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Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

ÉTAPE 5 - LILLE MÉTROPOLE>ARENBERG PORTE DU HAINAUT




ÉTAPE 5 - 157 KM - ACCIDENTÉE VILLE DE DEPART : LILLE MÉTROPOLE

LILLE, UNE HISTOIRE : UNE MÉTROPOLE… UNE MOSAÏQUE D’AMBIANCES

À découvrir lors de la Braderie de Lille chaque début septembre, où se retrouvent des chineurs venus de toute l’Europe. Le temps d’un week-end, le territoire est une fête joyeuse, partagée par les habitants et les visiteurs. L’émotion est aussi au rendez-vous lorsque des grandes compétitions internationales sont accueillies au stade Pierre-Mauroy. Un équipement multifonctionnel unique en Europe qui accueillera la 10e édition de la Coupe du monde de rugby en 2023 et les tournois olympiques de handball en 2024. Le territoire, terre de sport, prépare déjà les Jeux de Paris 2024.

L’avenir est dans la friche. Le patrimoine industriel reconverti fait place à la création. EuraTechonologies symbolise ce nouveau départ. Ce site d’excellence dédié à l’économie numérique, 1er incubateur et accélérateur français, avec 200 porteurs de projets/an et 300 entreprises, a trouvé sa place au cœur des Rives de la Haute Deûle labellisées écoquartier. À Lille encore, le site de Fives Cail, autrefois berceau de la sidérurgie ferroviaire, s’est trouvé un nouveau destin en se dédiant à la gastronomie. À Tourcoing, c’est la Plaine Images qui a investi une ancienne friche pour offrir aux créateurs d’images et de jeux vidéo et aux start-ups des installations aux proportions hollywoodiennes. À Roubaix, le patrimoine industriel s’est également réinventé avec la Condition Publique, devenue manufacture culturelle.


Ville étape pour la 18e fois

Préfecture du Nord (59)

Population : 1 200 000 (Métropolitains et Métropolitaines) dans les 95 communes de la Métropole

Personnalités : Charles de Gaulle (né à Lille en 1890), Pierre Mauroy (ancien maire et ancien Premier ministre), Louis Faidherbe (général), Martine Aubry (maire), Adrien Quattenens (député), Nicolas Hulot (ancien ministre), Jean Perrin (Prix Nobel de physique), Alain Decaux (académicien), Philippe Noiret (comédien), Raphaël Varanne (footballeur).



LILLE-MÉTROPOLE ET LE CYCLISME

Au menu de la Grande Boucle depuis 1906, Lille n’a pourtant accueilli la course en tant que ville étape qu’à quinze reprises, même si équipes et suiveurs y résident souvent lors des passages du Tour dans le Nord. C’est ainsi que le peloton ne s’y est plus arrêté depuis 1994. Cette année-là, la capitale des Flandres avait fait les choses en grand, en accueillant le Grand Départ pour un prologue remporté par Chris Boardman, suivi d’une étape jusqu’à Armentières enlevée au sprint par Djamolidine Abdoujaparov tandis que Laurent Jalabert, heurté par un gendarme, subissait un accident qui allait changer le cours de sa carrière. Parmi les nombreux vainqueurs d’étape prestigieux en ville, plusieurs vainqueurs du Tour comme Georges Speicher (1934), Ferdi Kübler (1947) ou Louison Bobet (1954).

De très nombreux cyclistes sont liés à la ville et ont pris part au Tour de France comme Maurice Leturgie (1912, 1913), Philippe Poissonnier (1985) ou Laurent Desbiens (1993 à 2001). Si l’on étend à la métropole, qui comprend des hauts lieux du sport cycliste comme Roubaix, la liste est encore plus longue et viennent s’y ajouter Jean Alavoine, vainqueur de 17 étapes du Tour entre 1909 et 1923, Constant Nindergang (1912 et 1913) ou Alain Bondue (1984 à 1986) Plusieurs villes de la métropole, comme Roubaix bien-sûr, mais aussi Wasquehal, à cinq reprises, ont accueilli une étape de la Grande Boucle.

Pour être complet, on signalera que l’équipe Cofidis, dans les pelotons depuis 1996, a son siège à Bondues, également dans la métropole, de même, et cela va de soi, que l’équipe Roubaix-Lille Métropole, lancée en 2007.


À VOIR

Palais des Beaux-Arts Fondation : inauguré au XVIIIe siècle (1792) et rouvert en 1892. Style : belle époque, avec références à la renaissance italienne. Surface : 22 000 m2 dont 12 000 m2 de surface d'exposition. Capacité : L’un des plus grands musées de France et le plus grand de province en nombre d'œuvres exposées (fond d'environ 70 000 œuvres, près de 2 000 proposées à la visite : sculptures, peintures, dessins, céramiques...). Histoire : Fondé en 1792 par le peintre Louis Joseph Watteau (1732-1798) à partir des œuvres confisquées au clergé local, bénéficiant par la suite du projet de vulgarisation de l’Art, entrepris par Napoléon - le décret Chaptal (1801) désignant 15 villes dont Lille, pour recevoir des œuvres prélevées sur les collections du Louvre et de Versailles que les musées parisiens ne pouvaient accueillir. Rénové entre 1991 et 1997, sur plus de 22 000 m2, dont 12 000 m2 de surface d’exposition. Classement : inscrit Monument Historique en 1975. https://pba.lille.fr/ Hôtel de ville et beffroi Fondation : construit au XIXe–XXe siècle (1924-1932). Style : Art déco, néo-Renaissance flamande (architecte: Émile Dubuisson) Caractéristiques : le beffroi, haut de 104 m, est en brique rouge et béton « façon pierre sculptée ». L'intérieur présente un grand hall de 107 mètres de long, rythmé par deux rangées de piliers aux motifs floraux. Une exceptionnelle collection d'œuvres d'art contemporain orne les montées d'escaliers, les couloirs et les salles municipales. La fresque la plus spectaculaire est celle de l'Islandais Erro qui raconte sous forme de bandes dessinées l'histoire de la ville. Histoire : Le beffroi de l'Hôtel-de-Ville a été précédé par le beffroi de la Halle échevinale de Lille démoli en 1601 et par l'ancien beffroi de la Mairie de Lille au Palais Rihour construit en 1826 et démoli en 1856. Classement : Monument Historique en 2002. La Vieille Bourse Fondation : construite au XVIIe siècle (1652). Style : Renaissance flamande (Arch: Julien Destrée). Histoire : bâtiment quadrangulaire, elle est composée de l'emboîtement de 24 demeures identiques qui renferment une cour intérieure. C’est un lieu où l'on trouve des bouquinistes, des joueurs d'échecs, etc. Classement : Monument Historique en 1921 et 1923.

Le LaM, Villeneuve d’Ascq Implanté dans un écrin de verdure, le LaM présente des collections qui font la part belle à l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut (la plus importante collection de France). On y fréquente des artistes comme Modigliani, Braque et Picasso, Fernand Léger ou Joan Miró… https://www.musee-lam.fr/fr

La Villa Cavrois, Croix Créée par l’architecte Robert Mallet-Stevens à la demande de l’industriel roubaisien Paul Cavrois, cette résidence de prestige des années 30 offre une histoire passionnante. Manifeste moderne, cette villa est un symbole de la création du XXe siècle. https://www.villa-cavrois.fr/

La Piscine, le parc Barbieux, Roubaix À Roubaix, on entre dans l’un des musées les plus étonnants de France, installé dans une ancienne piscine Art Déco. Agrandi en 2018, le musée fête ses 20 ans et un succès toujours confirmé qui s’explique tant par la richesse de ses collections (Fantin-Latour, Ingres, Kees van Dongen…) que par sa programmation inventive. À découvrir également le parc Barbieux, un « jardin remarquable» où se côtoient plus de soixante essences d’arbres. https://www.roubaix-lapiscine.com/


À MANGER

Le Vieux Lille

Le Vieux-Lille est un maroilles dont l'affinage est prolongé plusieurs mois par des lavages répétés à l'eau salée. Au bout de cinq à six mois, sa pâte finit par devenir grisâtre et collante, tandis que son parfum se déploie avec force. Ce fromage au lait de vache présente alors un net goût de fermentation et de sel. Son format le plus classique est celui d'un gros pavé dont le poids oscille autour de 750 grammes. Il bénéficie du label régional « Reconnu Saveur en Or ». Les Hauts de France constituent son bassin quasi exclusif de consommation. On le surnommait jadis « Puant macéré » : tout un programme !


VILLE D'ARRIVEE : ARENBERG PORTE DU HAINAUT

LA PORTE DU HAINAUT AUJOURD’HUI

Une mine de création

La commune de Wallers-Arenberg est une ville du valenciennois, riche et fière de son passé minier. Le site d’Arenberg a été exploité durant près d’un siècle (de 1899 à 1989) par l’extraction de plus de 32 millions de tonnes de charbon. Avec ses rues aux maisons en briques rouges typiques de la région et près de 15 sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville a servi de décor au film Germinal (réalisé par Claude Berri en 1993) et à la série du même nom diffusée en 2021 sur France 2 (adaptée de l'œuvre d'Emile Zola, mini-série réalisée par David Hourrègue). L’ancien site minier et ses trois chevalements, devenu aujourd’hui pôle d’excellence de l’Image et des médias numérique, font de la ville de Wallers Arenberg l’un des symboles du renouveau du bassin minier. Aujourd’hui, sans oublier son histoire, la ville se projette dans l’avenir en prenant un nouveau départ grâce à de nombreux projets d’aménagement du territoire, de requalification du quartier d’Arenberg et de redynamisation du centre-ville.


ARENBERG ET LE CYCLISME

Stablinski : mineur, champion et chasseur de pavés

C’est en pleine Grande Boucle 2007 que la caravane apprit la disparition d’un des plus fidèles compagnons du Tour de France. Fils d’immigrés polonais, ancien mineur de fond, Jean Stablinski, a laissé sur le livre d’or du Tour la griffe de ses cinq victoires d’étape entre 1957 et 1967. Champion du monde en 1962, vainqueur de la Vuelta en 1958, « Stab » était aussi particulièrement motivé par le maillot tricolore, qu’il porta à quatre reprises entre 1960 et 1964. Il ne porta en revanche jamais le Maillot Jaune du Tour. Après sa carrière, il fut un véritable dénicheur de pavés pour les organisateurs de Paris-Roubaix et sa plus belle trouvaille fut sans doute la trouée d’Arenberg, à l’entrée de laquelle s’érige désormais un monument en son honneur. C’est en effet à Paris - Roubaix que le Tour adresse un clin d’œil avec cette arrivée à Arenberg, où se trouve le plus célèbre secteur pavé du monde. La « Drève des Boules d'Hérin » est désormais connue de tous sous son surnom de « tranchée », où la Reine des Classiques a si souvent choisi ses vainqueurs et ses perdants. Le Tour de France fait étape pour la troisième fois à Arenberg-Porte du Hainaut, après 2010, où Thor Hushovd s’était imposé et 2014, où la victoire était revenue à Lars Boom, dans une étape fatale à Chris Froome, contraint d’abandonner sur chute.


À VOIR


Site minier d'Arenberg Fondation : fin XIXe-début du XXe siècle. Histoire : cette fosse a été ouverte en 1899 par la Compagnie des mines d’Anzin qui construisit également des cités minières aux alentours pour y loger son personnel. En 1930, la productivité de cette mine a augmenté de façon importante avec l'arrivée des nouvelles technologies d'extraction du charbon. En 1954, les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) implantent sur le site un nouveau siège d'exploitation et construisent un lavoir performant. L’exploitation a cessé en 1989. La fosse Wallers Arenberg fut baptisée du nom du prince Auguste d’Arenberg, administrateur des Mines d'Anzin. Destination actuelle : Des travaux de restauration des bâtiments et des équipements industriels ont été entrepris à partir de 2005. Sous l’appellation Arenberg Creative Mine, le site a fait l’objet d’une importante reconversion pour devenir un pôle d’excellence en image et médias numériques. Classement : monument historique en 2010 / Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012 Trouée d'Arenberg

La Trouée d'Arenberg, de son vrai nom « la Drève des Boules d'Hérin », est un secteur pavé rendu célèbre par la course cycliste Paris-Roubaix. C’est le Nordiste Jean Stablinski lui-même qui proposa de l’intégrer au parcours et qui fut le premier coureur de l’histoire à l’emprunter en 1968. D'une distance approximative de 2 400 m et d’une rare difficulté, elle traverse la forêt domaniale de Raismes - Saint-Amand - Wallers. Le Terril 171 Il est issu de la concentration de la production sur la Fosse d’Arenberg. Long terril plat édifié par voies ferrées et basculement des wagons, il a conservé sa morphologie originelle en forme « de langue ». Bordant la Mare à Goriaux, il est aussi connu sous le nom de « la Digue d’Arenberg », protégeant encore aujourd’hui de la montée des eaux la ligne de chemin de fer qui le longe. Le cavalier menant de la Fosse d’Arenberg au terril est d’ailleurs encore pleinement visible, de même que les rails, positionnés en léger remblai sur la surface du terril. La zone la plus ancienne du terril est placée en réserve intégrale fermée au public pour préserver la faune et la flore.

Mare à Goriaux La mare à Goriaux est issue d'un affaissement minier, classé en réserve biologique domaniale depuis 1982. Situé au pied d’un terril dont le sol noir contraste avec les troncs blancs des bouleaux, cet immense plan d’eau de 90 hectares sert de repaire à quelque 200 espèces d’oiseaux rares (grèbe huppé, balbuzard pêcheur, pluvier petit gravelot…). Un circuit pédestre de 6,5 km invite à explorer une flore originale (herbiers aquatiques, roseau à balais, bouleau venu des forêts voisines,...). Forêt domaniale de Raismes - Saint-Amand - Wallers S’étendant sur 4 600 hectares, la forêt domaniale de Raismes - Saint-Amand - Wallers est la plus vaste de la région Nord-Pas de Calais après celle de Mormal. Gérée par l’ONF, elle a souffert du défrichement des moines, puis de l’exploitation du charbon au XIXe siècle, une partie des bois ayant été rasés. La Première Guerre mondiale l’a enfin détruite aux trois quarts. Depuis, de nouveaux arbres sont replantés. Salle des fêtes de la Cité d’Arenberg Elle a été inaugurée avec faste en janvier 1910. Le bâtiment de façade présente les décorations les plus riches. Les façades en briques vernissées blanches et bleu pâle sont la marque de fabrique de la Compagnie des mines d’Anzin. L’arc de l’entrée repose sur deux piliers ornés de tables formées de carreaux de céramiques de Desvres, présentant chacune un trophée de musique. A gauche, une lyre sur une trompette et un bâton de fanfare ; à droite, une grande harpe devant une partition ouverte. Ces décors sont signés Charles Fourmaintraux, l’un des plus grands céramistes du début du XXe siècle de la région. Rénovée de 2014 à 2016 notamment grâce au concours de Pierre d’Arenberg, Prince et duc d’Arenberg, descendant d’Auguste Louis Albéric d’Arenberg, administrateur de la Compagnie des mines d’Anzin, la salle des fêtes porte désormais son nom.

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