, au terme d’une longue échappée. Aujourd’hui consultant sur Eurosport au côté de Jacky Durand, Moncoutié a résidé longtemps à Bretrenoux-Biars, autre village de l’aire de Figeac. En 1978, une étape partie de Figeac s’était conclue à Super-Besse par la victoire du Belge Paul Wellens. En 2008, l’arrivée était disputée à Toulouse, où Mark Cavendish avait remporté la deuxième de ses 34 victoires d’étape sur le Tour de France.

 

crédits photos

Mark Cavendish vainqueur d'étape Figeac - Toulouse du Tour de France 2008 © Pressesports/Jean-Christian Biville David Moncoutié vainqueur d'étape à Figeac lors du Tour de France 2004 © Pressesports/Bernard Papon Mark Cavendish vainqueur d'étape Figeac - Toulouse du Tour de France 2008 © Pressesports/Jean-Christian Biville David Moncoutié vainqueur d'étape à Figeac lors du Tour de France 2004 © Pressesports/Bernard Papon Mark Cavendish vainqueur d'étape Figeac - Toulouse du Tour de France 2008 © Pressesports/Jean-Christian Biville

A VOIR



Château de Lacapelle-Marival Fondation : XIIIe et XVIe siècle Style : médiéval et Renaissance Caractéristiques : le massif donjon carré, à mâchicoulis et flanqué d'échauguettes à chacun de ses angles, remonte au XIIIe siècle, tandis que le corps de logis, cantonné de grosses tours rondes, qui lui est accolé, a été ajouté au XVe siècle. Histoire : le château de Lacapelle-Marival a été construit à la fin du XIIIe siècle par Géraud Ier de Cardaillac. Vers 1270, il s'installe dans une des nombreuses paroisses rurales qui composent alors la seigneurie des Cardaillac, terre riche, à la croisée de routes fréquentées, qui donnera naissance à la petite ville actuelle de Lacapelle-Marival. Signes particuliers : la salle du conseil, rénovée début 2000, abrite une impressionnante collection de tableaux de tous les présidents de la République française depuis la IIe République ainsi que des représentations de nombreux anciens maires de Lacapelle-Marival. Classement : Monument historique depuis 1939

Église de l’Assomption de la Sainte-Vierge Fondation : 1575, remaniée en 1875 Style : néo-gothique Histoire : construite en 1575 sur le site d’une chapelle romane du XIIe siècle. Signes particuliers : tableau de Jacques Gamelin (XVIIIe) représentant l'Assomption de la Vierge et tableau du docteur Henri Cadiergues qui représente des brancardiers pendant la Première Guerre mondiale. Vitraux impressionnants.

GR6 - Sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle Une des branches des chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle venant du Puy-en-Velay passe par Lacapelle. Cet itinéraire est aussi un sentier de grande randonnée : le GR6, allant de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) à Saint-Paul-sur-Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence)

Eglise fortifiée Saint-Martial de Rudelle La bastide seigneuriale suffisamment peuplée, les coutumes de Figeac sont accordées en 1320 aux habitants par Bertrand de Cardaillac. Il s'agit de la première mention de l'église fortifiée ou "fort-église" Saint Martial, encore visible de nos jours. Cette forteresse constitue l'unique dispositif défensif de la bastide. Le tracé rationnel préconçu de la ville attesté par les chartes est encore visible, l'église, la place et la halle (disparue en 1964) sont positionnées le long de la voie principale.


 

VILLE D'ARRIVEE : ROCAMADOUR, UNE HISTOIRE



Des siècles de pèlerinage

La cité médiévale de Rocamadour est édifiée à flanc de roche, sur un versant du Canyon de l’Alzou, ruisseau qui coule (le plus souvent à sec) dans la Vallée de l’Alzou. La première présence humaine sur la commune de Rocamadour est attestée par une occupation Néanderthalienne dans une grotte de la vallée de l’Alzou (-50 000) et les études concernant la préhistoire et la protohistoire démontrent une quasi-permanence de l’activité humaine.


On trouve déjà trace du pèlerinage à Sainte Marie de Rocamadour au XIIe siècle. Ensuite, Rocamadour profite au XIIIe siècle d’un fort engouement pour les pèlerinages à la vierge. La venue de Louis IX (Saint Louis) accompagné de sa mère Blanche de Castille et de ses trois frères (Charles d’Anjou, Alphonse de Poitiers et Robert d’Artois) renforce encore le rayonnement de la cité. Le pèlerinage à Notre Dame de Rocamadour est aussi parmi les pèlerinages imposés par les tribunaux flamands. C’est dans ces textes que l’on trouve une correspondance forte avec d’autres pèlerinages du monde chrétien dont Saint Jacques de Compostelle. Certains condamnés se voyant imposés à plusieurs pèlerinages, on trouve parfois le pèlerinage à Notre Dame de Rocamadour associé à celui de Saint Jacques de Compostelle.



Le conflit de la guerre de cent ans à partir de 1340 se rajoute et il est pour un temps dans la région particulièrement funeste. Rocamadour bénéficie tout de même d’une forme de protection puisque les pèlerins de quelque camp auquel ils appartiennent ont le droit de traverser les lignes ennemies pour se rendre à la chapelle de Notre Dame. Le pèlerinage n’a, par la suite, jamais été déserté : tous les historiens de passage jusqu’au début du XIXe siècle en témoignent. Il bénéficie surtout de la ferveur populaire régionale mais il reste important. Il faut bien reconnaitre qu’il ne bénéficie plus de l’attention et des restaurations nécessaires à son bon entretien. Beaucoup de bâtiments sont en ruines quand l’Abbé Caillau y vient en pèlerinage de reconnaissance en 1835. Il fait partie de ceux qui feront prendre conscience de la nécessité de restauration des lieux. Les travaux ont duré près de soixante ans et l’image qu’ils offrent en 1900 correspond à ce que nous connaissons de nos jours.

Rocamadour © Getty/Jon chica parada

ROCAMADOUR ET LE CYCLISME



Ce joyau touristique, architectural et religieux du Lot n’a jamais accueilli le Tour de France, mais avait donné lieu en 2020 à un superbe final d’étape dans la Route d’Occitanie. Sorti dans la bosse finale, Benoît Cosnefroy s’y était imposé devant Bauke Mollema et Thibaut Pinot tandis qu’Egan Bernal enlevait le classement général de l’épreuve. Christian Prudhomme n’avait pas été insensible à la beauté de cette arrivée : « C’est un lieu éblouissant. La ville, l’histoire et le site sont magnifiques. (…) On ne peut pas rester insensible à la candidature de Rocamadour et du Lot, c’est une évidence. »

Benoît Cosnefroy durant le Tour de France 2020 © A.S.O./Alex Broadway

À VOIR :

Le sanctuaire


Véritable défi à l’équilibre, à flanc de falaise, la cité mariale de Rocamadour accueille visiteurs et pèlerins toute l’année. Rocamadour doit sa notoriété à son pèlerinage. Ses mille ans d’histoire remontent aux premiers ermites installés dans un vaste abri sous roche. En 1166 est découvert un corps parfaitement conservé, Saint Amadour, à l’endroit où est maintenant érigé le Sanctuaire. Dès son origine, ce site est dédié au culte marial et à l’intérieur de la chapelle Notre-Dame, on peut admirer la statue de la Vierge Noire. Datant du XIIe siècle, la Vierge Noire ou Notre-Dame de Rocamadour est constituée de deux pièces de bois, l’Enfant étant collé sur son genou gauche.


Basilique Saint-Sauveur


Construction : XIe siècle, puis XVe et XIXe. Style : romano-ogival Caractéristiques : l'église Saint-Sauveur est construite du XIe au XIIIe siècle à une époque de transition entre l'art roman et l'art gothique (style romano-ogival). Elle est bâtie en pierre de taille calcaire et le toit est couvert de tuile plate. L'église basse du XIIe siècle est une crypte qui abritait jadis les reliques de Saint Amadour. L'accès à la basilique se fait par un escalier depuis le second niveau du parvis de la cité. Ses deux nefs sont adossées côté ouest aux parois de la falaise. Histoire : le pèlerinage marial de Rocamadour est l'un des sites majeurs du monde chrétien depuis le Moyen- ge. Dans une bulle de Pascal II en 1105, il est fait mention d'une église Sainte-Marie ou Notre-Dame. À la suite de la découverte en 1166 du corps intact présenté comme celui de saint Amadour, l'ensemble de la Cité religieuse est construit. Alors que le sanctuaire est dans un état de délabrement important et que l'église Saint-Sauveur est toujours en service, les évêques de Cahors décident de restaurer le site à partir de 1842. En mars 1913, l'église est érigée en basilique mineure par le pape Pie X. Signe particulier : un nouvel orgue en forme de bateau construit par le facteur Jean Daldosso a été inauguré en novembre 2013 Classement : Monument Historique depuis 2000


Chapelle Notre-Dame Construction : XIe siècle, puis XVe et XIXe. Style : gothique flamboyant Caractéristiques : la chapelle Notre-Dame s'adosse à l'ouest à la falaise et au nord à l'élévation sud de la basilique Saint-Sauveur. L'édifice est construit en pierres de taille calcaire, de plan allongé à un seul vaisseau avec voûte sur croisée d'ogives et avec un toit à deux pans, couvert de tuiles plates. La porte sud, de style gothique flamboyant, s'orne des armes de l'évêque Denis de Bar. De l'autre côté du parvis, deux peintures murales monumentales L'Annonciation et La Visitation datent du XIIe siècle. Histoire : la chapelle primitive a été détruite en 1476 par un roc détaché de la falaise. Une plaque fixée à l'élévation sud indique qu'elle fut reconstruite en 1479 par Denis de Bar, évêque de Tulle. Elle est par la suite saccagée lors des guerres de Religion et de la Révolution. Les évêques de Cahors décident de restaurer le site délabré à partir de 1842. Entre 1863 et 1864, la chapelle Notre-Dame a été en grande partie reconstruite et agrandie par l'abbé Chevalt.

Signe particulier : au-dessus du retable, Notre-Dame de Rocamadour ou la Vierge noire de Rocamadour est une statue-reliquaire du quatrième quart du XIIe siècle. D'une hauteur de 76 cm, elle est constituée de deux pièces de bois de noyer, l'Enfant étant chevillé sur son genou gauche. Autrefois elle était recouverte d'argent. Elle a été restaurée après la Seconde Guerre mondiale et en 2003. Classement : Monument Historique depuis 2000


La Voie Sainte et l'escalier Depuis le hameau de l’Hospitalet part le chemin, appelé Voie sainte, qu'empruntent les pèlerins pour arriver au sanctuaire : il descend dans la vallée de l'Alzou jusqu'à la ville basse, où se trouve le pied de l'escalier de deux cent seize marches qui mène au sanctuaire. Au Moyen ge, les pèlerins le gravissaient à genoux. La dernière volée de marches passe sous un porche formé par les bâtiments du sanctuaire, et que l'on appelle la Porte sainte, pour déboucher sur le parvis.


Grotte des Merveilles Occupation humaine : paléolithique supérieur, gravettien. Histoire : Marguerite Lamothe n’a que quatorze ans, ce 16 octobre 1920, quand elle se laisse glisser, juste après son père, dans ce trou qui vient brusquement de s’ouvrir au fond de leur jardin de Rocamadour. Ce qu’ils viennent de découvrir leur paraît merveilleux. De plus, certaines concrétions présentent la couleur et la forme des beignets de la région, traditionnellement appelés « merveilles », aussi, la grotte sera baptisée du même nom. Après en avoir assuré la gestion et les visites après la mort de sa mère Marguerite en 1985, Monique a passé le relais à sa propre fille Mireille. Caractéristiques : peu profonde et de dimensions modestes, la grotte séduit d’abord par ses concrétions cristallines. Une fois habitué, l’œil distingue ensuite quelques-uns des soixante-dix motifs pariétaux recensés par les préhistoriens. Il y a plus de 20 000 ans, des hommes sont venus peindre, mains en négatif, cervidés, ponctuations… La visite est guidée et se déroule sur 45 minutes d’avril à novembre. Classement : Monument Historique depuis 1925

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