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Photo du rédacteurPar Joseph Polidori

UNE HISTOIRE, UN SPORT : OKSANA MASTERS

Dernière mise à jour : 1 août 2023



"Mon esprit reste toujours frais, déterminé et motivé"


Oksana Masters, un record pour devenir le modèle qu'elle n'a jamais eu. Oksana Masters est montée sur le podium des sept épreuves auxquelles elle a participé aux Jeux Paralympiques d'hiver de Beijing 2022. Cette performance lui a permis de devenir la paralympienne d'hiver la plus décorée de l'histoire américaine.


A 32 ans, Oksana Masters, compte 10 médailles paralympiques à son palmarès. La sportive excelle dans plusieurs disciplines et aux Jeux d’hiver de 2022, elle participé aux épreuves de para ski de fond et de para biathlon.


Née en Ukraine avec une maladie appelée hémimélie tibiale, elle a dû se faire amputer des deux jambes. Elle a été adoptée à l’âge de 7 ans et a vécu d’abord dans le nord de l’État de New York, puis dans le Kentucky. Elle a participé à des épreuves d’hiver (ski de fond) et d’été (aviron et hand bike).


La skieuse américaine Oksana Masters a participé pour la quatrième fois aux Jeux paralympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud. (© Ezra Shaw/Getty Images)

 

Une fois par mois la rédaction ouvrira une histoire sportive dans le cadre de Paris 2024. En ce 1er août 2022, c'est le talentueux et humaniste Emile Zatopek qui ouvre la page de ces jeux olympiques de Paris 2024. Emile Zatopek est à l'athlétisme ce que Inguemar Stennemark est au ski alpin.

 

Quand les temps sont durs vient le temps des durs. Pour Oksana Masters, cela signifie se réinventer.

Médaillée d’argent et de bronze aux précédents Jeux paralympiques d’hiver et d’été, la jeune femme de 28 ans, double amputée, a convoité l’or dans l’épreuve de ski de fond aux Jeux paralympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud.



Oksana est née en Ukraine, trois ans après la catastrophe de Tchernobyl. Atteinte de malformations congénitales des jambes suite à des rayonnements ionisants pendant la grossesse de sa mère, elle passe les sept premières années de sa vie dans trois orphelinats gérés par l’État. Sa mère adoptive, Gay Masters, la fait venir aux États-Unis en 1997.









Oksana Masters a remporté deux médailles aux Jeux paralympiques de Sotchi (Russie), en 2014. (© Dmitry Lovetsky/AP Images)


Aux Jeux paralympiques d’hiver de Pyeongchang, Masters a décroché cinq médailles, dont deux d’or.

Sur la photo, elle skie à Pyeongchang lors d’une épreuve dont elle sortira médaillée d’argent. Dans une interview récente à NBC Olympics à propos de son statut d’athlète multisport, elle a expliqué que le fait de varier les disciplines lui permettait de prévenir la sursollicitation de certains muscles ainsi que l’entraînement excessif. « Ce qu’il y a de mieux dans le fait de jongler entre trois sports, explique-elle, c’est [que] mon esprit reste toujours frais, déterminé et motivé. »


Le sport l’aide à s’adapter à sa nouvelle vie. Bien qu’amputée de la jambe gauche à 9 ans, elle fait du patinage, joue au volleyball et participe à d’autres sports. Quand elle se fait amputer de la jambe droite à 14 ans, elle trouve dans l’aviron handisport le moyen de se défouler.


« indépendamment des obstacles qu’on a à surmonter, on peut toujours aller de l’avant ».

Elle excelle dans ce sport et remporte le bronze aux Jeux paralympiques d’été de Londres, en 2012. Mais l’année suivante, elle ressent une douleur intense pendant une compétition lors des championnats mondiaux d’aviron disputés à Chungju, en Corée du Sud. Les médecins lui disent qu’elle doit abandonner l’aviron. Faute de quoi, elle risque une lésion permanente de la colonne vertébrale.


« J’ai cru que ma vie d’athlète était finie », se souvient-elle. Mais peu de temps après, elle se met au ski de fond parce que ce sport fait travailler les mêmes muscles que l’aviron.


Retour en force

Quatorze mois plus tard, en 2014, elle remporte l’argent et le bronze dans des épreuves de ski de fond aux Jeux paralympiques de Sotchi. Et à Rio de Janeiro en 2016, il s’en faut de peu qu’elle monte sur le podium dans une épreuve de cyclisme, un sport qu’elle décide de pratiquer uniquement pour rester en forme en attendant l’hiver.


Oksana Masters retourne en Ukraine en 2015, à la demande de l’ambassade des États-Unis à Kiev. Sa première visite depuis qu’elle a quitté son pays natal. Elle visite des orphelinats comme ceux dans lesquels elle a grandi et rencontre des soldats ukrainiens blessés.


« C’était surréel, de passer du temps avec des enfants et des soldats, et d’être la preuve vivante que les choses peuvent vraiment s’améliorer », écrit-elle dans un article* pour une publication mettant en vedette des athlètes de haut niveau. Cela montre que, « indépendamment des obstacles qu’on a à surmonter, on peut toujours aller de l’avant ».


Le prochain chapitre Oksana Masters se réjouit de retourner en Corée du Sud, le pays dans lequel elle a été contrainte de renoncer à l’aviron en 2012. Un revers qui semble aujourd’hui lointain. « Jamais je n’aurais pensé revenir en Corée du Sud pour disputer des compétitions dans la neige », reconnaît-elle. source article : (share america)

 

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